mardi 8 juillet 2008

Le jeu

Coucou les ptits choux, bon alors je suis en retard dans mon jeu, les mots sont : Hulk, trivial, girafe, bucolique et amortissement (merci Elodie... tu perds rien pour attendre).
Alors, le but, c'est écrire une histoire qui commence par "il était une fois" et qui se finit par "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants", mais à la vitesse à laquelle on parle, en improvisant et en évitant le maximum de blancs, c'est pour ça que le résultat est généralement débile mais c'est drôle à faire.



Il était une fois, dans un pays fort fort lointain, un géant vert (oh oh oh), bête, méchant et disgracieux qui répondait au redoutable nom d'Hulk. Il était né d'une malédiction lancée quelques mois auparavant par une femme en proie à une jalousie féroce. La mère d'Hulk, une institutrice de village avait en effet succombé au charme ravageur d'un jeune homme de bonne famille convoité par la fille d'un haut fonctionnaire, qui de dépit, avait jeté un sort au couple, le jour même de leur mariage.

« Votre premier né sera un monstre qui fera régner la terreur partout dans la contrée. Les gens vous maudiront d'avoir engendré pareille créature et vous finirez lynchés sur la place du marché! » lança-t-elle, un doigt vengeur pointé vers eux.

L'affreuse bonne femme partie, la fête continua dans un ravissant décors bucolique, car comme tout le monde le sait, les malédictions n'existent pas.
Treize mois plus tard, entre deux violents orages, Hulk naquit, verte petite boule de poils. Sa mère en le voyant s'évanouit et son père le lâcha de stupeur. Le village attendait impatiemment des nouvelles de l'accouchement, des trombes d'eau dévalaient sur le toit de la chaumière et la fenêtre de la chambre s'ouvrit dans un fracas de verre brisé, laissant d'engouffrer une brassée d'air froid et humide.

Il fallait réfléchir, et vite. Le père, laissant sa femme reprendre ses esprits, cacha Hulk dans le panier à linge, prit l'air le plus désespéré du monde (ce qui n'était pas difficile) et annonça à l'assemblée regroupée dans le hall d'entrée que sa femme avait accouché d'un enfant mort-né.

Tous se signèrent et un prêtre s'avança pour faire son office. Le père de Hulk n'avait pas pensé à ça : il précéda rapidement l'ecclesiastique, courru dans le couloir, monta les marches quatre par quatre, entra dans la chambre, roula des linges et les plaça dans les bras de sa femme de sorte que l'on pu croire qu'elle tenait contre son sein le malheureux enfant bien emitoufflé.
Le prêtre n'y vit que du feu et comprit que, de désespoir, elle ne voulait pas encore le lâcher.

Le lendemain, on enterra une petit cercueil vide dans le caveau familial et le père alla abandonner Hulk au fin fond de la forêt, avec la certitude de laisser la malédiction derrière lui.

Les années passèrent, le couple eut quatre ravissantes filles, leur père devient docteur et planta des coquelicots tout autour de leur chaumière.

Hulk grandit aussi, recueilli par un couple de sangliers qui n'avait pas pu concevoir de progéniture pour d'obscures raisons, qui toutefois peuvent tenir au fait que, étant jeune, le mâle avait reçu un coup mal placé dans ses parties sensibles lors d'un combat ridicule visant à savoir qui allait manger la dernière poire. Bref, il avait dû accepter que sa compagne, adopte cet être vivant étrange, de la couleur des arbres, qui braillait à longueur de journée et mangeait comme cinq.

A vingt ans, Hulk avait largement dépassé la taille de ses parents adoptifs : debout, il atteignait la cime des arbres, ce qui était à la fois pratique et pas du tout : pratique pour effrayer les prédacteurs et pas pratique pour s'entretenir avec ses parents lors des repas familiaux qui consistaient à discuter des amortissements des frais engagés l'année précédente.
- C'est sûr qu'il va falloir les amortir, répétait inlassablement Roger, le père.
- Voilà bien une pensée triviale, répondait Marilou, la mère.

Un jour cependant, cette paisible existence cessa. Des chasseurs avaient organisé une battue en vue de réguler la population animale, c'est à dire en vue de tuer à coups de fusil les cousins, oncles, tantes, et camarades de Roger et Marilou. Mais rien ne se passa comme prévu : ils tombèrent nez à nez avec Hulk, qui ce jour là était en pleine cueillette de framboises, et qui, de surprise et de terreur, s'évanouit, écrasant sous son poids une douzaine de braves chasseurs à la si fière allure. La panique s'empara de tous et la nouvelle se répandit dans la contrée comme une trainée de poudre : il existait un horrible, sanguinaire, affreux et redoutable monstre vert dans la forêt.

A cette nouvelle, les véritables parents de Hulk crurent mourir de frayeur. La malédiction allait continuer son inexorable chemin!

Un attroupement se forma autour des chasseurs et les questions fusèrent :
- Comment est-il?
- Il est vert !
- Oooooh
- Il est immense, au moins aussi grand qu'une girafe !
- Plus !
Renchérit un compagnon, il est bien plus grand que ça !

Dans l'excitation inquiète du moment, les extrapolations allaient bon train et une heure plus tard, tout le monde convenait que le monstre était vert fluo, avec des écailles, grand comme une montagne, avec des dents acérés, un air féroce, et qu'il avait pour projet secret de tous les manger le soir venu.

C'est alors que le maire se souvint de la malédiction lancée au mariage de l'institutrice et du docteur : « Votre premier né sera un monstre qui fera régner la terreur partout dans la contrée. »
Ils étaient les responsables de cette boucherie, ils fallaient qu'ils paient ! Munie de fourches, de bâtons et de couteaux éguisés, la foule frappa à la porte de la chaumière du couple maudit, les quatres filles du docteur furent bannies de la contrée et on lyncha leurs parents sur la place du marché, sans aucun jugement impartial respectant les droits de la défense.
Mais restait le problème du monstre.

- Qu'allons-nous faire? Cria une femme en serrant ces deux infernaux garnements contre elle.
- Il va manger nos enfants! Rajouta une autre.
- Et nous avec! Renchérit un gros moustachu.

Finalement, il fut conclu que par prudence, il convenait d'évacuer le village le temps que l'armée résolve la question par des moyens militaires.

Pendant ce temps là, une des filles bannies s'était querellée avec ses soeurs et avait entrepris de couper par la forêt pour passer la frontière plus rapidement. Bien entendu, par malchance (ou chance, ça dépend comment on le voit), elle tomba nez à nez avec Hulk, qui, remis de ses émotions, faisait un bouquet de jonquilles pour égailler la table du salon. La fille lança un hurlement strident, tirant Hulk de sa rêverie bucolique.

A quelques kilomètres, la fille du haut fonctionnaire rigolait bien en visionnant la scène dans sa boule de cristal.
Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'était que la fille, en plus d'être ravissante, était intelligente et tolérante : elle sympathisa avec Hulk qui tomba éperduement amoureux d'elle. Il faisait tout pour lui montrer qu'il était certes laid et monstreux mais ni bête ni féroce. Ils avaient des discussions sur Kant et la critique de la raison pure, sur l'égalité hommes-femmes au travail et sur l'Europe qui était déjà à l'époque, mal barrée.

Un jour pourtant, la fille décida de repartir à la ville, afin de mener une vie normale.
Hulk, ayant appris la malédiction pesant sur ses défunts parents, alla à la rencontre de la fille du fonctionnaire, lui parla de son histoire d'amour, de ses véritables parents, avec douceur et humanité, tant et si bien que la vieille fille sentit son coeur fondre et le transforma en un charmant jeune homme, avec des cheveux blonds et des pectoraux.

Hulk, fou de joie, lui planta un bisou sur la joue et partit à la recherche de sa bien aimée. Il lui raconta tout, prouva son identité et lui demanda si elle voulait bien se pacser avec lui.
C'est ainsi qu'ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

FIN.


Votre dévouée.

Edit : Bien-Aimé vient de me dire que mon histoire est affreuse car ils sont frère et soeur ! j'avais complètement oublié ce "détail" ! hihi
Donc on va dire que en fait c'était pas sa soeur, c'était une pauvresse recueillie enfant par les véritables parents de Hulk et qui a été élevée comme si c'était leur fille. Ouf nous voilà sauvés d'un conte incestueux.
Bon jvais dormir.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Coucou Olympe,

Bravo d'avoir relevé ce défit car les mots à placer n'étaient pas simples ni faciles à inclure dans un récit. J'ai bien aimé le ton et les détails que tu as employé pour décrire les personnages et le décor.
Avant de lire ton post-scritum ou "edit" comme tu l'écrit, je me suis effectivement faite la remarque: "mais ils sont frères et soeurs c'est pas possible???"
Ton bien-aimé l'as relevé, donc le risque d'une union incestueuse est écarté, no soucy.
Bravo encore pour ton exploit, et bonnes vacances à vous deux.
Bises
Sandrine

Anonyme a dit…

Génial!
Tu en referas des contes ??

P.S : Madonna et toi vous avez un point commun : vous écrivez des contes !! Waaaaahhhhhh

Votre Dévouée a dit…

C'est le danger dans ce jeu : tu commences plein de bonne volonté et tu finis par dire pléthore de choses subversives...
;)

Bonnes vacances "studieuses" aussi.

Votre Dévouée a dit…

Zébulodie : la prochaine fois, c'est ton tour ! Je te réserve un petit mot de mon cru. Hihi.
Bises.