Mon idole c'est Canteloup, je l'entends tous les matins sur Europe 1 (8h45 pour ceux qui sont pas en cours ou au boulot à cette heure là), j'adore le "poulitique" de Segolène Royale, le petit air de fouine qu'il donne à Sarko en le faisant nommer tous les membres de la radio présents sur le plateau, le côté lentissime (je suis dans la mouvance moi, j'invente de nouveaux mots) du ni-gauche ni-droite de Bayrou.
J'aime bien l'idée de taper sur tous les candidats sans délivrer implicitement le message: si vous votez pas pour untel, vous êtes un idiot.
En fait, je trouve la politique rigolote. Jusqu'à maintenant. En fait, j'ai trouvé la politique rigolote jusqu'à ce que je m'y intéresse vraiment, jusqu'à ce que je décortique les programmes, écoute les candidats, regarde les émissions où un politique va exposer ses idées tout seul, sans débat organisé avec un de ses adversaires (c'est pratique de dire vaguement ce que l'on pense, avec juste des gens comme vous et moi en face, qui ne sont pas spécialistes de questions économiques, sociales, écologiques...).
Je ne suis pas fan des petites stigmatisations dans les discours quotidiens, les titres diffamatoires des journaux, les tentatives d'influence cachées et bien entendu la grande réthorique actuelle: si t'es pas d'accord avec moi, t'es un con ou un facho.
J'ai été assez choquée par la une d'un journal d'informations: "Sarkozy, nazi?".
Le point d'interrogation ajoute un petit côté viscieux et lâche: quoi? on a pas dit que sarkozy était un nazi, on a juste posé la question.
Est-il besoin de rappeler que le nazisme a été le moyen d'exterminer massivement une partie de la population en raison de leur appartenance à une communauté spécifique, à une religion, ou en raison de leur orientation sexuelle ou encore de leur capacité mentale?
Depuis quelques temps, je lis des articles sur les violences policières et je pense que Sarkozy a une grande part de responsabilité dans leur augmentation.
D'abord parce que il a été le ministre de l'intérieur, le chef de la police pour faire court. C'est un type qui a valorisé l'action policière et qui a contribué à faire croire aux policiers qu'ils pouvaient se passer de respecter certains droits en raison de leur fonction.
Style: demander les papiers d'identité à n'importe qui dans la rue, généralement ceux qui sont pas blancs.
Le problème, c'est que depuis une initiative de Badinter, on ne peut contrôler l'identité d'une personne que si l'on suppose un trouble à l'ordre public.
Et ce n'est qu'un exemple parmi des centaines.
D'autre part, qu'on le veuille ou non, Sarkozy est quand même entré dans une logique communautariste (on parle des français selon leur origine, généralement quand ils viennent du sud, parce que moi qui suis d'origine polonaise, on ne me le rappelle jamais), à tendance xénophobe.
Aïe. Oui, je sais, mais malheureusement je pense que c'est le bon mot. Xénophobe = peur de l'étranger. Plus précisément, le mot xénophobie est composé des racines grecques xénos, « ce qui vient de l’extérieur » et phobos, « la peur ». Ce mot définit donc littéralement, « la peur de ce qui vient de l’extérieur ».
Dans l'usage courant la xénophobie est devenue l'hostilité à l'égard de l'étranger, c'est-à-dire de celui qui n'appartient pas au même groupe (national, culturel, linguistique) que soi, à celui qui, étant étranger, est inconnu, parce que différent, nous informe l'ami Wiki.
Si la police traque des parents sans-papiers jusque devant les écoles, c'est pas de sa propre initiative mais sur ordre du Ministère de l'intérieur, cela va de soi.
Je ne parle pas de "traque" par hasard. Généralement, la police "traque" les gens dangereux, genre les criminels.
Dans la logique sarkozyste, les sans-papiers seraient donc assimilés à des criminels. Pi si on traque les criminels, c'est parce qu'ils sont dangereux, ils font peurs, et donc il faut en protéger la population.
Héé oui ma bonne dame, il va falloir réfléchir sérieusement à la signification de notre devise nationale: liberté, égalité, fraternité.
Je vous joins deux articles sur les violences policières:
-> Le premier est publié par Libération le mercredi 21 mars 2007:
"Un jeune Guinéen, étudiant en physique-chimie, est emmené au poste parce qu'il n'a pas ses papiers sur lui. Il en ressort le lendemain porté par ses amis, marchant avec difficultés, des empreintes de chaussures au dos de son tee-shirt blanc et, sur le devant, des traînées de sang mêlées de salive. L'histoire qui suit est le récit du jeune homme et de ses amis, la police de l'air et des frontières (PAF) de Lille ayant refusé de parler à Libération.
Jeudi, vers 19 heures, Issiaga Kaba et six autres amis, français et guinéens, raccompagnent une amie à la gare de Lille-Flandres, dans le centre-ville. Des policiers, contrôle d'identité. Deux personnes n'ont pas leurs papiers: une Française et Issiaga Kaba. L'étudiant, de petite taille, a sa carte Vitale et sa carte de crédit.
Il raconte : «Ils m'ont dit: "Mettez vos mains comme ça, on va vous mettre les menottes."» J'ai crié : «Mais qu'est-ce que j'ai fait? Je n'ai pas commis de bêtise, les gens qui passent vont me voir !» Il propose qu'un ami aille chercher ses papiers. En vain. Il s'énerve : «Et si un étudiant français n'a pas ses papiers, vous le menottez?»
La jeune Française n'est pas inquiétée. Lui est arrêté avec fermeté. «L'un m'a étranglé, les deux autres m'ont mis les bras en arrière. J'ai crié à un ami, dans ma langue, de prendre des photos.» Menottes dans le dos. Dans la voiture, coups de coude «dans le cou et sur le visage». L'ami filme avec son mobile, notamment la scène d'immobilisation par «étranglement». Selon lui, les policiers parlementent pour saisir le téléphone, puis laissent tomber.
Arrivés à la PAF de Lille, les policiers tirent Issiaga Kaba hors de la voiture, il tombe. Ses amis alertent l'association des Guinéens du Nord, affiliée à la Coordination régionale de l'immigration (CRI). Le président de la CRI, Mohamed Bousnane, appelle la PAF, «qui assure que tout se passera bien».
Vers 21 heures, Issiaga Kaba voit un médecin et une avocate. Mais la garde vue continue, «pour rébellion», indiquent les policiers aux amis venus porter les papiers du jeune homme. Les policiers auraient alors proposé la fin de la garde à vue en échange de la vidéo. Celui qui a filmé raconte : «Ils m'ont dit : "Tout le monde peut faire des erreurs. On ne voudrait pas trouver le film sur Internet."» J'ai répondu: «Vous pouvez le garder un an, vous n'aurez pas le film.»
En cellule, le garçon crie, pleure : «J'étais innocent. C'est la première fois que j'étais emprisonné. Je n'avais pas le moral de supporter, j'appelais ma mère. Ils m'ont dit : "Ferme ta gueule, tu pleures comme un enfant. Si tu n'arrêtes pas, tu auras une sanction." Cinq ou six sont venus, avec des gants. Ils m'ont pris les pieds, les bras, et ils m'ont frappé à coups de pieds. Je me suis effondré, j'ai arrêté de parler et je me suis endormi. Mais maintenant, il y a toujours la douleur. J'ai mal au dos, et à l'intérieur. J'y pense la nuit et je pleure.» Les traces de chaussures sont toujours visibles sur le T-shirt. A la sortie de la garde à vue, il voit un médecin, qui lui prescrit 10 jours d'arrêt.
Le directeur de zone de la PAF, Eric Bosquillon, a réagi dans la Voix du Nord de samedi : «Lors de sa garde à vue, un médecin l'a vu, et a observé une trace au niveau du cou, liée à une technique d'étranglement pour le maîtriser pendant son arrestation. Vers 1 heure, des agents sont intervenus pour le calmer, mais non physiquement.» Issiaga Kaba va déposer plainte avec constitution de partie civile aujourd'hui.
"
-> Le second concerne l'arrestation d'un monsieur chinois qui venaient chercher ses petits-enfants à l'école. Sans suit une altercation avec des passants et parents d'élèves qui ont tenté de s'opposer à cette action. La directrice d'école est embarquée, passe 7h en garde à vue et Sarkozy, interrogé à ce sujet répond: "il n'y a pas de quoi en faire une polémique" et "Je n'ai pas à m'opposer à l'exécution d'une décision de justice".
Vous pouvez retrouver ces paroles sur Yahoo actualités.
L'article:
"La directrice d'une école maternelle du XIXème arrondissement de Paris a subi vendredi près de sept heures de garde à vue après des incidents violents mardi lors de l'interpellation d'un parent sans papiers d'élève, une affaire qui a indigné le monde éducatif et la gauche.
A la suite de ce tollé, le ministère de l'Intérieur a annoncé avoir écrit aux préfets pour leur "rappeler" que "l'exécution des mesures d'éloignement d'étrangers en situation irrégulière ne doit en aucun cas donner lieu à des interpellations (...) de police ou de gendarmerie dans l'enceinte ou à proximité immédiate d'un établissement scolaire".
Convoquée vers 09h00 pour témoigner au commissariat du XIXe, Valérie Boukobza, a été placée en garde à vue pour "outrage et dégradation de biens public en réunion" avant d'être relâchée.
Avec deux autres personnes, elle avait été appelée à témoigner sur les incidents qui avaient opposé, mardi, des policiers à des parents d'élèves qui tentaient d'empêcher l'interpellation du grand-père chinois, en situation irrégulière, d'un enfant scolarisé dans la maternelle de la rue Rampal.
Peu avant 16h00, le parquet de Paris a ordonné la remise en liberté des trois personnes, précisant que "les suites à donner seront décidées ultérieurement en fonction des résultats des investigations à venir".
Selon Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, principale fédération de l'enseignement, la directrice aurait "essayé de protéger les enfants" et la police lui reprocherait d'avoir "tapé sur une voiture de police".
La préfecture de police a fait savoir, à propos des incidents de mardi, que "des personnes ont fait obstruction (...). Un policier a été blessé et aspergé d'un liquide irritant".
L'annonce de la garde à vue a aussitôt suscité des réactions d'indignation dans le monde éducatif et les milieux de gauche.
"Jamais on n'avait atteint un tel niveau. Déjà du gaz lacrymogène à l'entrée d'une école mais en plus, une tentative d'intimidation manifeste!", a lancé Gérard Aschieri.
Le PS avait exigé la remise en liberté de la directrice, demandant que "toute la lumière soit faite", mais les protestations sont venues également des autres candidats de gauche à la présidentielle.
Olivier Besancenot, José Bové, Marie-George Buffet, Arlette Laguiller, Dominique Voynet, tous s'en sont pris à Nicolas Sarkozy.
Le maire de Paris Bertrand Delanoë a écrit au Premier ministre de Villepin, jugeant "inacceptable d'organiser des formes +d'embuscades+ près des établissements scolaires".
François Bayrou, candidat de l'UDF, a aussi estimé que "dans cette affaire, on a franchi des limites".
Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) a dénoncé "une tentative d'intimidation intolérable à l'égard d'une enseignante qui, d'après plusieurs témoins, n'a fait que tenter de protéger ses élèves".
De nombreux enseignants avaient répondu à la mi-journée à l'appel du Réseau Education sans frontières (RESF) à se rassembler devant le commissariat où la directrice était placée en garde à vue.
Selon les témoins, mardi les policiers "n'ont pas hésité à utiliser la violence physique et à asperger la rue de gaz lacrymogène pour disperser les parents qui s'opposaient à l'interpellation".
Le grand-père chinois, emmené mardi au commissariat du IIe arrondissement, a été relâché mercredi, a précisé RESF."
Votre Dévouée.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire