mercredi 29 avril 2009

Bordel.

Je crois que c'est l'année de la révélation. Enfin, DES révélations, je me rends compte que j'ai été élevée dans un milieu privilégié, peut-être même très privilégié.
Du coup, quand subitement, on se retrouve confronté à une misère noire, ça sidère. La misère humaine, c'est un grand mot, et les livres géniaux de Zola, mais en vrai, c'est moins "extra". Beaucoup moins.

J'habite un quartier de tarés dans un immeuble de tarés. Au début, c'est folklorique les groupes de dealers en bas de la résidence ou au coin de la rue, la musique qui hurle le soir ou les filles qui claquent leurs talons dans le couloir qui raisonne.
Et puis on se lasse vite, surtout quand on est fatiguée et qu'on a plein de boulot. Après une journée de travail, il ne me plait pas particulièrement de me faire agresser verbalement par une tripotée d'imbéciles oisifs qui passent leurs journées assis sur une marche, la casquette vissée aux oreilles et le verbe facile.

Il ne me plait pas non plus d'entendre hurler à minuit, d'être réveillée par les beuglements de mon voisin ou par mon épileptique de voisine du dessus, de voir placardés dans le hall des appels à témoins de la police pour des tentatives d'enlèvement de gamins, de laver mes draps dans des machines ancestrales qui me les rendent plus sales, de constater que le "gardien" de nuit c'est dix types à casquettes qui ressemblent étrangement aux débiles assis sur leurs marches, d'assister à des agressions tous les jours, de me faire voler ma carte qui me permettait de manger le midi...
J'en ai marre de Koh-Lanta maintenant.

Autrement, ça va, la vie est belle. C'est cool, jvais bientôt chez Bien-Aimé (si je meurs pas de la grippe porcine avant).

VD, tout en optimisme.

vendredi 10 avril 2009

Obama et l'Afghanistan

vendredi 3 avril 2009

Twilight


J'ai regardé Twilight, le film adulé par les midinettes de moins de 15 ans, et je suis rassurée : je n'ai pas trouvé ça sensationnel. Oui, parce qu'il faut vous dire que sinon, ça aurait été grave, vu mon âge.

En fait, dans le style de la fille qui tombe amoureuse de l'interdit, le scénario ne brille pas par son originalité. Et puis il y a des dialogues qui sonnent faux (même en VO), des phrases un peu mièvres, du romantisme poussiéreux, une religiosité latente, des méchants pas assez méchants, des vampires dotés d'un sens moral mais dépourvus de dents pointues...

Ils ont osé ratiboiser les dents des vampires ! Je suis déçue vraiment, un vampire sans dents pointues, c'est comme un apéro sans macvin, il y a de la dénaturation dans l'air. En plus, le comble : ils sont gentils ! Non, là, il y a quelque chose qui cloche. ça sent le film pour ados boutonneuses qui rêvent de bécoter l'acteur poilu qui sert de carnassier et que la presse people adule comme le dernier messie (alors que franchement, il n'y a pas de quoi fouetter un chat).

Le meilleur film de vampire que j'ai vu, c'est "entretien avec un vampire" avec l'excellent Brad Pitt : le teint blême, l'oeil vide, crevant d'ennui dans son complet parfaitement coupé, guetté par la dépression, abandonné par la morale, avec de temps en temps des sursauts d'adrénaline pour aller vider de leur sang quelques badauds innocents.

Donc je confirme : Twilight est un film mignon, pour adolescentes romantiques avec une vision poético-rébarbative du vampirisme.
C'est un chamallow grillé au feu de bois un soir d'été, ou un roulé au nutella soupoudré de smarties. C'est de la régression de ma part mais ça fait du bien.

A noter quelques brins de musique charmants, notamment la chanson d'Iron and Wine (des potes à Devendra Banhart si je ne m'abuse).

VD.

Prédictions ? Non non et non !


Noooooooooooooooooonnnn ! Enfer et damnation !
J'adore les histoires de prédicateurs, les cassandres, les histoires où un personnage voit tout et ne dit rien ou, s'il ose parler, personne ne le croit et la catastrophe survient.
Du coup, je me suis ruée sur « prédictions » et j'aurais mieux fait de réfléchir avant.

(Prédictions, nouveau film avec Nicolas Cage.)

D'abord Nic' a un souci de justesse le pauvre chéri : les émotions, il arrive pas, il se contente d'écarquiller les yeux, avec sa lèvre inférieure pendante et ses trois cheveux balayés par le vent. La vieillesse ne sied pas à tout le monde décidément. (Mince, ça me fait penser que c'est mon anniversaire le 7. J'ai envie de me consoler avec une montagne de cadeaux somptueux, j'espère que vous y penserez...)

Ensuite, j'ai eu l'impression que le scénario était issu d'un concours lancé dans une classe de primaire d'une école religieuse.

Tout ce qui est bien dans ce film, ce sont les catastrophes : je les ai trouvées assez époustouflantes : il faut dire que j'étais tout devant un écran panoramique avec un fort volume sonore, ce qui ne laisse aucun échappatoire au spectateur.
Le reste, c'est du réchauffé, sans nouveauté, sans imagination. Ce sont des grosses ficelles ridicules, des larmes artificielles, des idées de série B et une nouvelle version de la Bible avec un drapeau américain flottant au vent (véridique! Ils osent encore faire ça dans les films en 2009 !)
Il va RÉELLEMENT falloir que les réalisateurs et scénaristes américains arrêtent cette trame pathétique : ohlala-on-est-menacé-nous-le-peuple-élu-heureusement-dieu-va-nous-sauver.

Mettons donc les points sur les i :

Non, vous n'êtes pas un peuple élu, vous n'êtes pas meilleurs que les autres et vous ne détenez pas la vérité.

Le reste de la population terrestre n'a pas qu'une seule aspiration : celle de devenir américain, loin de là.

Non, aucun héros intergalactique aux pouvoirs extraordinaires ne se cache dans chaque américain..

Non, vous ne sauverez pas le monde. Et non, non, Dieu ne vous parle pas et ne vous a pas choisi, vous et vous seul, pour guider les Hommes.

Enfin : Non, Dieu ne vous sauvera pas (et surtout pas pour l'unique raison que vous êtes américains).


Prédictions, c'est toutes ces phrases avec « oui » au lieu de « non ».
Et c'est d'autant plus stupide que l'avant-dernière scène apocalyptique du film était pas mal du tout et aurait dû être la dernière.
Pffffff c'est nul, jenaitropmarre.

Quand on fait un film noir, on s'y tient jusqu'au bout, c'est de la lâcheté d'insérer une scène finale mièvre dans le but de contrebalancer la dureté d'un propos.

VD, fâchée dans son fauteuil (les bras croisés et le regard noir).