dimanche 15 juin 2008
Phénomènes
Phénomènes, c'était hier soir, après la descente de la rue à trois voies avec une crampe dans l'orteil droit qui a failli m'envoyer dans le décors.
Alors, en effet, je suis forcée de reconnaître que c'est un film très inégal : il y a beaucoup de passages qui sonnent faux, comme la première scène dans laquelle une fille assise dans un parc lit un bouquin et demande à sa voisine à quelle page elle en est, pour qu'en suite on comprenne que, attaquée par les toxines végétales, elle déraille en redemandant 3 fois la même chose.
Ce sont des dialogues sans intérêt, voire stupides (comme la blague des ouvriers) qui arrivent comme un cheveu sur la soupe, et qui donnent une impression de regarder un téléfilm sur la 3 le vendredi soir. C'est fort dommage. En fait Shy, probablement enthousiasmé par son idée principale, a baclé les dialogues, le montage, la musique et le casting, ce qui fait beaucoup pour un seul film.
Les acteurs frôlent ou le ridicule ou l'amateurisme : je suis persuadée que je joue mieux que la femme du héros qui a passé une heure et demie à écarquiller deux grand yeux bleus en faisant une moue de petite fille contrariée.
Quant au type, Mark Wahlberg, il était dénué d'intérêt : aucune émotion de passait : ni la peur, ni la surprise, le désarroi, l'angoisse, la peine. Rien. Et puis à un moment, au début, il se met à chouiner, on ne sait pas pourquoi vu que les "attaques" viennent juste de commencer et qu'on ignore l'ampleur du phénomène. Ri-di-cu-le.
C'est là que le trouve le montage mauvais : on passe parfois d'une scène à une autre brutalement, alors que dans ce type de film, il faut de longues scènes et une transition subtile entre elles.
Il faut aussi une musique lanscinante, un truc un peu désagréable, aigûe, une musique à la Shinning.
Une scène rattrape pas mal de choses cependant: celle avec la vieille folle. J'ai rarement eu autant peur au cinéma. Et là pour le coup, la musique accompagnait parfaitement la terreur que suscitait cette vieille ermite lunatique et parano.
Je crois qu'à ce moment, j'ai dû serrer tellement fort le bras de mon adorable voisin que sa circulation sanguine a été momentanément coupée. Et puis le coup de la poupée de porcelaine mitée bien couchée dans un lit comme un petit enfant, c'est du gros classique, mais ça marche à tous les coups.
Le problème c'est que la scène suivante était le summum de la mièvrerie pseudo-émotionnelle : et qu'on va tous mourir (chouinements et reniflements intempestifs) et qu'on s'aime pourtant (même si machin a mangé du tiramisu), et qu'on est malheureux (re-chouinements). Là encore, ça arrive comme un cheveu sur la soupe. Le truc débile c'est qu'ensuite, ils vont à la rencontre du danger avec une gamine qui n'est pas la leur et qu'ils se trimbalent depuis le début. Généralement, quand tu décides que t'as plus rien à perdre, t'évites de sacrifier les gamins avec toi (a fortiori si c'est pas les tiens). Je te tutoie, cher lecteur, tu permets? Entre gens de bonne composition...
Bref, film très inégal, très décevant : de géniales idées (l'allée des pendus, la tondeuse, la vieille folle, le retour du phénomène à Paris), et des moments de grande solitude avec de mauvais acteurs, des dialogues et un montage dignes de "louis la broquante", une musique peu en phase avec l'idée angoissante selon laquelle la nature nous lancerait un avertissement sordide et meurtrier pour nous inciter fortement à la respecter davantage.
D'ailleurs, à ce propos, les critiques sur allociné qui crient au scandale soit disant parce qu'il n'y a pas d'explication aux "phénomènes" ont un grain de semoule à la place du cerveau. Ou alors ils sont partis avant la fin.
En tout cas c'est dommage : trop de précipitation, travail baclé.
Allez, je donne une note, comme au collège (et comme sur allociné) : la moyenne. 2 étoiles sur 4. Pour Betty Buckley essentiellement. Sacrée bonne femme.
"Je vous entends murmurer. Vous voulez me volez? Vous voulez m'assassiner dans mon sommeil?" -> voix stridente et rocailleuse
Votre dévouée, qui se rend compte que c'est difficile d'imiter une voix par écrit.
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