jeudi 20 mars 2008
De l'honneur en politique (voilà un titre audacieux)
Pendant que Gordon Brown accepte de recevoir le Dalaï Lama, la France qui fut jadis considérée comme le pays des droits de l'homme, ferme les yeux et tourne le dos au Tibet: Rama Yade qui est dans les textes la secrétaire d'état aux droits de l'homme, ne souhaite pas intervenir, et, même si elle le souhaitait, si elle n'a pas l'accord de Sarko, elle ne peut rien faire.
Nous, les français, on est du côté du plus fort économiquement. Toujours. C'est notre ligne de conduite.
Le dalaï lama est insulté? accusé à tord? menacé? On s'en fiche : il est pacifiste et en plus, le comble : il a pas de fric. Ce qui est dramatique, c'est le silence de la communauté internationale: le pacifisme n'est plus vu comme une vertu mais comme une faiblesse.
Personne ne sait ce qui se passe au Tibet en ce moment, mais connaissant le système autoritaire chinois et son extrême facilité à bafouer les droits de l'homme, on peut raisonnablement imaginer le pire. Les vidéos amateurs de touristes sur place augmentent la crainte de découvrir un véritable massacre et le pouvoir chinois insultant chaque jour le Dalaï Lama démontre son absence totale de crainte vis à vis d'hypothétiques sanctions.
Et il n'y aura pas de sanctions : on ne sanctionne pas un pays qui a une croissance de plus de 10%, qui booste l'économie mondiale.
Ce qui manque au gouvernement français, outre l'intelligence et la compétence, c'est l'honneur. Vous allez me répliquer : vertu morale, inutile en politique, on n'est pas à Candyland.
En effet, on n'est pas à Candyland, mais un sursaut d'honneur peut provoquer un retentissement dans la communauté internationale : comme pendant la guerre d'Afghanistan, Galouzeau avait fait un beau discours avec plein de valeurs morales qui disait merde aux Etats-Unis, et ça avait forcé le respect en Europe.
Il faudrait qu'on ait aujourd'hui cette même force, enrobée de nonchalance, pour accueillir le Dalaï Lama, et prononcer un joli discours adressé aux dirigeants chinois.
Un joli discours très diplomate, avec des formules très polies et qui pourrait être traduit gestuellement par un bras d'honneur. Ah l'honneur, tout un programme!
L'idéal serait que ce soit la présidence de l'Union Européenne qui prononce ce discours, mais là, je rêve.
Votre dévouée.
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