lundi 27 octobre 2008

L'homme qui nous suivait partout.

Concert. Ani Di Franco. Probablement 1,50 mètre pour 30 kilos, gratte sa guitare pendant des heures, provoque les cris orgasmiques d'une tripotée d'américains, étrange absence de besoin de boire, suscite une envie irrépressible de lui donner des affaires vestimentaires : casquette ou foulard.

Note : les américaines BCBG qui viennent en France pour l'aventure se coiffent comme Post-It, la fille de Sarah Palin, c'est à dire avec une pince ramenant une mèche en boule juste au dessus du front. Très années 80. Laid.

Bref, après avoir passé la première partie à attendre que le nain moustachu devant moi cesse de rouler des pelles à sa petite copine, j'ai eu trop chaud, mais c'était plaisant quand même, surtout le sol qui rebondissait. En plus, j'essayais de comprendre les paroles des chansons vu que les anglophiles s'esclaffaient par endroit et que je voulais m'esclaffer aussi. J'ai donc travaillé mon anglais, ce qui est une bonne chose.

En rentrant, j'ai vu un type dans le métro. Le type que Bien-Aimé et moi on a croisé un jour chez Ikéa en banlieue parisienne, dans un coin un peu pourri après des villes-dortoirs à noms à rallonges. On avait attendu plus d'une heure pour obtenir une livraison et il était à côté de nous. Grand par-dessus beige, coupe au bol totalement improbable pour ce début de XXIeme siècle, cravate rouge et lunettes en métal. Reconnaissable de loin par son style vestimentaire et son maintien.

Quelques jours plus tard, on sort d'un TGV dans une grande ville de province à quelques centaines de kilomètres de là et on le voit, ce même type, qui descend du train devant nous.

Hier, 23h, métro, je vois entrer dans le wagon qui nous suit ce même type, toujours avec sa coupe au bol, ses lunettes et une écharpe à carreaux. Le même type. Une nuit dans Paris.
Comme ça parait trop improbable, en descendant du wagon, on jette un coup d'oeil dans celui où je l'avais vu monter. Oui, c'est bien lui, le même type.

ça se trouve, on vit comme dans The Truman Show, et lui, c'est le réalisateur, qui, comme Hitchcock fait quelques apparitions dans ses créations.

Bon, si je le vois en bas de ma porte, je crie.

VD.
Que d'aventures dans cette vie palpitante.

jeudi 23 octobre 2008

Pain d'épices avec plein d'épices

La cuisine, c'est un peu pour moi ce que le tiercé est à Omar Sharif.
Généralement, je prends une recette et après je l'adapte selon mon humeur créative du moment (en réalité, - et je concède que c'est moins glamour - c'est selon les ingrédients à ma disposition).

Aujourd'hui, place au Pain d'Epices.

Ingrédients (selon marmiton.fr) :

- 250 g de miel (d'un goût assez fort, bruyère par exemple)
- 10 cl de lait chaud
- 100 g de beurre fondu
- 200 g de farine
- 1/2 sachet de levure
- 50 g de cassonade
- 1 oeuf
- 1 pincée de sel
- cannelle, gingembre, clou de girofle, noix de muscade...

Pour ce qui est des épices, j'achète un petit sachet chez Artisans du Monde qui est un assortiment d'épices type cannelle, clou de girofle, noix de muscade.
J'en mets beaucoup, parce que tel est mon choix et dans la vie, oui, dans la vie, il faut faire des choix, c'est pas moi qui le dit, c'est François Hollande, dit Flamby, bientôt outsider d'un parti politique dont j'ai l'impression qu'on oubliera jusqu'au nom d'ici à 2010.
D'ici là, peut-être que d'autres partis émergeront dans un cercle vertueux de génie créatif aux mille idées foisonnantes sur la société, la liberté, l'égalité et la fraternité. Non, je raye fraternité, ça commence déjà à disparaître.

Revenons à la cuisine.

Préparation :

On mélange tout dans la cuve d'un robot jusqu'à ce que ça fasse une pâte lisse sans grumeaux.
Oui, tout cela est très simple, mais attention à toute distraction : j'ai oublié l'oeuf la dernière fois et un pain d'épices sans oeuf, c'est un peu comme une miss météo de Canal + : c'est bizarre.
Bon j'arrête là, ce post va nuire à ma réputation.

Ah j'oubliais : au four, 35 minutes, 180 degrés.

Photo à venir. Ou pas.

VD.

dimanche 19 octobre 2008

Chappatte : la "crise" l'inspire


vendredi 17 octobre 2008

Miroir, miroir, dis-moi qui est la plus belle

Hier, j'ai vu un reportage sidérant sur des filles de 28 ans qui se faisaient injecter du botox ou qui dépensaient 165 euros en produits "anti-rides".

Vieillir, c'est un problème pour tout le monde, après on vieillit tellement qu'on meurt, qu'on nous enterre dans un trou avec un nom dessus et un jour le temps aura effacé le nom, il n'y aura plus rien dans le trou, plus personne qui se souviendra de nous, et tout ceci est cauchemardesque.
C'est d'ailleurs pour ça que j'ai 17 ans, je viens de réussir mon bac, c'était génial.

Le second problème (à part celui - de taille - de mourir un jour), c'est que les magazines féminins ne montrent jamais de femmes avec des rides. Même Nathalie Baye (une des plus belles actrices de sa génération) a un visage lisse de poupon dans les pages glacées de "Elle".
Hé Bien-Aimé, je te somme d'arrêter de t'esclaffer car je ne me suis pas réabonnée. Non mais.

Il n'y a pas de nuances en fait : c'est ou Nathalie Baye, ou Claudia Cardinale (aaaaaaaaahhhhhhh). Bon, il faut accepter de vieillir mais il y a quand même des limites : CC, par exemple, devrait éviter de se maquiller comme le Joker, parce qu'après on va dire aux enfants : "si tu manges pas ta soupe, CC va venir te chercher!".
Pff jdis n'importe quoi, j'ai le droit, c'est ma semaine de repos après 2 ans sans vacances.

Non mais, comprenez donc mon propos, chers lecteurs : se faire botoxer à 28 ans pour ressembler aux filles des magazines retouchées par Photoshop, c'est ridicule. Se faire botoxer pour avoir l'impression de reculer face à une échéance certaine et morbide, c'est moins ridicule mais c'est un leurre.

Se mettre des crèmes vers la cinquantaine pour éviter de ressembler au Joker, oui d'accord. Une petite intervention toute en discrétion oui hein, pourquoi pas, faut pas être sectaire non plus, mais il faut raison garder. A 28 ans, attendez je vérifie sur ma carte d'identité : oui, ce serait comme si dans 4 ans, j'étais vieille !
-> rire incrédule.
Non. Non, de toute façon j'ai 17 ans donc tout va bien. Lalala.

Vous savez de qui c'est la faute tout ça? A part la faute de la mort et des magasines? C'est la faute des hommes ! (J'entends déjà les cris d'indignation de la gente masculine)

Un jour, lors d'un interview, un excellent acteur français est descendu d'un coup dans mon estime, il s'est écrasé à - 50 points pour une phrase pronconcée d'un air satisfait : il retrouvait sa seconde jeunesse depuis qu'il était avec une fille de 20 ans de moins que lui, et qu'il comprenait maintenant pourquoi ses potes le poussait à prendre une jeune maîtresse.
Et dire que c'est un des acteurs les plus talentueux de son époque, c'est déprimant de voir que l'homme, derrière l'acteur, peut se révéler être une sombre ordure.

La société fabrique des névrosé(e)s, c'est pas nouveau. D'ailleurs je mets une part de responsabilité sur le dos des hommes mais à mon avis, c'est en train de se retourner contre eux vu l'explosion des ventes d'anti-rides pour hommes et des fréquentations dans les centres de beauté.

Bon, voilà, ça change de parler du KRASH-BOURSIER-COMME-EN-29 qui, selon les médias depuis quelques semaines, dirige la terre vers un trou noir.
On finira sur la route (attention, référence littéraire ;) n'est-ce pas Sandrine).


Mince, mon post est affreux. C'est parce que cette nuit j'ai fait un des cauchemars les plus horribles de toute ma vie (et Dieu sait que les cauchemars, ça a longtemps été ma spécialité, avec le muffin à la cannelle).

Sur ces bonnes paroles bien réconfortantes, bonne journée.

VD.
V. comme Vendetta !

mardi 14 octobre 2008

La SNCF et ses bornes damnées

Je suis tributaire de la SNCF sur les longues distances, tout simplement parce que soit disant que je prenais les virages sur deux roues en voiture ! N'importe quoi, je maîtrisais parfaitement la situation : je pouvais même prendre les virages sur deux rouges, avec une main sur le volant et une autre me massant la nuque ! C'est dire ma dextérité.

Malheureusement, ils n'ont pas voulu me donner mon permis (ça fait de cela quelques années), les couards!
Bref, vexée, je prends le train.

J'aime bien sauf quand il y a des gens qui sentent mauvais ou qui s'endorment sur mon épaule. Ou quand il y a des jeunes gens qui mettent de la tecktonik au volume maximum. Ou quand il y a des gens qui racontent leur vie intime au téléphone (Nooooon je ne veux pas savoir si elle porte une petite culotte!). Ou quand des profs corrigent leurs copies et les étalent partout, même sur mon emplacement à moi, sous principe qu'ils ont du travail et que ça me dérange pas. Hein, ça ne vous dérange pas mademoiselle? Ben non voyons, je ne voudrais pas m'opposer au dur labeur d'un honnête dispenseur de savoir.

La SNCF a mis en place des guichets aux horaires réduits de façon assez ubuesques : genre 10h05 - 11h50 / 14h30 - 15h55. MAIS la SNCF a aussi installé des bornes. Youpi.

Vous savez, ces bornes jaunes qui pullulent dans les gares : c'est pratique, et puis depuis le temps, on a pris l'habitude de parler aux machines. Moi-même, il m'arrive de les supplier d'arrêter d'émettre un bip sonore retentissant dans toute la gare quand je dois composer mon code bancaire!

Dimanche, entre deux muffins et trois épisodes de séries télé, je suis allée jusqu'à la gare pour changer mon billet TGV, par pure convenance personnelle.

J'insère mon billet, je clique sur "échange", ça me valide l'opération, je trouve ça fantastique, je me délecte des nouvelles technologies et admire l'architecture de la gare en sifflotant, lorsqu'apparaît sur l'écran un message aussi étrange qu'inattendu : "erreur imprimante, veuillez vous rendre au guichet avec le reçu suivant".

Ce qui était drôle, c'est qu'il n'y avait pas de guichet TGV ouvert, ni de reçu émis. Ni de billet TGV d'ailleurs. J'ai donc couru jusqu'au guichet "billets Ile de France" et la seule chose qui est sortie de ma bouche stupéfaite est : " oh, la machine a mangé mon billet !". Le type a entrouvert les yeux en etouffant un baillement et s'est levé de sa chaise.

S'en est suivi une heure de démontage de la machine, farfouillage dans l'imprimante, jusqu'à ce qu'une dame de la SNCF qui restait les mains sur les hanches à regarder son collègue bricoler, se tourne vers moi pour me dire d'un air courroucé : "ah non mais franchement, ces gens qui utilisent les bornes SNCF et qui se plaignent après que ça marche pas ! Vous auriez été au guichet, on vous l'aurait fait votre échange!".

J'avoue, je me suis énervée. Une vague de colère et d'indignation est montée en moi contre cette femme incompétente et arrogante qui ne fout rien de sa journée (vu que la gare était en travaux et qu'aucun train ne circulait, il n'y avait personne à qui donner des renseignements), et qui venait me dire, à moi, cliente de la SNCF, que j'étais en tord parce que j'avais utilisé une borne de la SNCF !

Je crois qu'on a atteint le fond de la bêtise humaine. Je lui ai crié dessus que j'étais dans mon droit d'utiliser une machine SNCF - TGV d'autant plus que je n'avais pas le choix vu que le guichet TGV était fermé et que si je m'étais présentée au guichet Ile de France, elle m'aurait envoyée bouler.

Mais surtout, la SNCF est responsable du bon fonctionnement de ses bornes : elle laisse le choix au client entre borne et guichet (et pas le choix quand il n'y a pas de guichet ouvert), c'est à elle d'en assumer les conséquences. Pas à moi.

Là, elle a fui avec ses petites jambes potelées et son courroux inapproprié.

Le type de la SNCF avait basculé tête la première dans la machine que je bouillais encore d'indignation, les bras croisés et les lèvres pincées.

Finalement, il m'a dit : j'appelle l'autre gare, allez-y, le guichet TGV est ouvert, ils vont vous refaire un billet. Bon. 15 minutes de marche, j'appelle Bien-Aimé, je lui raconte, il rigole (finalement c'est drôle l'idée de dire à un client que les bornes SNCF c'est pas de la responsabilité de la SNCF).

Arrivée à l'autre gare, le guichet TGV était fermé. Une guichetière me dit encore : "ohlala vous avez utilisé une borne?" comme si c'était un truc incroyable qu'ils ne maîtrisaient pas du tout.
J'avais l'impression qu'elle allait me dire : "ohlala les bornes vous savez, on ne sait pas d'où elles viennent, un jour elles sont apparues dans la gare et depuis on n'a que des problèmes, faut pas les utiliser, on ne sait pas qui les a installées".

J'ai même pas crié. Toute la fureur de mon cerveau est descendue dans mes yeux et a crispé mon visage entier. J'ai eu l'impression que les yeux devenaient noirs, comme dans les films de science-fiction. Soudain, un type a jeté une pièce et a balancé à la guichetière (alors que j'étais en grande discussion houleuse avec elle) : "c'est pour faire de la monnaie pour les toilettes!".

Je me suis redressée de toute ma taille (et je fais 1,80 m) et j'ai lentement tourné la tête vers l'insolent. C'était vraiment pas le moment de me doubler et de m'interrompre surtout pour une histoire de vessie. Je n'ai rien dit, il a filé. L'affreuse guichetière a vite arrêté de ricaner avec sa collègue et j'ai demandé à ce qu'elle trouve une solution rapidement.

Elle a marmonné un truc, et a appelé la "responsable", qui est arrivée avec un petit calot bleu perché sur un brushing des années 80, ce qui m'a instantanément déridé.
J'ai dû racheter un billet et je me suis assurée que le billet "avalé" par la Borne-De-La-Mort-Qui-Tue me serait remboursé.

Lundi matin, l'Empereur, sa femme et le P'tit prince, sont venus chez moi, pour me serrer la pince...

Lundi matin donc, à 9h15 précisément, je reviens à la gare et je demande le remboursement de mon billet avalé et vite, parce que j'avais mon TGV à prendre.
Curieusement, les guichetiers du lundi sont plus réceptifs que ceux du dimanche. Plus polis aussi, plus efficaces, plus professionnels. Surtout, ils ne nient pas que les bornes SNCF appartiennent à la SNCF.

Bref, j'ai reçu mon nouveau billet ce matin.
Je retiens quand même la grosse dame avec ses mains sur les hanches : "Vous utilisez une borne SNCF et après vous vous plaignez qu'elle ne fonctionne pas!".
C'est très drôle. Je n'aurai jamais pensé à dire un truc pareil.

C'est comme une banque qui a une borne de retrait automatique : la borne ne vous délivre pas l'argent, vous vous en plaignez au guichetier qui vous répond : "mais mon Dieu, vous avez utilisé une borne, malheureuse? nous on ne répond pas des bornes, on ne les connaît pas, on n'est pas responsable!".

On devrait faire un recueil des répliques cultes des guichetiers de la SNCF.

Votre dévouée, aux yeux noirs de fureur. AHAHAHAHAH -> rire diabolique.

vendredi 10 octobre 2008

Chappatte

La vie est drôle parfois.

Bon alors faut quand même que je narre le grand moment de solitude et la journée où j'ai probablement eu le plus de cran dans toute mon existence. "ça fait un peu beaucoup tout de même" allez-vous vous exclamer!
Non, je ne dis que l'humble vérité.

Qui a suivi mes aventures, sait que je passais un de ces concours qu'on prépare en un an en se rongeant les ongles et en apprenant des classeurs entiers remplis de données collectées dans d'obscures revues qu'on ne trouve que dans des rayons spécialisés de bibliothèques n'usurpant pas leurs noms.

Donc voilà, j'ai passé des oraux (3 en une journée parce que c'est plus fun quand on finit la journée sur les rotules en dissertant dans la langue de Shakespeare sur l'idée saugrenue de filmer des procès), puis j'ai passé un GRRRRRRand Oral. Rien que le nom, j'avais les boules, par anticipation.

La veille, je me suis dit : "ma fille, t'es fichue, de toute façon l'économie s'écroule et on va tous mourir, mais en plus tu vas te taper la honte devant une assemblée de professionnels".

J'ai eu le sujet et le vide s'est installé dans mon esprit. Enorme, gigantesque, envahissant moment de solitude. C'était un sujet sous forme de question (une question que je m'étais jamais posée), et qui balayait un programme entier de 5 ans d'université, et encore ! si j'avais suivi toutes les options possibles existantes sur terre.
Je ne vous le dis même pas ce sujet, c'est un cauchemare.

Heureusement, y avait eu les mots de Bien-Aimé sur le chemin pour aller à l'épreuve : rester calme, essayer de chercher quelque chose pouvant se rattacher au sujet, prendre le temps de réfléchir.
Reste que la prestation ne fut guère brillante mais a priori, ça a suffit. J'avais l'impression d'être dans un canot pneumatique avec un trou dans lequel il fallait que je souffle pour pas couler tout en ayant l'air de participer activement à une réunion mondaine.


Votre dévouée, de retour.

Post Scriptum : merci aux 2 personnes qui souhaitent devenir mes esclaves personnels, je mesure l'ampleur du sacrifice, et je vous remercie avec toute la sincérité dont je peux faire preuve en ces troubles circonstances. Pour Les 6 qui m'offrent l'espoir, ça a le mérite d'être noble. Pour l'unique personne qui souhaite m'offrir un gros chèque : sachez que je ne suis pas dupe! Je vais demander des renseignements à la Banque de France et en attendant, comme dirait Zaz, je fais un tour sur moi-même et jette une huitre sur un aveugle (Kamoulox's blague).

Tchuss.