samedi 22 juillet 2006
Rita Hayworth
La vie de Rita Hayworth a suivi un chemin tortueux et douloureux, bien loin des rêves simples que nourrissait cette “idole malgré elle". De son vrai nom Margarita Cansino, l’actrice semble pourtant avoir suivi un destin indiqué par son pseudonyme sous le regard de Sainte-Rita, la patronne des causes désespérées. Sa vie tragique entre grandeur et décadence et sa personnalité ont inspiré à JL Mankiewicz le personnage de Maria Vargas, joué par Ava Gardner en 1954 dans le mythique “Comtesse aux pieds nus".
Enfance rime avec danse
Rita Hayworth est née Margarita Carmen Dolores Cansino en 1918 à New York d’une mère danseuse anglo-irlandaise et d’un père espagnol, danseur lui aussi, Eduardo Cansino. Enfant de la balle, elle grandit dans sa famille organisée comme une troupe de danse. Son, père lui apprend les danses traditionnelles dès ses premiers pas. En 1926, toute la famille bouge à Hollywood où le père chorégraphe travaille pour des comédies musicales. Elle devient ensuite la partenaire de danse de son père : son premier spectacle aura lieu au Foreign Club Cafe de Luxe à Tijuana, au Mexique en 1932. Rita travaille la danse avec une discipline de fer. Sa personnalité très timide et réservée change du tout au tout dès qu’elle monte sur scène où son talent émerveille le public.
Le cinéma ou la métamorphose empoisonnée:
Repérée en 1935 par une huile de la Fox, Rita Hayworth fait ses débuts à l’écran. C’est alors une starlette de plus perdue dans l’immensité du La-la-land. Après lui avoir donné quelques petits rôles, Zanuck, qui ne voit pas son potentiel, la libère de son contrat. Après des petites galères, Rita se marie avec un arriviste peu aimable, Judson, en 1937. Il lui décroche un contrat de sept ans avec la Columbia dirigée par Harry Cohn. Le premier geste du studio est de changer son nom : elle devient alors Rita Hayworth. Ses cheveux noirs sont teints en roux, une électrolyse lui trace une nouvelle ligne du front, plus en arrière. Rita Hayworth comme toute star hollywoodienne est formatée pour obéir aux canons de la beauté de l’époque par l’équipe du bureau de presse du studio et Eddie Judson. Celui-ci organise pour elle un nombre effrayant d’interviews et de séances photos : plus de 3800 papiers rédigés sur elle jusqu’en 1940 mais pas un pour parler de sa vie d’avant.
En deux ans elle passe des génériques des films B à un rôle dans “Seuls les anges ont des ailes” d’Howard Hawks en 1940. Elle joue avec pour la première fois avec Glenn Ford dans “The Lady in Question” : le couple dégage une vraie magie à l’écran et les studios en profiteront cinq fois… L’ascension de Rita est fulgurante. “Blood and Sand", film en Technicolor avec Tyrone Power, Linda Darnell et Anthony Quinn sacre Rita Hayworth reine d’Hollywood. Autre consécration pour cette danseuse hors paire : elle est la partenaire de Fred Astaire dans “You’ll Never Get Rich".
Life Magazine fait sa couverture avec une image d’elle, sublime, le 11 août 1941 : Rita symbolise alors la pin-up ultime pour tous les GI américains engagés dans la deuxième Guerre Mondiale. Son image est collée sur une des premières bombes atomiques larguées le 1er juillet 1946 sur l’atoll de Bikini. Plus tard Rita a dit : “je hais la guerre ; toute cette histoire autour de cette bombe me rend profondément malade “
En 1942, elle divorce puis se remarie avec le génial Orson Welles en 1943 dont elle aura une fille, Rebecca : ce couple mythique condense alors tout le génie et la glamour de l’âge d’or du cinéma américain. Welles lui offre en cadeau de rupture un de ses plus beaux films “The Lady from Shanghai” (1946) où elle incarne une femme fatale, Elsa Bannister, les cheveux coupés et teints en blond. Le final époustouflant du film se déroule à l’aube dans un sinistre parc d’attractions de San Francisco : capturée dans un labyrinthe de miroirs, elle meurt piégée par ses reflets menteurs en hurlant “je ne veux pas mourir". Par cette parabole cynique, Orson Welles évoque alors ce que devait être sa vie de star et d’icône.
Grandeur et décadence tragique d’une étoile:
Lors d’une fête à Cannes donnée par Elsa Maxwell le 3 juillet 1948, Rita est présentée au prince Ali Khan qu’elle épouse en 1949 au terme d’une liaison sous le feu des tabloïds. Bien avant Grace Kelly, c’est l’union de l’aristocratie et d’Hollywood. Ce mariage chaotique et douloureux jusqu’au divorce en 1953, blesse encore une fois l’actrice qui déteste la superficialité de la vie avec le Prince, mondain jusqu’à l’excès. Suivent Encore deux unions malheureuses. Elle dira plus tard : “Ce qui me surprend dans la vie ce n’est pas que les mariages échouent mais que des mariages réussissent.” Son retour sur les écrans est un succès en 1951 dans “Affair in Trinidad” mais son déclin s’amorce dès les années 60 jusqu’au dernier film en 1972 “La colère de Dieu". Sans le savoir, elle est rongée depuis le milieu des années 50 de la maladie d’Alzheimer, alors mal identifiée. Elle meurt en 1987 à New York, sans avoir pu vivre la vie simple à laquelle elle aspirait : “Tout ce que je voulais était ce que tout le monde veut, vous savez, être aimée".
-> Bon article trouvé sur Arte, ça me fait un peu penser à Marilyn
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