dimanche 27 mai 2007

Tueur à gages et logique enfantine

Je viens de passer 1h40 à côté d'un tueur à gages: mon voisin était un monsieur en costume sombre et petites lunettes métalliques, dans le style Flamby (F. Hollande), mais un peu moins mou quand même, qui a passé tout le temps du trajet à fixer un point invisible devant lui sans bouger. Quand je dis sans bouger, c'est même pas pour se gratter la joue, la fesse ou le cuir chevelu, non, je me demande s'il a même cligné des yeux. Il avait une fine malette noire qu'il serrait entre ses pieds et arrivée à destination, il s'est retourné vers moi (je m'agitais pour montrer que je descendais à cet arrêt), et, tout en regardant derrière moi le paysage, m'a adressé pour la première fois la parole pour m'annoncer: "je ne descends pas là". Ce à quoi, interloquée, et soulagée que son immobilité de soit pas dûe à une mort certaine, je me suis résolue à répondre: "moi si".
J'avais un prof d'histoire-géo au collège qui fixait quelque chose très loin derrière nous quand il faisait cours, mais il savait toujours qui bavardait, qui avait commencé à lancer la première boulette, qui gigotait un peu trop et qui s'ennuyait. Sans nous regarder. ça m'a toujours impressionné.
Il m'appelait Clara, j'ai jamais su pourquoi.

Du coup, quand on voyage, on lit tout et n'importe quoi: son titre de mémoire, le canard ligoté, et aussi divers magazines, dont un où un article m'a fait rire.
Les journalistes ont demandé à des gamins de 4 ans de compléter la phrase: "ma maman, elle est belle comme..." et d'expliquer leur choix.

Je donne la plame d'or au petit Adam, dont le prénom lui pèsera un jour sur les épaules: "ma maman est belle comme un caméléon."
Son explication: "Parce que j'adore les caméléons! C'est un animal très gentil qui mange les moustiques. Et j'adore ma maman tout pareil. Sauf que le caméléon, il est vert et qu'elle s'habille en bleu. Ma maman, elle est à la maison, et elle fait rien. Comme une fée!"

hihi. D'accord, voilà un gamin qui n'a rien compris aux contes de fée et dont le père est un cadre dynamique, naturaliste dans l'âme et qui rentre le soir à la maison, en disant à sa femme: "une bière! t'as encore rien foutu aujourd'hui?"
Non, juste le ménage, la lessive, conduire les gosses à l'école, faire à manger, faire faire les devoirs, aller en courses, cuisiner, ranger, consoler, aimer (dans le désordre et liste non exhaustive).
J'ai quand même l'impression que le gamin a rajouté "comme une fée" pour se rattrapper. Mais c'est trop tard: privé de console pendant 3 mois!

Un mot de Jordan, 4 ans: " ma maman, elle est belle comme une soucoupe volante et mémé, comme le ciel."
Conseil au parents: déscotchez-le de la télé (et des "flims" d'ed wood)

Allez, zou, god save the queen!

Votre dévouée, qui ne s'appelle pas Clara, mais Olympe (oui, ça sonne pas pareil mais a priori c'est confusionnant).

jeudi 24 mai 2007

Les médias, nouveaux amis de Sarkozy



Médias, médias, où donc est passée votre indépendance? Les plus pessimistes me diront bien qu'elle n'a jamais existé, mais moi je pense que certains journaux ont une liberté de ton qui se rapproche d'une certaine forme d'indépendance.

Je pense au Canard ligoté par exemple, qui a tapé sur les plus grands candidats durant la campagne et qui ne semble pas appartenir à un quelconque bord politique. (Vous pouvez contester cette affirmation par un commentaire exposant vos arguments précis, objectifs et vérifiables et on en discutera autour d'un petit Martini. -> regard effrayé, non! pas Martini! il me poursuit! au secours! (j'ai passé quelques heures hier à comprendre les enjeux de cet arrêt à la con) et oui, j'aime bien mettre des parenthèses partout, les ouvrir et ne jamais les refermer ou alors les refermer quand je veux, parce que c'est moi qui décide ahahah).

Bon, alors oui c'est inadmissible cette nomination d'un pote à Nabot à la tête de TF1. Je suis pas la seule à m'indigner: Eva Joly aussi. Remarquez, l'indépendance de TF1 est ce que le sentiment patriotique est à Johnny Halliday, c'est à dire très réduit, proche de l'inexistance.

"Nous voyons un président de la République qui fête sa victoire d'élection avec Martin Bouygues (président du groupe) et qui téléphone le 8 mai à Omar Bongo (président gabonais, au pouvoir depuis 1967, il a instauré un régime de parti unique de 1968 à 1990, ndlr) pour le remercier de ses bons conseils et qui ensuite, le 22 mai, nomme son directeur adjoint de campagne (Laurent Solly), directeur adjoint de TF1", a relevé Eva Joly.

Effectivement. Depuis son élection à la présidence de notre charmant pays, entre les joggins, les bains de mer et les brassements d'air pour dire qu'il est là, qu'il existe, qu'il va tout réformer, qu'il va mettre un coup de jeune trop génial, on a presque eu l'attention détournée: je regardais les JT et lisais les nouvelles, un sourcil levé en accent circonflexe en me disant que peut-être qu'il ferait son possible pour régler les problemes économiques et sociaux de notre société.
Il est maintenant temps de revenir à la réalité.

Honnêtement, je crois qu'il y a deux hommes en Sarkozy, il ne faut pas être sectaire et nuancer nos propos: dans Sarkozy, il y a Nicolas Sarkozy, et il y a Nabot. Parfaitement. Nicolas Sarkozy, c'est celui qui veut régler le problème du chômage (avec sa propre méthode que je ne suis pas certaine d'apprécier), la dette, le problèmes des retraites, ect... Il court dans tous les sens, s'agite et dégage une envie d'arranger les choses.
Nabot, c'est Hyde, c'est le côté sombre, c'est les gouts de vacances de luxe, les petits arrangements avec ses amis milliardaires, ses petites intimidations sur ses opposants, ses petites magouilles en coulisse, et surtout sa volonté farouche de museler la presse. Parce que la presse, vous comprenez, c'est nul: ça dit quand on fait un pas de travers, quand on arrange rien, quand on patauge, quand on perd ses nerfs, quand on dérape verbalement. La presse, quand elle n'a pas un copain à Nabot à sa tête, elle se permet de dire que Nabot, parfois, il a des idées dangereuses. Et puis, on peut pas toujours convoquer les directeurs de publication, les virer, les menacer, alors on s'arrange. Et Nabot, s'il n'était pas fort pour arranger les choses, il ne serait pas là.
Et puis après, Nicolas Sarkozy arrive, il fronce les sourcils, baisse le menton et regarde les journalistes avec la mine de celui qui fait tout ce qu'il peut pour sauver le monde et à qui l'on reproche de ne pas faire assez. Les journalistes, le peuple, le monde, est alors injuste.

Celle qui aime internet parce qu'on peut encore y dire ce qu'on veut. (Plus pour très longtemps a priori)

En feu


vendredi 18 mai 2007

Sophie Scholl, les derniers jours (le film)


Attention SPOILERS.

J'ai découvert l'existence de La Rose Blanche au collège, je ne me souviens plus à quelle occasion, mais c'est resté gravé dans ma mémoire. Peut-être parce que les membres de ce groupe d'étudiants allemands résistant de leur mieux au régime instauré par Hitler étaient très jeunes et que leur fin a été terrifiante. J'aurais pu dire tragique, mais je crois que c'est pire que ça.
Dans le film de Marc Rothemund, le réalisateur le montre assez bien: c'est la fin qui est la plus insoutenable.
Incroyable actrice que Julia Jentsch ! Elle aurait pu jouer la carte des larmes, de la petite fille perdue accusée devant le cruel nazi. Mais non, elle reste stoïque, à peine elle s'essuie ses mains moites dans sa jupe en laine, elle fait mine de ne pas comprendre. Il y a une force incroyable en elle, elle ne perd pas son calme, essaie de convaincre avec une apparente surprise de se trouver dans les locaux de la Gestapo. Son calme a failli lui sauver la mise.

Je pense qu'il y a deux parties dans le film, où le caractère de Sophie Scholl impressionne de deux manières différentes:

Dans la première partie, elle nie. Elle est le petit chaperon rouge, avec sa petite barette, son petit gilet rouge bien fermé jusqu'au dernier bouton et son regard interloqué. Elle ne passe pas son temps à soulever les sourcils, non, on est pas au cabaret: elle regarde le type de la Gestapo comme s'il se trompait et comme si finalement c'était pas de sa faute de s'engager dans ce mauvais raisonnement puisque les apparences jouent contre elle. C'est le coup du hasard.
Et elle développe cette théorie avec une telle apparence de tranquilité que le type se met à douter.

Deuxième partie: ils ont fouillé l'appart, ils ont des preuves et son frère a avoué. Elle est fichu: au mieux c'est la prison, au pire la guillotine. Elle balance tout, elle prend tout à sa charge, tout aussi calmement: elle lui explique son engagement, ses idées, ses valeurs, le fait qu'elle ne peut pas admettre les camps d'exterminations, les humiliations, les passages à tabac, les exterminations des handicapés, les mensonges, la haine. Elle lui dit qu'elle sait tout, et qu'ils savent tout, qu'ils cautionnent tout cela et qu'ils ne pourront pas nier.
Je crois qu'alors, elle suscite l'admiration. Elle sait qu'elle joue sa peau, mais quitte à être jugée coupable, autant tout balancer.
Le pire c'est dans l'espèce de pièce théatre qui fait office de procès, sans véritable avocat, sans véritable droit à la parole, à se défendre, elle pourrait implorer pour qu'on épargne sa vie. Non, elle leur dit qu'ils se retrouveront un jour à sa place.

Quels acteurs ! C'est incroyable le talent des personnages: le frère d'abord, qui va au bout de son sacrifice; l'ami, qui tente de sauver sa vie au "procès"; le type de la Gestapo qu'elle a mis devant ses responsabilités, qui la livre à un procès de pacotille dont il connait d'avance l'issue fatale, dont le doute grignotte l'esprit, dont on espère que la culpabilité l'achèvera; l'"avocat" qui se pisse dessus à l'idée de la défendre; enfin le juge, qui glisse vers la monstruosité, irrité par le courage des gamins, que l'on espère hanté par les dernières paroles de Sophie Scholl.

Enfin, la scène finale m'a complètement paralysée. Je ne m'attendais pas à ce que la violence aille si loin, je pensais qu'on ne verrait pas le lieu ou qu'on le verrait de loin, je pensais qu'on n'entendrait pas, et même si l'écran est noir, il y a ce cri, perçant l'obscurité, plus insoutenable qu'une image d'exécution, le "vive la liberté" du frère.
En fait, c'est l'histoire de quelques personnes, presque des adolescents, au courage indescriptible, tout juste concevable, qui se sont battus contre les idées véhiculées par Hitler et leur mise en application, à leur échelle, avec leurs moyens: des tracts, quelques graffitis, des collectes.
Je tremble là, et ce n'est pas que de froid.

Votre dévouée.

La surprise Kouchner


De Kouchner, dans le Figaro daté de septembre 2003:

"Je ne trahirai pas. Je n'irai jamais dans un gouvernement de droite."

Quoi? me direz-vous, un brin aggressif: y a que les sots qui changent pas d'avis!
Vi. D'accord. Seulement, là, sans un mot sur ses éventuels changements d'opinion avant ou pendant les élections, il accepte un poste dans un gouvernement de droite.
Je veux bien qu'on change d'avis, on évolue dans la vie, c'est normal; sauf que là c'est un changement très soudain qui s'apparente à un retournement de veste éclair.
Dans mon esprit, dont la vision est malheureusement réduite aux infos que veulent bien nous délivrer les médias, c'est : "oh ben oui si vous me proposez un ministère, je peux m'asseoir sur mes idées et mes valeurs qui ont toujours été de gauche."
Ah, ambition quand tu nous tiens!

Alors évidemment, tout le monde tape sur Kouchner en ce moment, on lui reproche tous la même chose, et je ne voudrais pas participer à une curée, cependant, il faut reconnaître que son attitude, a priori, manque de loyauté.
Après, faut savoir si la loyauté est importante en politique... Peut-être que non.

Votre dévouée, surprise.

Maudit soit le site de la SNCF !


Après diverses manipulations infructueuses répétées dans le temps, j'en conclus officiellement aujourd'hui que le site de la SNCF a été mis en place pour nous nuire.

Internaute dans l'âme dont la dextérité à manier l'outil informatique n'est plus à prouver, tu cherches à réserver un billet sur internet car tu te dis qu'après tout, le site de la SNCF, c'est fait pour ça. Très bien, alors tu vas sur le site, tu remplis le questionnaire spécifiant ta demande et tu cherches le bouton valider. (ou réserver ou consulter les horaires)
Tu t'énerves, tu remplis dix fois le questionnaire, tu rafraichis, tu grognes de rage contenue, tu pars dans la cuisine te servir un petit verre d'eau qui pétille et tu réessaies. C'est inutile, fatum! Pour commander un billet de train, il ne faut pas remplir le questionnaire sur la page d'accueil, il faut aller sur la page TRAIN.

Evidemment! Tu es bête, l'internaute! Tu n'as plus qu'à re-re-re-re-re-re-remplir le questionnaire, que tu connais à présent par coeur, comme ton numéro de carte smiles d'ailleurs, même s'il a plus de dix chiffres.
Là, tu cherches à descendre à la fin de la page afin de valider, mais le curseur ne fonctionne pas. Le problème est que le curseur fonctionne parfaitement sur n'importe quel autre site, donc ça ne vient pas de ton ordi, rassure-toi, ça vient du SITE DE LA SNCF !
-> Oui, tu commences à ne plus pouvoir prononcer son nom sans crier, c'est normal, ce sont tes nerfs qui se tendent.

Au bout de 5 minutes, tu peux enfin descendre pour valider ta demande. Il te faut alors patienter quelques minutes avant d'arriver sur une charmante mise en page, colorée et accueillante où tu reprends confiance car en plus d'être joli, ça a l'air pratique et efficace.
Ahahah que tu es naïf! C'est un piège car à nouveau, rien ne fonctionne: tu cliques, tu cliques, et tout reste irrémédiablement figé.

Deux solutions s'offrent alors à toi:
1/ Pousser un long hurlement de fureur qui ne résout rien mais qui soulage tout en affolant les voisins.
2/ Fixer sans ciller l'écran de ton ordinateur en te demandant si c'est enfin le moment où tu sombres dans la folie.

5 minutes plus tard (t'aurais mieux fait d'aller au guicher coco), la page se débloque et tu peux valider. Mais tu t'es trompée d'horaires, tu attends encore, tu re-valides, tu attends encore, tu arrives sur un questionnaire qui te demande qui-tu-es-doù-tu-viens-où-tu-habites-pourquoi-tu-commandes-un
-billet, tu attends encore pour valider, tu valides, tu attends, tu arrives sur une confirmation, c'est fini. Les nerfs tendus comme des arcs, tu appuies sur la croix en haut à droite de la fenêtre pour fermer LE SITE DE LA SNCF (tu cries encore), tu es presque soulagée.
Mais la fenêtre ne se ferme pas. Et là, là, là...tu deviens pessimiste. Pessimiste pour tout: ton avenir, celui des autres, de la société, et du monde.

Votre dévouée, rendue hystérique par le SITE DE LA SNCF.

Post-scriptum: pour les malins qui ont un compte soit-disant pour rendre plus rapide les commandes, ça ne marche pas: le SITE DE LA SNCF dit chercher, mais apparemment, il ne trouve pas. Il cherche. C'est un persévérant: il cherchera longtemps, laissez votre ordi allumé la nuit, revenez au matin, il cherchera encore.

Note du 27 mai 2007:


Je rajoute cette note car j'ai appris que ce sont les utilisateurs de Linux et Mozilla qui sont victimes de l'ânnerie de la SNCF.
Un utilisateur de Linux et Mozilla a fait remarqué les bugs du site sncf au service clients qui a répondu :

"La compatibilité n'est pas assurée avec le système d'exploitation Linux et Mozilla Firefox 2.0.

Nous vous invitons à choisir un autre système d'exploitation ou à changer de navigateur."

Je suis attérée par leur culot. Ils ne font pas leur boulot et donc c'est à l'utilisateur de se preter à leurs petites exigences.

Quelques remarques sur le gouvernement Fillon


Boutin ministre!

Boutin, la réactionnaire pure et dure qui ne voulait pas que les députés votent le pacs? Celle qui crie que le mariage des homos est une hérésie?
Certains peuvent se réjouir qu'elle ne soit pas à la famille, mais à la ville et au logement, mais quand même. Boutin, pour moi, c'est le passéisme, les bonnes grosses valeurs traditionnelles innamovibles: contre l'adoption pour les couples homos, contre l'avortement. J'ai l'impression que Boutin, elle est restée bloquée dans les années 50. Elle arrive pas à avancer. Et puis, pour ceux qui me rétorqueraient qu'elle a été l'impulsion du droit au logement opposable, j'attends de pied ferme de voir comment ils vont le mettre en place ce droit au logement, comme ça va se passer devant les tribunaux, comment ça va se financer...ect

Juppé: pas en prison, ministre!

Comme le clamait Canteloup ce matin, Juppé, je l'aurais plus vu à la Justice, au moins il a de l'expérience dans le domaine.
Ne soyons pas manichéen: pour avoir vécu quelques mois à Bordeaux, je peux vous dire qu'il en a fait une ville très agréable, avec de grandes avenues piétonnes dallées où glisse un tram silencieux de temps à autre. Mais bon, Juppé, c'est le symbole des magouilles politiciennes et des petits arrangements occultes.
Oui, il y a beaucoup de symboles en politique je trouve.
Bref, pour moi, Juppé n'a rien à faire là.

En fait c'est surtout Kouchner qui me perturbe. Pourquoi il est là? Par pure ambition personnelle? Parce qu'à presque 70 ans, il se rend compte qu'il a un pied dans la tombe et de faibles chances de se retrouver ministre d'un gouvernement de gauche, qui est à l'origine sa famille politique? Besson, ça m'étonne pas, tant qu'à trahir tous les siens, n'y allons pas à moitié. Mais Kouchner?
Je ne pense pas qu'en élisant Sarko les gens de droite pensaient avoir un gouvernement avec des types de gauche ou même du centre. L'idée d'un gouvernement alliant les deux grandes formations politiques, c'est celle de Bayrou.
En tant que non-sympathisante de droite, ça m'arrange mais bon, ça veut dire que la gauche, quand elle va vouloir critiquer, Sarko va pouvoir lui répondre que la gauche a pris parti au gouvernement Fillon. Pareil pour les UDF.
En fait les seuls partis d'opposition à présent, ce sont les extrêmes et le Mouvement Démocrate de Bayrou.
J'ai comme l'impression que ça va être difficile de faire entendre une voix contraire à celle de Sarkozy dans les cinq ans à venir. On a plus qu'à attendre de voir comment tout ça se goupille, en remarquant d'un oeil distrait que le PS paraît au bord de l'implosion et que Bayrou tente désespérément de dire à tout le monde que "ohé j'existe encore".

Tchuss.

Ps: Je t'ai piqué ton image Sandrine, hihi, mais c'est pour la bonne cause ;) !

mardi 15 mai 2007

Lettre ouverte à Zébulodie


Zébulodie, notre super-héroïne, écoute la longue plainte de tes admirateurs (représentés ici par ton aimable dévouée qui te fait d'ailleurs un bécot sur la joue droite).

Pourquoi diable te caches-tu? Est-ce le désespoir de voir ta championne reléguée au second plan des affaires politiques? La peur de voir le parti imploser sous la main de DSK brandissant l'alumette qui déclenchera le dommage?
J'espère que non, j'espère que t'es simplement en train de réviser tes partiels, comme moi d'ailleurs même si ça se voit pas là, et que tu te demandes quel Master 2 t'offrira le plus d'argent pour que tu le rejoignes.

J'en suis bien aise, je n'aimerais pas te voir tailler tous tes crayons de couleur pendant des heures dans le but de retarder au maximum l'instant fatal où tu devras apprendre que le serf au moyen-age, s'il n'était pas libre, il avait au moins la personnalité juridique, contrairement à l'esclave romain, sur qui on pouvait passer ses nerfs en le jetant aux murènes. Ils savaient s'amuser les romains. D'ailleurs, j'en profite pour ne pas recommander la série britannique "Rome" aux moins de 30 ans et aux gens dénués de perversité et de voyeurisme.

Autrement, l'objet de cette lettre ouverte, s'il n'est pas très clair, je m'empresse de le préciser: il s'agit de montrer à la dissidente politique Zébulodie, militante de la première heure, féministe, un peu exhibi (elle se promène en slip bleu à étoiles), que le Monde est friant de ses articles et qu'Il attend un nouveau blog avec de nouveaux articles, bourrés de convictions politiques et de critiques sociétales, conformément à la promesse qu'elle avait engagé la veille de l'élection présidentielle.

Tout ça me fait penser que j'ai encore gagné un pari: on est avant-avant-dernier à l'eurovision!!! Youhou, à moi les verres de Chouchen gratis !

Bon allez, tchuss, les bonnes choses ont une fin.

La dévouée à Zébulodie.

dimanche 13 mai 2007

J'aime bien Tété


J'aime bien Tété, que je peux écouter en boucle grâce au Versaillais, ex-bordelais. Enfin, pour l'instant, j'ai écouté religieusement que son album "A la faveur de l'automne", et c'est très plaisant.
C'est doux. Je ne connais pas les termes adéquats: style "ça groove trop", mais ce que je sais, c'est que sa voix, les rythmes choisis ainsi que les paroles s'accordent harmonieusement. Parfois, y a un petit côté du type avec sa guitare qui chante du blues avec trois choristes derrière lui qui font des "ooooouuuuu" en frappant dans leurs mains, sur une route déserte et poussiéreuse. Oui, tout ça. Et parfois pas du tout.
Parfois, on dirait un étudiant, assis sur le rebord de la fenêtre de sa chambre de bonne qui regarde la ville en grattant sa guitare un dimanche après midi, dans la tiédeur douce du début de l'été.
Si, c'est vrai, je vous assure.

Bon, je vais écouter son album Le sacre des flemmings et autres contes de la lisière. Rien que le titre et la couverture de la pochette me le rendent extremement sympathique. Notez le style grosses lunettes noires et costard à gilet, nouvelle panoplie du type cool.

A bientôt.
Votre charmante amie.

samedi 12 mai 2007

Bye bye tony



Sévère le Chappatte aujourd'hui. J'avoue que ses dessins sont assez percutants et parfois perturbants. Plus fin que Delize, plus critique sur tous les sujets, plus doué aussi au niveau de l'esthétique des personnages même si dans une caricature politique on s'attache plus au sens véhiculé qu'à la beauté du trait.

Site à son propos.

Françis Lalanne député ?


Nooooooonnn (grand cri qui se perd dans l'infini)
Pas ça! Le ciel me tombe sur la tête! On est fichu: Francis Lalanne se présente aux législatives en Alsace!

C'est la fin, l'apocalypse, le summum de mes cauchemars les plus fous: Francis Lalanne, l'homme qui parle aux arbres avec des cuissardes en cuir noir et des cheveux longs veut être député. Pour voter les lois qui vont régir nos faits et gestes, qui seront appliquées par les juges.

Après ça, ça ne m'étonnerait plus de voir Steevy au ministère de la culture, Johnny Halliday aux finances et Pascal Sevran se présenter aux législatives sous la bannière UMP ou FN, la frontière est assez mince parfois.

Françis, il est mignon, faut pas que je sois injuste quand même: il est gentil, il est comme qui dirait un peu resté enfant, l'enfant de Mère Nature. Du coup, c'est plutôt logique qu'il se présente comme écolo. Mais quand même. Etre député, ça ne s'improvise pas. Remarquez, il y a des dingues aussi à l'assemblée: je me souviens du député UDF qui s'est mis à chanter tout seul dans l'hémycicle pour protester contre une délocalisation. Je suis sur qu'il va être copain avec Françis.

J'attends avec impatience de voir si c'est une information non vérifiée de yahooo ou pas.

Votre charmante amie.

mercredi 9 mai 2007

Notre sauveur est un footballeur


En lisant les nouvelles sur internet, je suis tombée en alerte devant le titre d'un article: "Lilian Thuram demande l'arrêt des violences anti-Sarkozy".
Mes connaissances en sport sont limitées mais je sais quand même que Thuram est un footballeur, ou ancien-footballeur, et ni le représentant des "anti-sarkozy", ni responsable politique, ni même militant, ni rien du tout à part (ex-)footballeur.
Je comprends pas la légitimité de son intervention, je ne comprends même son existence.
C'est comme si Monsieur Caffet, déclaré meilleur ouvrier chocolatier de France (véridique) lançait un appel en disant: "moi, Pascal Caffet, j'appelle la minorité de gens se révoltant contre une injustice à cesser". Parce que le brave homme, avec un culot assez incroyable dit: "les gens se révoltent quand il y a une injustice".
Oui? Moi qui ne suis pas une fervente admiratrice du Nabot et qui pense me révolter dans mon coin par un mouvement pacifiste d'écriture, je reconnais tout de même que l'élection s'est déroulée démocratiquement. Du coup, l'emploi du mot "injustice" me parait douteux, ou alors il faudrait que Lilian Thuram précise sa pensée, puisqu'il a décidé de s'auto-proclamer porte parole d'un parti politique imaginaire.

"Il se dit prêt à rencontrer Nicolas Sarkozy." (source article yahoo 9 mai)
Hihi. Bien sûr. A quel titre? Ancien-membre-de-lequipe-qui-a-gagné-la-coupe-du-monde-
en-1998-et-qui-semmerde-ferme-a-present?
L'interview finit quand même par une phrase caractérisée par une absence de logique assez fantastique et donc particulierement distrayante: le journaliste lui demande s'il a pas pensé à s'engager aupres de Sego vu qu'il tape sur Nabot, et il répond: "ce n'est pas mon rôle".
Par contre, c'est son rôle de demander un rendez-vous avec le nouveau Président de la Rép pour lui expliquer que c'est une "minorité" qui se sent victime d'injustice.
Les footballeurs me stupéfient. Celui-là en particulier.
Mais en fait y a quelqu'un ici qui, en plus de se souvenir de lui, en a quelque chose à faire de son avis personnel sur la politique française?

Votre dévouée, qui dédit ces quelques notes à son amoureux, qui a pour idole Lilian Thuram comme chacun sait.

mardi 8 mai 2007

Une daube pour couronner le tout


Non mais c'est pas fini! Je me suis dit, allons voir une grosse superproduction plaisante et amusante avec un super héros, et j'ai eu le malheur d'aller voir Spiderman 3! proclamée par moi-même "daube du siècle".

En dehors du fait que l'histoire de l'homme-sable est nulle, ridicule, larmoyante et sans chute, on retrouve un spiderman, niais au sourire béat, qui se tranforme en chanteur d'Indochine quand ses nerfs le titillent et une Kristen dont la beauté ne parvient pas à occulter l'histoire réchauffée du coeur qui balance entre Peter et Harry.
Je ne fais pas de l'anti-américanisme primaire, bien que ça ne m'empecherait pas de dormir d'en faire, simplement, je dis que faire passer spiderman (allant délivrer sa belle) devant un drapeau américain flottant fièrement au vent, non seulement c'est ridicule, viscié par un orgueil sans limite, sans intérêt, mais en plus ça enfonce encore plus ce "truc" (à ce niveau, on ne parle plus de film) dans une médiocrité battant tous les records.

Reste la dernière heure (très très très longue) où le réalisateur a épuisé le stock de bonne morale de toute l'humanité pour trente générations, ainsi que le stock de larmes artificielles de tout Bollywood.
Et que tu es mon ami, que tu te sacrifies pour moi alors que je t'ai cramé le visage.
Encore mieux: le méchant qui vient pleurer dans les bras de spiderman en lui disant que c'est pas sa faute, pardon pardon pardon.
Et l'autre guignol qui déclare pompeusement sous une musique de sauvetage d'otages qu'il lui pardonne.
Est-ce que en filigrane, il n'y aurait pas là une supplication de l'Amérique qui voudrait que le monde lui pardonne les guerres, la misère, l'anéantissement des libertés que Bush a engendré? Mais non, je divague, c'est juste que le film est tellement mauvais que j'en perds ma lucidité.

Bon allez au revoir, j'en ai trop marre.
X, le vengeur masqué.

Engagement progressif de la lutte


Voilà deux jours que 53% des français ont élu sarkozy comme président de la France, mon pays, mon pays à moi, où je suis née, où mes parents sont nés et pas tous mes grands-parents. Ils ont élu et acclamé le type qui dit qu'il existe un gène de la pédophilie et un gène du suicide (on re-développe les petites théories eugénistes?), le type qui veut donner une plus grande place au sport dans les études, qui censure allégrement la presse, qui veut fonder un ministère de l'immigration et de l'identité nationale, qui entend augmenter le fichage génétique des suspects présumés innocents...

L'homme dont le slogan est "travailler plus pour gagner plus" s'est, en l'espace de deux jours, baffré avec ses potes au Fouquet's, a dormi sur place (?? l'appart de Neuilly acquis avec les facilités que l'on connait grace à L'Enchainé, n'est plus assez confortable) et affiche officiellement ses préférences luxueuses pour un jet privé "prêté" par un pote chef d'entreprise milliardaire et une croisière de luxe entre Malte et la Sicile.

Je pense aux ouvriers à qui il a balancé des louches de paternalisme et de populisme pendant des mois, des "je vous comprends", "je suis avec vous", "avec moi, tout va changer". Je pense également aux étudiants, aux smicards, aux rmistes qui regardent les prix au supermarché et qui renoncent à acheter parfois, parce que c'est trop cher. C'est larmoyant hein, sortez vos mouchoirs les p'tits choux.
Les petites permissions luxueuses que se permet Le Nabot, c'est comme un gros coup de pied dans la gueule des gens qui galèrent. Ces mêmes gens à qui il tapait dans le dos d'un air compréhensif.
J'ai l'impression d'avoir le nez en sang, et de croiser dans la rue des passants avec la même tête.
Je vais faire quelque chose, moi qui me suis toujours planquée derrière une soif de nuance à présent complètement dépassée. J'ai une petite idée.

Votre plus-du-tout dévouée.