lundi 30 juillet 2007
Le concert des yeux noirs
Avant-hier soir, on est allé voir les yeux noirs en concert au sentier des halles, à Paris, et j'avoue que c'est le meilleur concert que j'ai vu de ma vie. Oui.
Non, j'exagère pas. Déjà, la musique tzigane, les chants yiddish, j'adore. Il y a quelque chose d'intensément dramatique, même dans les airs très entrainants.
Les yeux noirs, ce sont d'abord deux frères violonnistes qui chantent en français, parfois en yiddish et qui entrecoupent leurs morceaux d'anecdotes sur leur famille, des trucs drôles comme la mémé Ester qui leur fredonnait des comptines, et puis des trucs moins drôles, sur l'extermination des tziganes par les nazis par exemple.
C'était assez troublant, parce que dans la salle (très petite, surchauffée, bondée) il y avait leur famille, et à la fin, on avait l'impression de faire partie de leur clan, d'être des sortes de cousins éloignés, on frappait dans nos mains, on chantait et dansait, sans plus rien sentir de la chaleur et de la vague odeur écoeurante de sueur.
On passait du rire aux yeux embués, de la frénésie de violons et d'accordéons ponctués de cris et de claquements de pieds à la comptine yiddish épurée, avec juste quelques notes au violon, émouvante, incroyablement émouvante. En fait, avec les yeux noirs, tu sais jamais très bien si tu dois rire ou pleurer. Mais même si les chants sont parfois tristes, il y a toujours de l'espoir. C'est ce qu'ils nous racontaient à propos de l'hymne des tziganes, on dit que l'espoir fait vivre, mais oui pourquoi pas: l'espoir de jours meilleurs. Je suis assez preneuse de cette philosophie.
De toute façon, c'est une musique que j'ai dans la peau, ça s'infiltre par mes oreilles, ça se diffuse dans mon corps et mon esprit, ça les anime. Je reconnais les sonorités, les chants les plus anciens, "ça me parle" comme on dit, ça me dit quelque chose. Je sais pas où j'étais dans une autre vie, mais pas très loin de cette musique à mon avis.
Votre dévouée, troublée.
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