mercredi 13 août 2008

Marseille, août 2008


Marseille, c'est bleu et jaune, chaud, très chaud, bruyant, sale, avec des odeurs étranges d'égoût un peu partout, d'une beauté à couper le souffle la plupart du temps, d'une gaieté absolue tout le temps.
A Marseille, les gens ne parlent pas, ils s'esclaffent, ils crient en rigolant : au voisin de l'immeuble d'en face à partir du balcon d'où pend des vêtements fraîchement lavés, au touriste fada parce qu'il a traversé sur le passage piéton au feu vert au lieu de laisser passer la voiture qui prend un virage sur deux roues, à n'importe qui pour n'importe quoi, pour raconter une blague, pour rire du soleil qui tape, pour commander un pastis (en traînant les tongs), pour commenter le dernier match de l'OM, pour parler au téléphone en hurlant littéralement afin que toutes les personnes à trois kilomètres à la ronde soit au courant que sa mère, oui sa mère, c'est une vieille femme.
Je soupçonne le marseillais de respirer la joie de vivre, d'être un brin indolent (notamment les serveurs au restau : un repas dure en moyenne 3h), de ne pas connaître le mot "stressé" ou "pressé", et de demander une pièce à droite à gauche pour acheter le journal et le pain quand ils oublient leur pièce chez eux. Et de prendre le touriste moyen pour un con, mais ça c'est un peu partout.

A Marseille, y a la Bonne Mère tout là haut sur la colline qui veille sur la ville et ses habitants, qui assure les montées du P'tit Train mais pas les descentes, y a plein de petites églises à l'architecture et au mobilier intéressants, même si on n'a pas pu visiter puisque par trois fois, il y avait la messe quand il nous prenait l'envie d'y aller.

A Marseille, enfin, il y a la mer. D'un bleu marine irréel, qui se noit à l'horizon dans le bleu clair du ciel. Au soleil, ça scintille de mille feux, ça éblouit, ça clapote quand les bancs de poissons vont donner des coups à la surface. Je crois que je n'avais jamais vu une mer aussi belle, même à Malte (pourtant grandiose), elle n'avait pas cette couleur changeante. Chaque fois qu'on clignait des yeux, c'est comme si on voyait une photo de carte postale, un truc retouchée par ordi par des professionnels.

A Marseille, quand vous vous promenez dans les rues, vous tombez aussi sur le tournage de Plus Belle La Vie, et tout le monde se ramène pour aller s'asseoir à deux pas, en discutant de Machin qui a dit ça à Truc (je ne connais pas les personnages), avant d'aller prendre l'apéro.

C'est étrange mais je ne vois pas Marseille comme une ville où l'on peut travailler. Même les serveurs, les vendeurs, qui sont là de 9h à 19h, on dirait qu'ils sont en vacances : et qu'on blablate, et qu'on va fumer en plein milieu du service, et qu'on s'octroit une petite pause, comme ça, anarchiquement, parce que ma foi, faut pas non plus trop se fatiguer, le consommateur, il attendra, peut-être qu'il est fatigué lui aussi, a fortiori si c'est un touriste, il fait trop chaud.

Bon allez, à la vôtre!

Votre Dévouée.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

En lisant le post sur Marseille je m'attendais à une référence sur les rats de la ville (2 par habitant) qui ont fait parlé d'eux aujourd'hui (j'ai entendu le reportage à la radio au moins 3 fois, c'est peut être lié au fait que j'ai passé 5 heures en voiture, certes).
Dans ce post : aucune référence à ces bestioles qu'on croit sales et qui seraient en fait très propres (ça me laisse perplexe). La seule pensée qui me vient à l'esprit : l'actualité est inspirée de ce blog et non l'inverse. J'ai l'impression de connaître la papesse de l'info!
Ta statue en bronze à Dijon, vraiment, tu ne l'as pas volée !

Votre Dévouée a dit…

Vu que les rats ont véhiculé la peste, et notamment celle de 1720 à Marseille, je fais pas trop confiance à leur hypothétique "propreté". Alors en effet, si on lave un rat, qu'on lui donne des aliments sains et équilibrés comme à un animal de compagnie (avec une petite laine sur le dos en hiver), le concept de propreté parait plus plausible, et encore je partage ta perplexité.

Alors ce Luxembourg?
Je t'envoie une bise de soutien.

PS : ma statue, je la veux en or maintenant ! L'ambition me gagne tout d'un coup...

Anonyme a dit…

Coucou,

Contente de voir que ton séjour à Marseille t'a plu. C'est vrai que la ville n'est pas toujours propre, que ça sent parfois mauvais mais la vue, le paysage, la mer à perte de vue cela est inoubliable et magnifique.
A marseille, c'est vrai on prend son temps, on discute, on boit son pastis, on se repose à l'ombre mais qu'est-ce que c'est dépaysant.
A bientot
Bises
Sandrine

Votre Dévouée a dit…

Coucou Sandrine ! En fait, on est des nouilles, on n'a pas trouvé ton restau au cours Julien...

Anonyme a dit…

Véhiculer une maladie, c'est être porteur, pas malade... et il va falloir m'expliquer en quoi être porteur d'une maladie (refilé vraisemblablement par un moustique), ou même malade, est un signe de saleté...

Votre Dévouée a dit…

En réponse au "monsieur qui aime les rats":

1) Je n'aime pas les injonctions, je n'aime pas le "il va falloir m'expliquer", surtout de la part d'un inconnu à qui je n'ai aucune obligation de rendre des comptes.
ça aurait été plus agréable de lire une phrase commençant par "pourquoi" ou "pourriez-vous m'expliquer"?

2) "véhiculer une maladie, c'est être porteur, pas malade".
Ah bon. J'ai pas fait d'études scientifiques mais bon, il me semblait que une maladie pouvait se transmettre par une personne malade et / ou par une personne porteur d'une maladie. Non?

Dans le cas de la Peste, les rats étaient malades ou seulement porteurs de la maladie? Dans un livre de Fred Vargas sur la Peste (pas le roman, mais une sorte de document historique retraçant l'histoire des épidémies), je crois me souvenir que les rats n'étaient pas seulement porteurs.

3) "il va falloir m'expliquer en quoi être porteur d'une maladie (refilé vraisemblablement par un moustique), ou même malade, est un signe de saleté..."

D'une part, il ne me semble pas que la Peste ait été refilée par des moustiques.
D'autre part, être porteur d'une maladie ou malade n'est pas forcément un signe de saleté, bien évidémment.
Je vois le gros parralèle à peine voilé que vous êtes en train de faire et il est très agaçant.