Vendredi après-midi, après une semaine de révisions et de concours blanc, je suis passée à la gare. Il faut comprendre que la gare de ma ville est particulière: elle ressemble à ces lieux lisses et sans vie des films de science-fiction : devant l'entrée, il y a une immense esplanade nue, avec des dalles beiges régulières et propres. Pas un arbre, pas une fleur, pas un banc, rien qui puisse susciter l'envie de s'y arrêter, même pour le voyageur fatigué. Et vendredi après-midi, cette place était bondée de gens énervés avec des valises pleines à craquer, sauf à un endroit où un panneau publicitaire se dressait, grand et droit comme la justice, une sorte d'avertissement en lettres fluorescentes orange sur un fond noir. Il était écrit : "parfois, il est plus facile de nourrir ses angoisses que ses enfants." Et ça m'a parut bizarre comme message, surtout que tout le monde lui tournait le dos et puis ses lettres orange, violentes, au moins aussi violentes que le contenu du message lui-même.
Je ne sais pas pourquoi, ça m'a fait penser à un jour à Londres, où au milieu d'une foule compacte, se tenait un vieil homme immobile, si immobile qu'on aurait dit une statue. Il tenait fermement d'une main une pancarte aussi grande que lui sur laquelle était inscrit : "Jesus is not dead" et les gens faisaient un détour d'un mètre pour le contourner, malgré le monde et la bousculade.
Bon. Y a pas de chute à mon histoire. Si on a plus le droit de faire des posts sans queue ni tête!
Votre dévouée, maîtresse absolue de son blog.
Edit du lendemain:
Alors évidemment, on me dit que ce type de panneaux du secours populaire fleurissent un peu partout, donc mon message est d'un intérêt plus limité. Tout cela était imprévisible.
J'ai un peu envie de crier au complot.
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