vendredi 10 novembre 2006

De mes illuminations soudaines

Mon Dieu (oui, je Lui parle beaucoup), comment ai-je pu être assez sourde pour passer à côté de "mal assis" de Pauline Croze? Le rythme un peu lancinant, la guitare, sa voix tout juste grave, l'amertume qui perce à chaque parole...

J'ai parfois des déclics soudains, "l'illumination" comme on dit, "on", le peuple, la peuplade, la foule, moi. D'habitude, c'est avec la peinture: j'ai maudit William Turner pour son tournant vers la lumière, j'aurais voulu qu'il continue dans la même veine que son autoportrait de 1799 et puis un jour, dans un musée, il y a longtemps, j'ai été attirée par une immense toile. On aurait dit une boule de feu. C'était le chaud et le froid, ça prenait à la gorge et en même temps ça apportait une sorte de paix. C'est périlleux à décrire: c'est comme le soulagement dans la douleur.
Oui, ça devient philosophique, il faut que je me taise mais quand même, réfléchissons-y.
Je sais qu'un jour je comprendrai Yves Klein. Pour l'instant, il me fait l'effet d'un fou qui se prend pour un génie. Pourtant, j'ai vu des gens pris d'une émotion intense à la vue d'une de ses toiles. Moi, je vois du bleu. Du bleu foncé partout, tout le temps, sans que j'y vois un intérêt ou que j'y trouve un plaisir.
Je me dis qu'il a vécu comme il est mort: avec une imprudence teintée de ridicule.
Je lui demande pardon pour cette pensée. Je ne ferais pas mentir la rumeur selon laquelle je suis quelqu'un de poli.

Votre dévouée, tremblante.

1 commentaire:

Barsanuphe a dit…

Je t'enjoins, aimée, à écouter le reste de l'album de Pauline Croze avec autant d'attention; et puis je ne vois pas de quoi tu parles pour Klein, c'est simple à comprendre l'Instit.