jeudi 24 mai 2007
Les médias, nouveaux amis de Sarkozy
Médias, médias, où donc est passée votre indépendance? Les plus pessimistes me diront bien qu'elle n'a jamais existé, mais moi je pense que certains journaux ont une liberté de ton qui se rapproche d'une certaine forme d'indépendance.
Je pense au Canard ligoté par exemple, qui a tapé sur les plus grands candidats durant la campagne et qui ne semble pas appartenir à un quelconque bord politique. (Vous pouvez contester cette affirmation par un commentaire exposant vos arguments précis, objectifs et vérifiables et on en discutera autour d'un petit Martini. -> regard effrayé, non! pas Martini! il me poursuit! au secours! (j'ai passé quelques heures hier à comprendre les enjeux de cet arrêt à la con) et oui, j'aime bien mettre des parenthèses partout, les ouvrir et ne jamais les refermer ou alors les refermer quand je veux, parce que c'est moi qui décide ahahah).
Bon, alors oui c'est inadmissible cette nomination d'un pote à Nabot à la tête de TF1. Je suis pas la seule à m'indigner: Eva Joly aussi. Remarquez, l'indépendance de TF1 est ce que le sentiment patriotique est à Johnny Halliday, c'est à dire très réduit, proche de l'inexistance.
"Nous voyons un président de la République qui fête sa victoire d'élection avec Martin Bouygues (président du groupe) et qui téléphone le 8 mai à Omar Bongo (président gabonais, au pouvoir depuis 1967, il a instauré un régime de parti unique de 1968 à 1990, ndlr) pour le remercier de ses bons conseils et qui ensuite, le 22 mai, nomme son directeur adjoint de campagne (Laurent Solly), directeur adjoint de TF1", a relevé Eva Joly.
Effectivement. Depuis son élection à la présidence de notre charmant pays, entre les joggins, les bains de mer et les brassements d'air pour dire qu'il est là, qu'il existe, qu'il va tout réformer, qu'il va mettre un coup de jeune trop génial, on a presque eu l'attention détournée: je regardais les JT et lisais les nouvelles, un sourcil levé en accent circonflexe en me disant que peut-être qu'il ferait son possible pour régler les problemes économiques et sociaux de notre société.
Il est maintenant temps de revenir à la réalité.
Honnêtement, je crois qu'il y a deux hommes en Sarkozy, il ne faut pas être sectaire et nuancer nos propos: dans Sarkozy, il y a Nicolas Sarkozy, et il y a Nabot. Parfaitement. Nicolas Sarkozy, c'est celui qui veut régler le problème du chômage (avec sa propre méthode que je ne suis pas certaine d'apprécier), la dette, le problèmes des retraites, ect... Il court dans tous les sens, s'agite et dégage une envie d'arranger les choses.
Nabot, c'est Hyde, c'est le côté sombre, c'est les gouts de vacances de luxe, les petits arrangements avec ses amis milliardaires, ses petites intimidations sur ses opposants, ses petites magouilles en coulisse, et surtout sa volonté farouche de museler la presse. Parce que la presse, vous comprenez, c'est nul: ça dit quand on fait un pas de travers, quand on arrange rien, quand on patauge, quand on perd ses nerfs, quand on dérape verbalement. La presse, quand elle n'a pas un copain à Nabot à sa tête, elle se permet de dire que Nabot, parfois, il a des idées dangereuses. Et puis, on peut pas toujours convoquer les directeurs de publication, les virer, les menacer, alors on s'arrange. Et Nabot, s'il n'était pas fort pour arranger les choses, il ne serait pas là.
Et puis après, Nicolas Sarkozy arrive, il fronce les sourcils, baisse le menton et regarde les journalistes avec la mine de celui qui fait tout ce qu'il peut pour sauver le monde et à qui l'on reproche de ne pas faire assez. Les journalistes, le peuple, le monde, est alors injuste.
Celle qui aime internet parce qu'on peut encore y dire ce qu'on veut. (Plus pour très longtemps a priori)
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