jeudi 29 juin 2006

Le bon mot du jeudi 29 juin.

A propos de Marylin Monroe, célèbre mais toujours en quête de plus de célébrité, prise dans le cercle viscieux de la recherche perpétuelle de reconnaissance:
“Il faut nourrir la légende, et la légende vous dévore.”

jeudi 22 juin 2006

L'absente



Quoi? On se plaint? On m’envoie des commentaires menaçant mon intégrité physique et mentale pour raviver mon imagination? On me brime? On touche à ma liberté?
Elodie, ceci s’adresse à toi et à ton slip bleu aux étoiles jaunes: je bosse toute la sainte journée sur des dossiers contentieux. Je me lève le matin à 7h, dévale les escaliers une heure plus tard, impeccablement coiffée, mon ordinateur portable à la main et je prends la direction du boulot. Je lis des faits sordides, je démonte des argumentations, mais la plupart du temps, je cherche des textes pour fonder mes arguments à moi, contre la partie adverse: mon meilleur ami est légifrance.
A 17h, je ferme l’AJDA ou le recueil des lois et règlements, je fais mon rapport sur les dossiers en cours et je rentre chez moi, le crâne farcie de phrases obscures et de jurisprudences contradictoires.
Mais le vendredi, c’est l’excitation: je bâcle tout ou rêve devant mon ordi: je sais qu’à 18h -19h, j’ai un train pour Versailles ou un train vient de Versailles pour moi, portant dans un de ses wagons le bordelais expatrié et son sourire adorable.
Après, c’est le week-end et j’ai autre chose à faire que de parler du désavantage des tongs dans la terre quand il pleut ou du fait que j’ai (honte) regardé les 5 dernières minutes du match des bleus hier soir, rien que pour voir la tête de ces vantards d’espagnols.

Malgré tout, je trouve le temps de me faire pirater ma carte bancaire, de ne trouver rien aux soldes, de me blesser les deux pieds, de ne pas recevoir une commande de livres, d’exploser mon forfait telephonique alors qu’il me reste 15 jours à tenir avant le nouveau forfait…

Je ne suis qu’une plainte incessante.
Adieu vous, mes amitiés.

La patriote.

mardi 20 juin 2006

Arte en noir et blanc.

J’ai un appétit certain pour les films en noir et blanc, essentiellement diffusés sur Arte, dite “la culturelle": les amants diaboliques, gas oil, metropolis, le secret derrière la porte, M le maudit (Fritz Lang), le célèbre “Rebecca” d’Hitchcock, le Grand Sommeil et des milliers d’autres…
Les muets aussi: Chaplin et son déhanché comique, Buster Keaton (l’homme qui ne rit jamais), Rudolph Valentino (aaah Rudolph, quel charme il avait dans “l’aigle noir” !).
J’aime surtout dans ces films en noir et blanc, le léger surjeu des acteurs, le relevé de menton des femmes scandalisées, le bruit sourd des fausses gifles, les silences pesants où la caméra reste immobile en un long plan sur le regard de l’héroïne!

La seule chose que je reproche aux journaux télé, est de noter 4 étoiles sur 4 systématiquement, parce que c’est vieux avec de grands acteurs alors que parfois le scénario est creux et la mise en scène soporifique.
Ex: les dames du Bois de boulogne (je rassure le profane, c’est un film noir, et non une incursion dans le milieu des filles de joie…)

Voilà, diable, un semblant de critique!
Sur ce, je pars en week-end, chérir le bordelais expatrié.

dimanche 18 juin 2006

Le bon mot de ce dimanche 18 juin.

“Telle une prothèse sociale, le téléphone mobile a rendu la solitude portable. Voire insupportable.”

Moi ça me fait marrer les types qui théorisent sur la sociabilité ou l’absence de sociabilité qu’induit la nouvelle technologie. Je concède le bon mot, par générosité.

Autrement, on rappelle, pour ceux qui seraient devenus apprentis à 14 ans, que le 18 juin, c’est, outre le jour des bons mots et des jolis propos, l’appel du Général:
Le mardi 18 juin 1940, vers 18 heures, dans les studios de la BBC, à Londres, le général Charles de Gaulle enregistre un bref message en français à l’adresse de ses compatriotes.
Cet Appel est diffusé sur les ondes le soir, vers 22 heures. Le lendemain, il est rediffusé sur les ondes vers 16 heures.

“Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des États-Unis.

Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.

Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres.”

mercredi 7 juin 2006

En finale!



Bon, il est minuit passé, j’ai les yeux qui piquent, les oreilles qui chauffent, la rate qui s’dilate mais je poste un message parce que c’est pas tous les jours que notre pays est en finale de la coupe du monde de foot.
Il faut d’abord préciser que je n’aime pas le sport: ni en faire, ni regarder les autres en faire, mais il y a un truc qui me fascine: la foule. Les jours de grands matchs, la foule est immense, elle hurle, elle frappe dans ses mains, des milliers de personnes ne sont plus qu’une seule entité, d’une puissance effrayante. Je suis convaincue qu’à l’instant où la Marseillaise s’est élevée des gradins, braillée par des centaines de centaines de voix, les coeurs se sont mis à battre plus fort. Je ne sais pas si les joueurs prennent vraiment conscience de ça, mais il y a un sentiment qui passe à ce moment là, pas vraiment descriptible: entre la peur, la détermination et la joie.
Et puis il y a l’autre aspect de ces matchs qui me plait, celui qui est théorisé par d’auto-proclamés “penseurs” le soir à 23h dans une émission sans audience dédiée au nombrilisme: la cohésion sociale. Et pourtant, les nombrilistes ont sacrément raison: on a jamais fait mieux qu’une victoire en coupe du monde pour ressouder un peuple.
Autrement, comme mon lit m’attend, je vais de ce pas succomber à Morphée.

samedi 3 juin 2006

Es ridiculous



Pourquoi est-ce que le ridicule me tombe dessus quand il ne le faut pas?
Pourquoi est-ce que je suis fraiche et dispose et vive d’esprit quand y a personne pour en témoigner?
Pourquoi j’arrive toujours sur le lieu de mon boulot, en retard, le visage baigné de sueur, bégayante et pathétique?
Pourquoi je me prends un poteau dans la figure lorsque je rencontre l’homme de ma vie?
Pourquoi est-ce que tout d’un coup, sans antécédent, une anodine piqûre de moustique fait une réaction allergique grosse comme mon poing?
Pourquoi le matin je me mets toujours du mascara dans l’oeil?
Pourquoi je perds une lentille au cinéma, généralement au milieu de la scène culte?
Pourquoi je ne vois les portes vitrées des arrêts de bus qu’au dernier moment?
Pourquoi je casse deux portables en une année, dont un en le laissant tomber dans mon bol d’eau chaude mentholée déboucheuse de nez enrhumé?
Pourquoi est-ce que quand je prends le train pour ne revenir que dans une semaine et que je dois donc laisser une image charmante à la personne en face de moi, je n’ai ni eu le temps de me maquiller, ni de me laver, ni de me coiffer, que j’ai les pieds dans des tongs alors qu’il pleut et que donc les dits pieds sont couverts de boue, et que j’ai un pull trop grand pour moi qui me donne l’air d’une fille en pygama?
Pourquoi je ne trouve jamais les salles de cours à la fac?
Pourquoi j’oublie toutes les fomalités administratives, aussi importantes soient-elles?

liste non exhaustive…

jeudi 1 juin 2006

L'interprète (Sydney Pollack)


Un jour j’ai atterri sans conviction dans une salle de ciné de la banlieue bordelaise diffusant “l’interprète” (Nicole Kidman et Sean Penn). J’ai d’abord cru à une erreur avec la première scène d’une violence d’autant plus insoutenable qu’elle était imprévisible. Et puis finalement, c’était indispensable pour faire le parralèle entre l’action des mots et celle des armes, radicale.
Il y a une tension omniprésente dans ce film, véhiculée par la fragile pas si fragile Silvia Brome. Elle fait partie de ces personnages perdus que j’aime tant: plus d’attaches, ni famille ni pays, juste l’intime conviction qu’une organisation internationale telle que l’ONU a le pouvoir de changer les choses en mettant des dictateurs face à leurs responsabilités. Mignon, non?
C’était bien parti, mais quelques scènes (avec un Sean Penn larmoyant d’un pathétisme inédit) gachent l’ensemble: entre les sécrétions lacrimales du flic qui est sensé être un dur à cuire et les souvenirs de Silvia gambadant dans la brousse avec son frère qui lui demande de ne pas pleurer…
La mièvrerie n’a rien à faire dans un film traitant de la vengeance, du deuil et de la confiance en la justice internationale.

Il y a pourtant de très bonnes idées comme Nicole Kidman sur les routes d’Afrique, une mitraillette dans les mains: un visage de fillette triste mais déterminée, prête à tuer. La colère d’un peuple trahi par des promesses politiques qui virent au cauchemar. L’instrumentalisation des enfants soldats.
La justice internationale (complètement idéalisée dans le film: tout est bien qui finit bien, les conventions inernationales sont respectées, aucun intérêt diplomatique et économique n’entre en jeu, aucun souci d’ingérence, traduction rapide en justice d’un chef d’Etat… Si seulement la justice pouvait fonctionner aussi efficacement dans la réalité!)
Bref, il y a une trame qui pouvait servir à la construction d’une oeuvre forte, portée par des convictions réalistes; à la place, on a quelques excellents moments noyés dans un flou sentimentalo-utopiste un peu ridicule. Heureusement que Nicole Kidman est là pour livrer toute l’intensité dramatique de l’intrigue et donner ainsi tout l’intérêt du film.