samedi 20 septembre 2008
Be Happy
Be Happy, c'est le film de Mike Leigh qui est censé rendre heureux le spectateur. Dans une interview, il disait justement au journaliste que son film respirait la joie de vivre. Franchement, l'objectif est loupé.
C'est l'histoire d'une trentenaire, institutrice de son état, qui se force à montrer à tout le monde qu'elle est super heureuse, en en faisant des tonnes et en incitant les autres à l'être.
Les problèmes foisonnent:
1/ Elle fait semblant d'être heureuse. Le réalisateur disait dans l'interview précédemment évoquée que non, elle est réellement heureuse, ce qui me fait conclure que Sally Hawkins joue mal et cette constatation me navre car je l'avais vu dans une adaptation de "Persuasion" pour la BBC et elle était impeccable : un jeu sobre, tout en finesse. Là, on dirait une histérique niaise à l'immaturité frôlant dangereusement l'idiotie. C'est quelque peu agaçant.
2/ Les gens autour d'elle sont malheureux ou simplement, ni heureux ni malheureux. Certains ne se posent même pas la question, comme sa coloc. Et puis ils ne demandent à personne de les aider et tout d'un coup il y a cette fille montée sur ressorts qui arrive, qui les secoue, qui leur fait comprendre qu'ils sont dans un trou sans fond de désespoir et qu'il faut absolument qu'ils remontent la pente pour accéder au bonheur.
D'une part, de quoi se mêle-t-elle la drôlesse, et d'autre part, c'est un peu cruel d'aller remuer le couteau dans la plaie.
J'aurais beaucoup plus aimé un scénario avec quelqu'un qui arrangerait en douce les choses pour rendre les gens plus heureux.
3/ Mon Dieu que de clichés ! Pff, ce serait trop long de tous les énoncer, mais voici quelques échantillons :
- le gamin violent à l'école qui crache le morceau en deux secondes devant l'assistant social : une histoire de reproduction de shéma de violence familale.
- le moniteur de l'auto-école raciste, xénophobe, mysogine, qui carbure à la haine est un des personnages les plus caricaturaux de l'histoire du cinéma. C'était peut-être pour faire rire mais moi je le trouvais super malsain.
- le copain de l'héroïne : elle le rencontre une fois, va boire un verre avec lui et hop empacté c'est pesé, c'est l'homme de sa vie.
... eccetera
LE personnage qui sauve le film et que j'ai envie de serrer dans mes bras tellement elle est formidable : la prof de flamenco qui passe son temps à rouler des yeux féroces en hurlant dans un anglais approximatif avec un accent à couper au couteau.
Elle, elle est géniale.
Bon voilà, en gros c'est dommage quand on a un titre comme "Be happy" et qu'on ressort avec l'impression d'avoir vu un film sur la solitude, sur la quête de bonheur souvent infructueuse, sur l'absence de communication dans la société.
VD, toujours présente.
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