mardi 12 décembre 2006
La revanche
Presque totalement remise de mes émotions bronchitales, je m'interroge sur mon exutoire favori ces temps-ci: notre nouvelle future présidente de la Republique, proclamée comme telle par le 4eme pouvoir.
Le bordelais et moi, on cherche à comprendre son programme (parce qu'on part positif nous: on se dit que si c'est la candidate officielle d'un des deux grands partis français, elle a un programme. Ou alors les adhérents PS sont des veaux, ce que je ne me permettrais jamais de dire. Oh non. Et là je vais fermer la parenthèse parce que ça commence à être long).
Ahlala, ça m'embête de dire que ses paroles sont creuses et démagogiques ("Oui, la France peut reprendre la main !"; " A nous maintenant de poursuivre le chemin, de le tracer à notre tour et de mettre la vérité en bataille. Ils nous diraient, tous ceux qui nous ont précédés, que la victoire est possible. Avec vous, je le crois aussi. Accomplissons ensemble notre devoir pour les millions de Français qui attendent qu’on mette fin à ces politiques de rupture, de fracture, d’insécurités et de précarités. Alors, je vous y invite : accomplissons ensemble notre devoir de victoire !" ...ect)
Comme je l'ai déjà dit, elle m'est sympathique parce que c'est une femme. C'est super important la place de la femme dans la société: on a payé nos droits plus qu'on ne les a gagné. On les a payé de notre sang, de notre sueur, de notre honneur et j'en passe.
Les femmes ont été traitées comme des meubles (sens juridique, un peu comme les esclaves, biens appartenant au maitre)pendant des siècles: j'viens encore de suivre un cours d'histoire du droit où le prof nous explique que la coutume moyennageuse autorise et même recommande au mari de "corriger son épouse".
Les coups, dit la coutume, doivent s'arrêter quand le sang coule. C'est magnanime, j'apprécie.
C'est à la même époque qu'on brûlait vif des femmes pour avoir propagé la Peste. La femme, suppôt du diable, image véhiculée par l'Eglise.
Les femmes ont subi pendant des siècles, sévices physiques (sexuels notamment: le viol entre époux n'a été reconnu que récemment par la législation) et moraux. Elles sont mortes pour faire reconnaitre des droits identiques à ceux des hommes comme O. DeGouges décapitée en 1793 en ayant eu juste le temps de lire sa Déclaration des droits de la femme à ces révolutionnaires, fondateurs de la DDHC, censée être défenseurs de l'égalité et de la liberté.
Ces deux notions n'étaient en réalité applicables qu'aux hommes blancs, et encore, c'était de la théorie.
On aura beau dire tout ce qu'on voudra, y a un goût de revanche sur l'histoire dans l'ascension de Segolene Royale. Pour les milliards de femmes bafouées, battues, humiliées, violées, tuées, y a cette image d'une politique, assumant parfaitement son statut de femme, (en jouant sans doute trop) à deux doigts d'accéder à la plus haute fonction d'un Etat démocratique. Par voix démocratique.
On se rend pas compte comme c'est énorme. Et c'est énorme.
Sur le continent asiatique, on tue les filles, à tel point que des villages entiers sont constitués d'hommes célibataires (cf "envoyé spécial" le mois dernier). Dans certains pays intégristes, on les voile de la tête aux pieds, on les chosifie, on les vend à 12 ans à un mari qui en disposera selon son plaisir et on les brûle si elles regardent ailleurs. On les brûle parfois seulement parce qu'on les considère trop jolies.
Ben nous, en France, ce pays de la Vieille Europe, toujours en proie aux doutes, à l'auto-critique et au pessimisme, on a une candidate officielle d'un grand parti à l'élection présidentielle.
Je dirais pas qu'on fait un gros bras d'honneur à l'Histoire et aux moeurs intégristes, simplement, on leur tire la langue.
Votre dévouée, qui n'a pas du tout écrit ce qu'elle pensait écrire sur Ségo: la roublarde, moi aussi elle m'a presque eu! Hihi.
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