De temps en temps, je cherche des prénoms, généralement dans les sites pour futurs parents. Ce n'est pas que j'ai un quelconque désir de maternité (à part quand il s'agit d'acheter des grenouillières Petit Bateau à rayures rouges et blanches, choses que je trouve craquantes), mais c'est que je trouve la question du prénom très intéressante. Certains disent que ça détermine notre vie, ce qui est sans doute exagéré mais il est évident que le prénom influence la personne qui le porte, la situe aussi dans la société et dans l'esprit des autres. Dis comme ça, c'est terrible mais dans n'importe quel bouquin sur les prénoms, vous verrez une classification : prénoms bourgeois, populaires, chics.
Moi j'aime les prénoms qui ont une histoire, même si elle est lourde à porter. Alors forcément, les prénoms inventés qui fleurissent en ce moment, me laissent perplexe : style "lily-rose", "zoéline", "eulino", "leelou"...ect
On se croyait dans un jeu vidéo. Parfois, les parents oublient que l'enfant va le porter toute sa vie, qu'il va grandir avec, qu'il va avoir un métier, qu'il va être parent à son tour, qu'il va avoir des responsabilités. C'est étrange les gens qui confondent le prénom et le surnom.
Style sur l'état civil : prénom : Lily.
Lily, c'est adorable, mais c'est un surnom. Vous imaginez un femme, la cinquantaine, avec un poste à responsabilités qui s'appelle "Lily"?
Parfois, on dirait une blague : "eulino". Bon, y a eu Lino Ventura, mais "Eulino", Euh Lino...
Juridiquement, on ne peut pas tout donner comme prénom : on se souvient de la célèbre affaire "Mégane Renault", mais les autorités s'en fichent généralement et interdisent rarement l'inscription d'un prénom à l'état civil, en tout cas, ça va rarement devant la justice.
Reste que le code civil prévoit l'éventualité :
"Si le juge estime que le prénom n'est pas conforme à l'intérêt de l'enfant ou méconnaît le droit des tiers à voir protéger leur nom de famille, il en ordonne la suppression sur les registres de l'état civil. Il attribue, le cas échéant, à l'enfant un autre prénom qu'il détermine lui-même à défaut par les parents d'un nouveau choix qui soit conforme aux intérêts susvisés."
Il s'agit d'un prénom préjudiciable à l'enfant : ridicule (Poussette, Chaise), publicitaire (Yahoo, Google, Renaut-Megane, Mac-Apple), mais ça peut aussi être un prénom qui, associé au nom de famille, porte préjudice à la personne. Genre : Adolphe Hitter.
Personnellement, je trouve qu'un prénom inventé, qui ne ressemble à rien, peut être préjudiciable à l'enfant : ce sont des prénoms qui ne représentent rien, qui ne veulent rien dire généralement, qui ne sont qu'une sonorité. Or le prénom est bien plus qu'une sonorité, c'est une identité.
C'est pour cette raison que j'aime beaucoup les vieux prénoms, complètement oubliés aujourd'hui. Comme le mien (jvous dirai pas, jvous dirai pas, après on va me le piquer).
J'ai une connaissance (ami d'une amie) qui s'appelle "Béranger". Au début, c'était assez difficile, et en fait, après un petit temps d'adaptation, ça passe très bien : je le donnerai pas forcément à mon enfant, mais je trouve que son côté moyennageux est assez plaisant.
Après, il ne faut pas tomber dans le ridicule non plus : Estelle Denis qui appelle son fils Merlin, je trouve que c'est trop dur à porter, même si c'est un prénom chargé d'histoire.
J'ai vu un "Othis" aussi, dans le genre plus moderne. Il risque cependant de se faire traiter d'ascenseur pendant toutes ses années de primaire et collège.
Pour un garçon, j'aime les prénoms forts, quelque chose qui en impose, quelque chose qu'il va aussi falloir assumer. De toute façon, quand on a un prénom original, on n'a pas d'autre choix : on ne va pas faire de démarches pour en changer alors que c'est nos parents qui nous l'ont donné (c'est toutefois légalement possible). Et puis d'expérience, je peux vous dire que ça forge le caractère.
Du coup, (Matthieu, tu vas hurler ! hihi) : j'aime bien Balthazar. Je trouve qu'il y a une force peu commune qui émane de ce prénom. Par opposition à Clémentin par exemple.
Les prénoms masculins en "in", font un peu enfantin selon moi: Clémentin, Valentin, Viens-la-mon-poussin... ça fait toujours bizarre ce grand gaillard à la télé qui s'appelle Augustin Legrand. C'est joli, mais c'est un prénom de petit garçon (remarquez, tous ces propos n'engagent que moi).
C'est très subjectif.
Dans un autre style, j'aime aussi Léopold. C'est un prénom qui a un côté très noble, très élégant, et sans doute plus facilement portable que Balthazar.
(ça me fait penser à Léopold Sédar Senghor).
Pour une fille, j'ai toujours aimé Rose. C'est doux mais pas trop, et puis c'est le nom d'un personnage d'un roman de May Alcott que j'ai lu au moins cent fois et que j'affectionne particulièrement : l'histoire d'une jeune femme qui vit seule avec son grand-père dans un chateau reculé, délabré, perché sur le bord d'une falaise venteuse. Un jour débarque un homme sombre, cynique, assez effrayant, mais elle s'entiche de lui, lui force un peu la main pour qu'il l'épouse. Pendant quelques mois tout se passe bien, ils voyagent énormément grâce à la situation financière de l'homme, et puis elle commence à se poser des questions : elle l'a épousé dans la précipitation et ne le connait pas vraiment. Petit à petit, il y a une tension qui s'installe, elle découvre des choses étranges, soupçonne de drôles de manoeuvres, et elle finit par découvrir la vérité sur lui : il est le diable. A partir de ce moment là, sa vie de sera plus qu'une fuite. J'ai toujours beaucoup aimé les histoires de gens qui courrent en vain, pour échapper à un danger terrible, qui continuent à courrir en sachant que de toute façon, c'est perdu d'avance.
Mais mon prénom préféré pour une fille, c'est définitivement Agatha. Comme Agatha Christie bien sûr. Je le trouve frais, vif et malicieux. A mon grand désespoir, ce prénom est détesté par celui qui aurait un mot à dire dessus, simplement parce que, me semble-t-il, un chien s'appelait Agatha. Si des gens sont assez stupides ou en manque d'affection pour appeler leur animal de compagnie par le nom d'un être humain, je n'y peux rien.
Bon, voilà, j'en ai marre et là, comme je prends un après-midi sabatique après mon concours blanc, je vais relire le bouquin de May Alcott (pour la 101eme fois)
Votre dévouée.
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1 commentaire:
Sans doute parce que j'ai traversé Versailles, en revenant du travail, j'ai entendu un gamin se faire appeler Melchior (ce qui va avec ton Balthazar, dans le genre roi mage, un turban sur la tête, de la myrrhe dans les bras, qui suit béâtement la première lumière qui bouge) et un autre Macéo. La seule fois où j'avais déjà entendu ce dernier prénom est dans une chanson de Jane's Addiction, où Perry Farrel dit que c'est le nom de son chat.
Agatha n'est pas, en effet, concevable.
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