lundi 30 avril 2007

vendredi 27 avril 2007

Le film de Karl Zéro


Raah c'est rageant, à cause des révisions, j'ai pas vraiment le temps de divaguer sur les présidentielles. Et pourtant, il y aurait de quoi dire!

J'ai regardé le film de Karl Zéro l'autre jour, qui a piqué ma brillante idée de titre: "Ségo et Sarko sont sur un bateau". Et ma fois, c'est un bon documentaire.

1/ Il a essayé de traiter à parts égales les deux principaux candidats: images d'archives à l'appui, il a montré les contradictions frappantes, avec une légère insistance sur Sarko qui assène avec tellement de force des convictions qui paraissent être pour lui éternelles et qu'il va nier quelques années plus tard. C'est formidable!
Il montre aussi le côté "je sympathise avec les médias, je suis quelqu'un de trop cool" avec les scènes où Sarko joue à "je te prends tes notes, ahah qu'est-ce qu'on rigole!" et les miniardises de Ségo qui joue avec ses cheveux.
Notez les yeux qui pétillent et la petite moue qui signifie "je vais bientôt glousser" quand Karl (oui je l'appelle par son petit nom, il a gagné une part de mon estime) lui dit que les députés la trouvent jolie.

2/ Il ne ménage pas les susceptibilités. Ce qu'il y a de bien avec Karl, c'est qu'il y va franco: il balance ferme, ça méthode c'est: extrait d'un discours actuel et on enchaîne avec une scène d'archives qui contredit totalement les dires. C'est bigrement efficace.
De plus, il montre aussi la soif de pouvoir des deux candidats: Sarko qui courre, qui tance des gens au téléphone. Il s'active le Sarko, il n'arrête pas une minute parce qu'il s'est arrêté 7 ans apres la victoire improbable (selon lui) de Chichi. Sarko qui ment comme un arracheur de dents: c'est très bien d'être au placard, je suis très bien au placard, je m'occupe des pigeons, j'ai toujours voulu faire ça.

Y a une scène que j'ai beaucoup appréciée: Sarko, c'est un grand communiquant, un orateur aux accents paternalistes et populistes qui sait comment tenter la confiance des gens. Il sert la main de tout le monde, il embrasse, il caresse, il serre dans ses bras, même ceux qui sont pas très chauds. Et puis à l'enterrement de l'abbé, il est tout penaud sur sa chaise, comme un élève puni. Il y a la voix de l'abbé qui retentit, dénonçant la responsabilité morale des gens au pouvoir dans le calvaire des sans-logis et des mal-logés. Pi notre Sarko, avec sa violation effective et notoire de la loi sur le minimum de logements sociaux, il regarde le bout de ses chaussures, toutes propres et bien cirées.

Il n'épargne pas Ségolène, qu'on voit quémander honteusement devant tout le monde un poste dans le gouvernement Mittérand et que l'on voit s'effondrer quelques minutes plus tard, le corps secoué de sanglots parce qu'elle a pas eu son ministère...
Et toujours cette soif de pouvoir qui leur assèche toute dignité et toute moralité.

3/ Un autre point que j'ai apprécié: la mise en scène: Karl avec sa cigarette et son verre de brandy, confortablement installé à côté du feu crépitant dans la cheminée.
Karl c'est le cynisme drapé d'une fausse élégance. Et moi, le cynisme drapé d'une fausse élégance, ça m'fait marrer!

Votre aimable dissidente politique.

dimanche 22 avril 2007

Sego - Sarko sont dans un bateau


Chose promise chose dûe, il est 21h35, j'écris à chaud, ce qui va donner un joyaux capharnaum de mots inventés et d'élucubrations pseudo-philosophiques.

Premièrement, je me félicite de l'écroulement des extrêmes, autant gauche que droite. Je crois même que je frôle la jubilation de voire que le vieux borgne s'est bien vautré par rapport à 2002. Enfin ! Enfin, on se débarrasse de cette maladie qui nous pourrissait de l'intérieur, ou du moins, on tend à s'en débarrasser.

Deuxièmement, je me félicite du score de Bayrou, que je tiens en bonne estime (même si je n'adhère pas à la totalité de ses propositions), que je considère comme un homme honnête, intègre et courageux.
18,5%, c'est une poussée vertigineuse par rapport aux 6% d'il y a cinq ans. C'est sans doute la première fois dans l'histoire de la Veme république qu'un parti politique enregistre une telle croissance.

Enfin, je me félicite de la présence de Ségolène Royale au 2eme tour, même si elle m'agace souvent et que je déteste la présence de son empoté de fils dans les coulisses. Après tout, il est important de souligner que c'est la première fois qu'une femme arrive au second tour d'une élection présidentielle.
cf mon article de décembre 2006 "la revanche"
Bon, évidemment, il va falloir qu'elle bosse les questions économiques et sociales, enfin toutes les questions, et qu'elle abandonne son ton de maitresse d'école. Mais autrement, c'est un évenement que je considère comme positif.

Vous avez tous compris que je déteste Sarkozy, pour sa position sur les logiciels libres, sur l'immigration, sur la police aux pouvoirs renforcés, pour sa logique de surveiller tout le monde tout le temps, pour ses petites phrases selon lesquelles on naît criminel ou pédophile (il suffirait alors de sélectionner les enfants à la naissance pour éradiquer la criminalité)... ect
La liste serait longue à dresser et là, je préfère regarder les interventions à la télé.

Votre dévouée.

Taux de participation

Le taux de participation à midi est de plus de 31%, soit une hausse de 10 points par rapport à 2002.
cf tableau synthétique:



J'avoue ne pas trop savoir quoi penser de ce taux de participation: certes, il est essentiel que tous puissent s'exprimer dans un régime démocratique et c'est une avancée certaine de constater qu'une partie des gens qui n'en avaient rien à faire il y a cinq ans, ont décidé de faire quelques mètres pour glisser un bulletin dans l'urne. Mais évidemment, personne ne sait à l'heure qu'il est, le bénéficiaire de cette prise de conscience.
Je dois faire partie des anxieux, qui cauchemardent à l'idée de revoir un 21 avril 2002.

Sans me prononcer pour tel ou tel candidat, j'espère qu'au second tour seront présents des représentants de partis modérés.

Votre dévouée, qui postera sans aucun doute après 20h ce soir.

samedi 21 avril 2007

L'avenir des cinq prochaines années se joue demain



Chers tous, admirateurs quotidiens (ne le niez pas, ça ne servirait à rien),

demain, on va voter pour élire un nouveau président de la république. C'est rare qu'on demande l'avis du peuple, alors bon, allons-y gaiement, une fleur sur l'oreille et le coeur en fête. Ou pas. L'estomac noué, la main tremblante, en priant pour que la tripotée de cons qui veulent faire "péter la société" comme on a pu l'entendre dans les différents reportages ces derniers mois, n'y parviennent pas.

Je disais à une copine qu'avant 2002, on s'installait confortablement le dimanche soir devant la télé, un petit buffet à disposition, en blaguant, en spéculant sur les visages qui allaient s'afficher à l'écran. Plus depuis 2002. Je me suis paralysée en 2002, j'arrivais plus à bouger mes muscles (pourtant en grand nombre), je ne percevais même pas le désarroi des autres. C'est comme quand on s'évanouit: le temps ralenti, les sons s'estompent et on se retrouve dans du coton. Ben là, je fixais le visage rondouillard de Le pen, un peu bouffi, au sourire énorme. Je me suis dit que ça devenait grave d'être pompette au bout d'un verre de biere.

Et puis l'image a disparu et les journalistes ont parlé. J'ai réalisé que certains, poussés par je ne sais pas quel ras le bol, quelle misère ou bien quelle idiotie, venaient de donner la possibilité à un homme dangereux, xénophobe, raciste, rétrograde, révisionniste, populiste (et j'en passe), d'accéder au pouvoir. De nous diriger nous tous, d'impulser une politique gouvernementale qui mettrait en danger une grande partie de la population.
C'était la première fois que je votais et 17% des français avait choisi le leader d'un parti d'extrême droite, sans ignorer toute la symbolique de ce choix.
Quelle honte. On avait critiqué l'autriche et on faisait pareil, pire même vu que Jörg Haider n'a jamais été élu à un poste aussi élevé que président de la république.

Alors Chirac, guignol magouilleur professionnel a été réélu avec le score d'un chef de pays totalitaire.

Demain, peut être que le vieux borgne va encore retrouver son visage sur les écrans de télé. Alors qu'on a mis des siècles à bénéficier d'un suffrage universel, certains l'utilisent encore comme si un vote n'était pas un acte grave: après tout, c'est qu'un bout de papier.
Un type a dit au journal l'autre jour qu'il voterait Le Pen "pour que ça pète". Mais quoi? la société?
Je vais parler que d'un aspect que je pense connaitre un peu: la justice. Elle a besoin d'une grande réforme: tant dans le recrutement des magistrats que dans son fonctionnement. La justice ne rend plus la justice aujourd'hui, elle lit des dossiers dans les grandes lignes et balance une sentence plus ou moins répressive selon le gouvernement en place.
D'accord, il faut réformer tout ça, mais la base globale de notre société est bonne car c'est une démocratie. On peut s'exprimer librement, élire un nouveau président tous les cinq ans, élire nos députés, nos maires...ect
Les gens qui disent vouloir "faire tout péter" me navrent. J'ai jamais été une fervente adepte du suicide collectif.

Votre dévouée, pas très rassurée.

mercredi 18 avril 2007

Journée d'merde

Déjà quand on ouvre un oeil après avoir balancé son réveil à l'autre bout de la pièce et que le réveil en question est un téléphone portable déjà tombé maintes fois au cours de sa courte existence, c'est que ça s'annonce mal.

Après, quand on a l'idée saugrenue de passer sur la balance, le cheveu en pétard et le bidon plein de jus d'orange, ça continue. Plus deux kilos. Va falloir qu'on m'explique comment on peut prendre deux kilos en mangeant peu, pas entre les repas et en faisant du sport. Je me dis alors qu'évidemment, le problème vient de ma balance ou du jus d'orange et je passe devant le miroir où je découvre, stupeur et tremblements que mes deux jambes sont rayées. Jaune et blanc. Marron et blanc par endroit.
Rien ne sert d'appeler le samu, sos médecin, le service "pathologies infectieuses de la peau", parce que le coupable est posé sur le rebord de l'évier de la salle de bain.
La crème auto-bronzante.

Régle N°1: la crème auto-bronzante, il faut la mettre le matin, et il faut attendre qu'elle sèche.

Régle N°2: même si c'est pas sec, qu'on a un rendez vous tout de suite, qu'on est déjà en retard et qu'il faut absolument enfiler un jean, NON: on attend avec patience et abnégation que cette foutue lotion grasse comme de l'huile et probablement cancérigène, sèche.

Régle N°3: si les régles N°1 et 2 n'ont pas été respectées dans un instant de pure inconscience ou en raison d'un état de débilité avancé. D'abord, on se maudit, et après on procède à un gommage féroce visant à estomper les traces colorées, sans toutefois pousser le sacrifice jusqu'à arracher des lambeaux de chaire sanguinolante.
Enfin, on met un pantalon. Même par beau temps ensoleillé. Parce qu'en plus d'être jaunes et blanches, à force de frotter, les jambes sont aussi devenues rouges...

La grande blonde avec une chaussure noire.

dimanche 15 avril 2007

Le parfum, film plus que médiocre


Film réalisé par Tom Tykwer, à l'affiche attrayante, à l'histoire originale, adaptation voulue ambitieuse du livre de l'écrivain allemand Patrick Süskind, est un échec à peine concevable.
Il avait tout pour réussir, notamment un bon casting: Dustin Hoffman et Alan Rickman (j'adore ce type: il jouait dans Raison et sentiments), des acteurs prometteurs comme Ben Whishaw, issu de la Royal Academy of Dramatic Art.

C'est l'histoire d'un garçon qui est mal parti dans la vie: après une enfance misérable (Cosette à côté, c'est la princesse aux petits pois), et après avoir échappé mille fois à la mort, il est vendu dans une tannerie où il crache ses poumons à longueur de journée. Mais le type n'est pas banal, il a un don: son nez est son intelligence; il reconnaît toutes les odeurs, est capable instinctivement de les différencier, de les associer, de les exacerber, de les manipuler à son gré. Il est particulièrement troublé par l'odeur de la peau de jeunes filles (a priori les jolies rousses).
Sa rencontre avec un grand parfumeur aurait pu faire de lui un homme riche et adulé de tous, mais Grenouille (son nom) n'a pas été éduqué: il ne sait pas le nom des choses et ce qui se fait ou ne se fait pas dans la société. Il est comme à l'état sauvage. Il aime l'odeur des filles? Il va les tuer jusqu'à ce qu'il parvienne à reconstituer leur fragrance. Il les tue méticuleusement, sans sentiment, sans acharnement, simplement il les tue. C'est plus facile pour récupérer l'odeur quand elles se débattent pas.

Le réalisateur aurait pu entrer dans le cerveau de Grenouille, faire comprendre qu'il n'a pas conscience, pas d'intelligence, pas de sentiment, tout ce qu'il a, c'est un odorat surdéveloppé. A la place, y a des gros plans de plusieures minutes sur l'appendice nasal de l'acteur, qui, le pauvre, roule des yeux, bouche ouverte, la pupille vide.
Des scènes sont tournées comme au ralenti, avec des plans longs, circulaires, soporifiques. Ca se veut subtil, mais ça me fait l'effet d'un type qui filme son nombril pendant 2h30 en se demandant (en voix off) s'il est le reflet de son existence présente.
Et là, au milieu de ces scènes inutiles et ridicules, le réalisateur a greffé des plans gores et ultra-violents, courts, nerveux, voire hystériques.

Ah, un plan qui m'a bien fait rire et qui résume la bêtise incroyable de cette réalisation: le petit grenouille, encore bébé, qui a été trouvé dans les déchets de poisson bouffés par les chiens, se retrouve à l'orphelinat et, âgé de quelques heures, attrape le doigt d'un orphelin fermement et le sent. (A ce moment là, j'ai vérifié que j'avais mis le bon film dans mon ordi, je croyais que c'était une version d'Alien)
L'extrait est en ligne sur Allociné. (extrait n°1 intitulé "il est mort?")

Je me rallie avec empressement à la critique de Télécinéobs:
"(...) le film, dans son ensemble, est d'une laideur et d'une bêtise assez rares."

Sport et politique


Je me suis dit l'année dernière que j'éviterai dans ce blog les messages trop engagés politiquement, d'une part, parce que j'étais pas engagée politiquement, d'autre part, parce que j'avais aucune envie de recevoir des commentaires rageurs de partisans de tel ou tel candidat.

Et puis pour être poli: zut. Un des trucs que je trouve particulièrement chiant dans la vie, c'est le sport. Je fais un peu de vélo histoire d'entretenir mon superbe corps de mannequin mais inutile de vous préciser que j'ai réellement l'impression de perdre mon temps. Et là, notre ami Nicolas S. nous dit que s'il est élu, il va augmenter de 10% la note générale des étudiants inscrits dans une fédération sportive (source yahoo).
Ahahahahahahahahaha (= rire hystérique).
Donc alors attendez, je résume: toi tu bosses comme un fou, t'apprends tes cours, même pendant les vacances de Noël, tu passes pratiquement le réveillon un cahier sur les genoux et le connard qui passe son dimanche à taper dans un ballon, il aurait un bonus de 10% ??
Wha, intéressante proposition pour un type qui veut redonner au "travail" et au "mérite" leur place dans la société.

Autre déclaration: "M. Sarkozy propose de renforcer la place du sport à l'école, d'apporter davantage de reconnaissance aux bénévoles, de rattacher le ministère des Sports à celui de la Santé, de rémunérer les présidents de fédération et a regretté la jalousie d'une "petite élite" concernant les revenus des meilleurs sportifs. "On oublie que la carrière d'une sportif, ça dure peu longtemps", a-t-il déclaré. "Que des champions qui me font rêver gagnent de l'argent, c'est normal.""

Je finis de m'étrangler d'indignation. Pour moi, un sportif, c'est quelqu'un qui fait fonctionner ses muscles.
ATTENTION je ne nie pas l'impact positif de cette activité sur la santé physique, mais pendant qu'il tape dans une balle ou gambade sur les petits chemins de notre verte patrie, il ne lit pas, il ne s'informe pas sur tel ou tel évènement, il ne se pose pas de questions, il ne réfléchit pas...ect

Personnellement, qu'il y ait un type qui ait mis trois fois un ballon dans une cage de foot, je m'en balance. Vraiment. J'en ai rien à faire qu'il soit adulé par des millions de gens, mais ça me dérange un peu plus quand j'entends "zizou président" par exemple. Parce que je sais pas si vous l'avez déjà entendu s'exprimer mais son manque d'éloquence ne peut pas s'expliquer entièrement par la timidité. Y a autre chose. Il est gentil, hein, je dis pas le contraire (quand on insulte pas sa soeur ou sa mere, enfin j'ai pas bien compris qui).

Pour moi, c'est une insulte au travail intellectuel, à l'effort intellectuel, que de voir que des types qui courrent sont millionnaires, parce qu'ils courrent et qu'ils jouent à la balle. cf Beckham

Ces types ne me font pas du tout rêver, contrairement à N.Sarkozy, ils me font simplement pitié. Mais qu'un candidat à la présidentielle, favori dans les sondages, se permette ce genre de déclaration, me dépasse complètement.
Remarquez, il est sans doute plus facile de gouverner des sportifs. Tant qu'on fait du sport, on pense à l'endurance de son corps, pas à l'avenir de notre société.

Mon Dieu, je crois que je vais finir dans la rue, une pancarte à la main en train de crier des slogans anti-sarko avec la bande de gauchistes que j'ai toujours détesté.

Et merde.

Votre dévouée, dont la stupeur égale la colère.

lundi 9 avril 2007

Pars vite et reviens tard (le livre)


Afin de m'atteler à la lecture d'un grimoire offert à l'occasion de mon anniversaire, j'ai terminé hier soir, tard dans la nuit, la lecture de "Pars vite et reviens tard" par Fred Vargas.

J'avais décidé de le lire parce qu'il y a une histoire de peste, et moi les histoires de peste ou d'épidémies incompréhensibles qui donnent lieu à des théories fumeuses métaphysiques, c'est mon dada, c'est "ma grande passion", comme dirait Michel Shalhou.

J'en viens au fait: Pars vite et reviens tard est une très bonne surprise: d'habitude je déteste les gros succès littéraires, les bouquins barrés d'un large bandeau rouge: "par l'auteur de "je suis formidable", lisez ce livre sinon vous êtes con". Les bandeaux rouges, moi ça m'agace.
Là, j'avais pris une édition de poche, un petit truc minable à quelques euros sans grosse pub: "adapté merveilleusement au cinéma".
En fait, cette femme écrit très bien: son style est fluide, limpide, haletant parfois, malin très souvent. Je m'en étonne encore.
Y a quelques passages assez remarquables. La fin pourtant est décevante:

Imaginez qu'on vous balade dans une histoire admirablement tortueuse, qu'on vous fasse miroiter une révélation du tonnerre, que le suspens troublé par la peur d'un désastre iminente gonfle en vous comme un soufflet que l'on finit par creuver d'un coup de cuillière quand arrive la fin. Là, c'est pareil. En quelques pages, l'auteur balance une solution trash et termine son récit, presque soulagée.

Avait-elle le choix? me direz-vous, peut-être autant indignés que les fans de Gavalda. C'est vrai que vu la trame, elle avait pas beaucoup de marge de manoeuvre, mais tout de même, c'est un peu gros.

Votre charmante correspondante.

Viens, on va descendre l'amazone à la nage, ça va être trop cool

Avant tout, je voudrais souligner le superbe exploit du type qui a descendu l'amazone à la nage, en évitant d'être bouffé par les crocos, les piranhas et toutes les petites bêtes qui grouillent dans le fleuve.

Son aventure est au moins aussi stupide que celle des deux randonneurs qui vont seuls avec juste la compagnie d'une boussole traverser la jungle guyannaise, et qui , bien entendu, finissent par manger des mygales pour survivre.

Je joins l'article qui vante les mérites et le courage du recorman du monde, histoire de le plaindre un peu de s'être fourré lui même dans cet enfer:

"Après avoir bravé les crocodiles, les piranhas, les maladies et la menace d'une crise cardiaque, le slovène Martin Strel a bouclé dimanche son extraordinaire descente de l'Amazone à nage. Mais il a été hospitalisé dès sa sortie de l'eau.

Des milliers de personnes sont venues accueillir dans la localité brésilienne de Belem le nageur de 52 ans.

Samedi, Strel a officiellement établi un nouveau record de natation en franchissant la barre des 3.274 miles (5.268 kilomètres), a annoncé son encadrement sur son site internet www.amazonswim.com.

Dimanche, il s'est à nouveau jeté à l'eau pour nager six miles (10 km) en profitant de la marée montante pour remonter vers Belem, où il est arrivé à 11h30 (14h30 GMT).

Il s'est agi de la plus longue épopée fluviale de Strel, qui avait nagé en 2004 dans le Yangtze chinois (4.004 km), en 2002 dans le Mississippi (3.798 km) et en 2000 dans le Danube (3.004 km).

Après son arrivée à Belem, Strel a été pris en charge par une ambulance. Les médecins tentaient de faire retomber sa tension, qui a atteint un niveau proche de la crise cardiaque.

Au cours de son périple, Strel a souffert de nausées, de diarrhée, d'hypertension, d'insolation, de vertiges et de délires.

En raison de la dégradation de son état de santé, Strel alternait sur la fin de son odyssée des tranches de six heures de natation et de six heures de repos.

Vendredi, Strel avait été sorti de l'eau par son fils et avait alors des difficultés pour se tenir debout. Ses médecins lui avaient ordonné d'arrêter de nager mais, obsédé par l'idée de rejoindre Belem, Strel avait décidé de poursuivre l'aventure de nuit pour éviter les brûlures du soleil.

"J'en ai assez. Je veux en finir et rentrer chez moi", a-t-il dit sur son site internet.

Strel avait commencé son périple le 1er février dans la ville péruvienne d'Atalaya, où des seaux de sang d'animaux avaient dû être jetés à l'eau pour empêcher les piranhas de s'attaquer au nageur.

Strel a officiellement bouclé son aventure quatre jours avant la date initialement prévue. Sur la fin du parcours, il a dû composer avec les marées montantes qui, parfois, le repoussaient en amont.

"Je crois que les animaux m'ont accepté. J'ai nagé tellement longtemps avec eux qu'ils doivent penser que je suis un des leurs", avait récemment confié Strel à la BBC."

samedi 7 avril 2007

Demain

C'est pas pour dire mais demain, c'est mon anniversaire. J'aurai un âge un petit peu trop vieux, où au Moyen-age j'aurais déjà eu au moins 8 gamins avant de mourir en couches, où normalement à notre époque, je devrais chercher un boulot pour payer mon loyer. En fait j'ai pas de mômes et j'ai pas de boulot, je bois des bières d'un litre et demie au pub du coin avec MF et je médite sur le droit de manifester sa religion en attendant de trouver une solution pour rejoindre le versaillais.
J'écris un truc sur une société ultra-organisée que certains essaient de détruire en échafaudant des plans compliqués limites suicidaires mais qui s'effondrera d'elle-même avec une épidémie de peste.
J'aime bien lire des histoires de peste, d'ailleurs à ce propos, je recommande l'excellent bouquin de Connie Willis: Le Grand Livre. C'est une étudiante en histoire qui pour finir sa thèse part au Moyen-Age grâce à une machine à remonter le temps, mais y a un cafouillage dans la manoeuvre et elle se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment, juste là où l'épidémie de peste noire qui a ravagé l'angleterre commence.
Il y a un truc intéressant dedans, au delà de la description minutieuse de l'étendue de l'épidémie et du ressenti par la population: c'est le changement progressif de l'état psychologique de la chercheuse. Elle, elle s'y connait en matière de peste, elle fait sa thèse dessus, c'est une scientifique, une rationnelle, elle rassure les gens, elle leur dit que c'est une maladie et non un chatiment de Dieu et personne ne comprend. Elle connaît les chiffres de la mortalité, les moyens de soulager les victimes (ou du moins d'essayer), mais petit à petit le doute s'insinue dans son esprit. La peste, c'est peut-être pas tout à fait ce qu'elle a écrit dans sa thèse, c'est peut-être encore un peu plus grave, surtout quand on la vit.

Faut que je le relise ce livre. En ce moment, je suis dans "pars vite et reviens tard", de Fred Vargas. Je voulais pas le lire, ça me bloque les gros succès et le matraquage publicitaire. En fait, c'est un très bon bouquin, j'en suis qu'à la moitié mais pour l'instant, y a d'excellents passages.
Et "pars vite et reviens tard", ça vient de la méthode des trois adverbes visant à éloigner la maladie, en réalité, on disait au malade: "pars vite, va loin et reviens tard". Mauvaise méthode entre nous: la victime finissait pas crever sur le bord de la route et étendait l'épidémie...

Bon, sur ces bonnes paroles,

Votre Dévouée.

mardi 3 avril 2007

L'homme qui portait bien son nom


Comme les visiteurs ou auditeurs de last.fm ont pu le remarquer, je suis sortie de ma tanière pour aller au concert d'Andrew Bird à la Maroquinerie, charmante petite salle de la capitale, où les organisateurs ont des coupes de cheveux improbables (longue mèche dans les yeux et nuque dégagée... mes sourcils s'en soulèvent encore) et sont d'une amabilité assez inédite chez des parisiens.

J'en viens au fait: comme d'habitude à la Maroquinerie, les chanteurs font leur petite promenade avant le concert, échangent des paroles par ci par là avec leur public qui attend patiemment l'ouverture des portes.
Andrew Bird, il est incroyable, virtuose violonniste, joue des morceaux en faisant glisser son archet pourri sur les cordes de son violon dont il se sert parfois comme ukulélé. Il change d'instrument en un quart de seconde, se prend un peu les pieds dans les fils électriques et siffle de charmantes mélodies folk avec l'aisance d'un oiseau. C'est peut-être à cause de son nom.

En tout cas, il est envoutant. Evidemment, il ne détrone pas Devendra Banhart dans mon coeur mais tout de même, presque.
En plus j'étais à moins d'un mètre de lui, je pouvais le voir se tortiller en chantant (oui, il met ses pieds l'un contre l'autre, cloués au sol et ondule le reste de son corps, ce qui donne une étrange vision, complètement atypique, à mille lieues d'une attitude composée, préparée).

Enfin, il a une voix particulièrement agréable, douce, sans accroche, qui sert admirablement les petites mélodies folk.

J'adore.

Votre charmante dévouée, enviée par la moitié de la population.