mercredi 26 décembre 2007

Lettre à Mr. Président.

On est le 26, ce qui veut dire qu'il est trop tard pour que je vous souhaite un Joyeux Noël et trop tôt pour une Bonne Année. Mais, tant que j'ai mes deux yeux pour voir ce que j'écris, j'en profite pour vous souhaiter les deux, et à tout le monde en plus.

Je voudrais adresser un mot aussi à Nabot-blingbling, le type avec ses lunettes pilot et son mannequin à la main qui nous sert de président:

"Cher Nicolas,

t'as le même second prénom qu'un personnage russe d'une histoire à dormir debout que j'ai commencé à écrire il y a quelques années et que je ne parviens pas à finir. Pour ça, je devrais bien t'aimer, mais je ne t'aime pas. Pas du tout. Je n'y peux rien, j'arrive pas à m'y faire, c'est à cause de mon intransigeance. J'estime qu'un Président, de mon pays, ça doit avoir la classe, ça doit pas courir en sueur dans un t-shirt Nike, ça doit pas se trimballer à moitié à poils sur un bateau d'un grand industriel, ça doit pas passer son week-end chez Mickey en exhibant son nouveau jouet sexuel destiné à satisfaire son égo de mâle, voire une partie un peu plus physique que son égo (mais tout est lié).

Ah je suis un peu injuste avec toi, Nicolas. Je sais bien mais tu m'énerves. Je pourrais charger Carla, mais elle assume tellement ce qu'elle est que j'en suis quelque peu admirative. Elle a une vulgarité en elle mêlée à une sensualité agressive qui me subjugue.
Et puis c'est toujours les femmes qui ont tord dans ce genre d'histoire, ça m'énerve aussi ça.
Non, c'est tout de ta faute à toi. Tu déçois les romantiques qui te voyaient éperdument amoureux de Cécilia que tu remplaces en à peine deux petits mois par une people du XVIeme.
Bling-Bling encore. Tu la traines par la main comme un accessoire qui va avec tes lunettes voyantes. Qui va bien dans le décord de Louxor.
Elle le veut bien certes. C'est quelque chose le pouvoir.

Parfois, je rêve de mon pays. Je l'aime d'une façon un peu désuète. Je me dis qu'il n'a jamais été celui des droits de l'homme mais qu'il avait une certaine image d'élégance à l'étranger. C'est fichu, on ne peut même plus sauver les apparences. On a comme président un mixage de Bush versant d'un trait son coca dans un verre à champagne lors d'un diner officiel, et de Bigard habillé comme Puff daddy.

Y a que les journalistes de "ELLE" pour trouver ça drôle à jeun.

Joyeux Noel donc, et puis Bonne Année aussi.
Paie un précepteur au petit Louis car ça va chauffer dans la cour de récré."


Ta dévouée, dont l'oeil brûle et brille.

vendredi 21 décembre 2007

Standing Ovation

jeudi 20 décembre 2007

Médiocrité

Au JT de 13h, sur la 2, était invité le sujet de la polémique actuelle: l'homme qui paie une somme symbolique pour un appart grandiose en plein centre de paris, au moment où des SDF crèvent de froid dans la rue.
Il aurait pu s'écraser, maudire le Canard ligoté et chercher un petit poste au chaud en attendant la retraite. On l'aurait oublié, on oublie facilement la médiocrité. Le problème de cet homme semble être son égo, qui, associé à son manque de dignité et d'humanité, le rend particulièrement exécrable. C'est ainsi que, fanfaronnant au JT, tout sourire et guilleret, il a proposé de balancer les noms de tous ceux qui ont agi comme lui. C'est à dire les profiteurs, les beaux-parleurs, les menteurs, les tricheurs, et encore plein de noms en "eur".

Vous vous imaginez vous, allez au JT (audience d'une bagatelle de quelques millions de télespectateurs) pour aller claironner que vous n'avez rien à vous reprocher quand vous avez sous-loué un appart déjà loué pour une somme symbolique alors que des hommes crèvent dans la rue et que quelques jours plus tôt vous aviez dénoncé ceux qui grugent les places des HLM aux plus démunis?
Non, je ne crois pas, faut quand même être d'un cynisme, d'une manque d'humilité et d'humanité assez rare.
Remarquez, c'est impressionant. Je suggère de réécrire le personnage de Méphistophèles.

Un dernier mot de sa défense qui est extraordinaire: je ne suis pas le seul à gruger, je demande qu'on balance les noms des autres.
C'est pas moi m'dame, c'est les autres! C'est pas moi qui l'a fait le premier!

On peut rajouter "lâche" aux qualificatifs ou on risque la diffamation?
Bon, allez, je tente le coup, j'ai une vie d'aventures décidément.

Votre dévouée.

mardi 18 décembre 2007

A. Legrand

Rahh chui déçue, canal n'a pas relevé le lapsus de la journaliste sur france 2 au JT de 13h qui au lieu de d'"auguste legrand", a parlé d'"alexandre legrand". Or, il y a une nuance entre ces deux personnages.
D'abord, c'est une histoire d'époque, d'âge, de conquêtes, de statut.
Ensuite la nuance devient plus floue en ce qui concerne la quête de gloire, à une échelle différente.

Je sais, Augustin Legrand est brave, au sens noble du terme. C'est juste que l'estime que j'ai pour son action, enfin pour le peu que je connaisse de son action (je suis tributaire des informations dispensées par les médias) est parfois un peu détournée par son côté exaspérant.
On dirait un acteur (ce qu'il est) déguisé en abbé pierre, juché sur un cheval et braillant contre des moulins à vent en signant d'une main les autographes et en agitant une tente de l'autre.

D'un autre côté si on zappe sa grande gueule et son hypocrisie qui lui transpire par tous les pores, s'il n'était pas là, les SDF seraient bien aisément oubliés. Il y aurait juste quelques infos de temps en temps, quand une personne meurt de froid comme un animal quelque part sur un trottoir de nos jolies villes.

Augustin Legrand, son fort, c'est la communication, plutôt efficace d'ailleurs: c'est crier très fort, agiter les bras et les jambes, sauter dans la seine.
Et parfois, y a plus que ça à faire, c'est le dernier recours: crier jusqu'à ce qu'un politique, bien au chaud dans son palais, daigne regarder par la fenêtre et se demande : qui fait donc tant de bruit? qui essaie de réveiller les électeurs?

Allons, je vous souhaite la bonne soirée.

Votre dévouée.

lundi 17 décembre 2007

Nabot à Disneyland

Les paupières encore lourdes de sommeil, j'ai appris ce matin la nouvelle qui bouleverse la France : Nabot aurait une nouvelle "amie": la pimbêche Carla Bruni. Le problème c'est que moi j'en ai rien à faire, mais dès que je zappe de chaîne, je tombe sur les mêmes commentaires people.
Ce qui me choque, si je dois réellement m'apesantir sur la vie privée de notre bon président, c'est le fait qu'il ait passé le week-end à Disneyland...
A plus ou moins 55 ans, c'est inquiétant, surtout quand on est président de la République. Quand je pense qu'il peut disposer des forces armées, qu'il peut déclencher des guerres, et qu'il a gardé son "âme d'enfant" (pour être gentille), ça m'inquiète un peu quand même.
De plus, je m'en voudrais de radoter, mais le président représente la France et ça me fait chier de voir la France à Disneyland. J'aurais préféré l'Opéra, ou n'importe quelle autre activité culturelle, histoire de montrer que la France, pays des Lumières, des droits de l'homme (je m'étouffe), de l'intellectualisation de la pensée, n'est pas vraiment le pays de la consommation ardente et débile représentée par Disneyland.
Je peux toujours rêver.

Adieu donc, je dois partir travailler gratuitement.

Votre dévouée.

mardi 4 décembre 2007

Dernier épisode saison 2 Heroes (spoilers)

* SPOILERS *
Vous qui lisez, soyez prévenus de la présence de spoilers dans cet article.

Mince, le dernier épisode de la saison deux d'Heroes!
Je trouve qu'il y a un certain panache à tuer les héros, les personnages principaux, les piliers de l'histoire. Un peu comme dans la saison 1 de Prison Break quand l'avocate de Burrows se fait assassiner, alors que tout reposait sur elle, sur sa défense, sur son intelligence, sur les preuves qu'elle avait trouvé.
Vous tuez un des protagonistes, donc vous tuez l'histoire, sauf que vous êtes si brillant qu'elle ne meure pas. Elle renaît même, elle devient plus intense, plus troublante car le lecteur ou le spectateur (selon le support) est perdu, il ne parvient pas à imaginer la fin, il échafaude plein d'hypothèses, il s'inquiète des personnages qu'il apprécie. C'est bien, car ça ne devrait jamais être trop facile à prévoir.

Je suis satisfaite que Heroes se dynamise un brin car entre la pseudo-romance adolescente de Claire et Mohinda qui joue les nounous, ça commençait à se dégrader.
Et puis il y a Maya, si superstitieuse, si effrayée, si désemparée, si crédule aussi. Maudite. Un de mes personnages préférés avec Elle. L'idée de confier des pouvoirs incroyablement dangereux et dévastateurs dans les mains de jeunes filles fragiles me séduit. Parce que niveau psy, entre Maya qui voit en Gabriel le sauveur en raison de son nom et Elle qui veut faire plaisir à son papa, c'est assez limité. Et en même temps c'est palpitant. Et en même temps je les comprends: après tout , c'est logique d'avoir peur de ne pas maitriser un pouvoir qui peut tuer tout le monde si on ne contient pas ses émotions (Maya) et c'est logique de vouloir se raccrocher à la seule personne qui a compté dans votre existence, le seule qui est présent à vos côtés, même s'il n'est pas très clair (Elle).

Votre dévouée, entourée de fous.

mardi 27 novembre 2007

Weak Dollar

Exemple de lettre

Bonjour jeune étudiant en droit,

tu as choisi une voix difficile, un peu comme médecine mais les chansons paillardes en moins. Tu as bac+5 et tu cherches un stage dans un cabinet d'avocat? Tu galères pour écrire ta lettre de motivation?
N'aie plus peur, je suis là pour te conseiller, je vais même te donner un exemple de lettre (pour me remercier, tu peux me faire un virement du montant de ton choix):

"Seigneur,

actuellement très diplomé, très motivé, très dégourdi, très joli, je cherche à travailler pour vous gratuitement 10 heures par jour, 6 jours par semaine, y compris le jour de Noel et de l'An.
Je suis intéressé par tout, y compris par le droit des marchés publics, c'est dire!
Je suis corvéable à merci, c'est sans souci.
En priant pour avoir une réponse de votre part, je vous supplie d'accepter, Seigneur, tous mes voeux de bonheur,

Votre tout dévoué: XY"

Je pense qu'il ne faut pas faire trop long et aller à l'essentiel. Prends-en de la graine, jeune novice.

Ta dévouée.

lundi 26 novembre 2007

Questionnements nocturnes sur fond musical


Bon, il est une heure à laquelle je devrais roupiller dans les bras de Morphée, mais j'écoute le tout nouvel album de "La Gargote", pour lequel j'ai presque déboursé 15 euros, ce qui est exceptionnel pour moi.
Depuis ma déception fondamentale liée à Devendra, je suis retournée à la maison, je replonge dans mes années lycée avec La Tordue, Les Tetes Raides et le petit nouveau: la Gargote. J'aime beaucoup.
L'idéal ce serait La Gargote arrangée par des Tziganes.

Mais je ne suis pas venue parler de mes goûts musicaux, non, je suis venue pour la dérive, le radeau de la méduse, la délégation française en Chine avec notre grand et valeureux président bien-aimé accompagné de tout plein de ministres autres que ceux de l'économie et ... de sa mère ainsi que son fils.
La future contribuable que je suis s'en émeut et se pose des questions:

1/ Pourquoi diable, diantre, fichtre, sont-ils de la partie? Ont-ils une quelconque fonction diplomatique cachée, un peu comme cécilia mais en pire?

2/ Qui paie leur voyage? (qui n'est pas la classe éco d'un low cost)

3/ Pourquoi personne ne s'en émeut? Pourquoi ça parait normal?

Voilà, ça m'a donné sommeil. C'est très bien La Gargote, y a de l'accordéon et du violon, et des drôles de sons.

Bonne nuit.

Votre dévouée.

samedi 24 novembre 2007

Force de l'ONUUU

Excusez, mais ça me fait rire, alors j'en mets encore une:

Et maintenant t'as les dents bleues !

Whééééé j'viens de découvrir un duo rigolo sur dailymotion, par hasard, par la magie de l'internet et du surfage intensif!
Partageons, je trouve ça vraiment pas mal du tout, manque juste peut-être un petit accordéon (j'aime bien moi la "musique pouet pouet"):





Votre dévouée, à la pointe de la découverte musicale...

mardi 20 novembre 2007

Raccourcis, comparaisons douteuses et pourcentages hallucinants

Wha alors là, je suis très impressionnée, et pas par des bloqueurs, par un monsieur "René Sylvestre" qui intervenait en direct dans l'émission "C dans l'air" ce soir sur la 5.
Ce type a sorti de son chapeau une pensée et des pourcentages (!) extraodinaires: en réponse au président d'une université parisienne qui disait que 75% des étudiants de sa fac étaient opposés au blocage, M. Sylvestre (prenez conscience de l'effort démesuré que je fais pour rester polie), balance que: ahaha ça veut rien dire ça, si on avait fait un sondage lors du débarquement de Normandie, 98% des français auraient été pétinistes.
Texto.

J'ai été bouche bée. Et d'autant plus bouche bée que sur le plateau, personne n'a relevé ni la comparaison stupide, insultante, outrageante et dangereuse, ni ce pourcentage abracadabrantesque.
Mais diable, dieu et je ne sais qui, qu'est-ce que c'est que cette histoire? Qu'est-ce qu'il voulait dire par là? Que les étudiants opposés au blocage sont les pétinistes du passé? Que les historiens se sont trompés et qu'en fait il y avait 98% de pétinistes?

Qu'est-ce que c'est que cette comparaison? C'est le même style que "sarko facho, on aura tous ta peau". Comprend pas. De la part de quelques types surexités en philosophie orientale du XIXeme siècle, ça laisse interrogatif. De la part du patron du magazine "L'Etudiant" qui fait quand même référence, c'est beaucoup plus grave. Pourquoi? Parce que c'est un homme qui a une influence (invité dans des émissions pas trop connes), qui est le patron d'un magazine très consulté par les étudiants, parce que, de part sa position sociale, il est écouté. Et s'il est écouté comme il l'a été sur le plateau de "C dans l'air", sans aucune voix contraire, sans que personne ne s'interroge sur le sens de sa comparaison et sur ses pourcentages hallucinants, va falloir se faire du souci.

Il n'y a plus qu'à espérer que ce n'était pas ce qu'il voulait dire et que sous l'émotion du direct il a sorti ça sans se rendre compte de sa bêtise et de sa dangerosité. Ou alors j'ai rien/mal compris et alors, je veux bien qu'on m'explique.

Votre dévouée.

samedi 17 novembre 2007

North and South (BBC 2004)


Je travaille dur dans une ambiance merdique. Un stress sournois et incontrolable me ronge de l'intérieur quotidiennement à la seule pensée de l'échéance prochaine, alors j'aime regarder des séries, des trucs où des personnages extraordinaires ont le pouvoir de changer le monde, en mieux ou en pire; des trucs où des types ont une intelligence hors du commun mise en échec par une destinée affreuse.

J'aime bien lire des histoires dans lesquelles les gens se découvrent amoureux, ou des histoires de magiciens, de remontées dans le temps, de courses effrénées pour échapper à un danger. Des histoires d'épidémie, de peste, de choléra.
J'aime les histoires à "ne le dis à personne", les gens qui fuient, qui courrent de toutes leurs forces derrière quelque chose ou quelqu'un, derrière une vérité insaisissable. J'aime cette peur alletante, ce souffle court, ses traits marqués par la fatigue. Si je ferme les yeux, je les vois.

Un soir, j'ai regardé "North and South", une série qu'avait diffusé la BBC en 2004, avec l'excellent acteur qui joue Sir Guy dans Robin Hood.
Et là, ce que je vais vous dire, je vous le dis parce que je ne vous connais pas, parce que vous ne me connaissez pas non plus, parce que peut-être que personne ne va jamais sur ce blog, que personne ne lit jamais ce qui y est écrit.
J'ai eu les larmes aux yeux, comme une nunuche. Je sais, on tombe de haut. A ma décharge, c'est un très bon film (en 4 parties), romantique mais pas mièvre.
Et moi, le romantisme, après une journée de merde, ça m'émeut.

L'histoire? Celle d'une jeune femme, au moment de la révolution industrielle, qui part s'installer en ville avec ses parents. Là, elle découvre la misère de la classe ouvrière, les conflits sociaux, les usines de coton (l'enfer est blanc), et le redoutable John Thornton, directeur de l'usine...
Je n'en dis pas plus pour une fois. D'habitude je raconte tout, je noie mes articles de spoilers mais là, non. Allez savoir d'où me vient cette subite clémence.

Votre dévouée.

Post-scriptum: il s'agit bien de "North and South" produit par la BBC et non de la connerie du même nom, série ridicule américaine des années 80 avec Patrick Swayze...

mardi 13 novembre 2007

Concert Folk à l'Olympia

Finalement, ça a été la course pour attrapper un métro puis un RER à 1h, dîner à 2h, lever à 7h. Une expérience inédite.
Le concert? décevant. Pourtant il y avait Devendra Banhart...

Il faut dire que je suis de nature non-stable-sur-ses-jambes après 6h passées debout sans eau, ni nourriture, ni repos, serrée contre une jeune fille trop chevelue qui me recouvrait périodiquement de sa masse capilaire et entendait naivement allumer sa clope dans cet endroit non-fumeur (ahahah).

Le premier groupe cassait pas la barraque, convenable sans plus. Ensuite, la chanteuse, Remi Nicole (je crois) avait une grave intéressante mais elle était assez déplaisante: très énervée,sans doute mal à l'aise et puis cette idée de vouloir à tout prix devenir avec le public son meilleur ami au monde en 30 secondes chrono... c'est pas ce qu'on lui demande.

Troisième groupe: Beirut. Exellentissime sur mes MP3, envoûtant, à mis chemin entre le folk et le road-movie version tzigane. Et puis là, sur scène, y avait juste un gamin insupportable, se tripotant les cheveux, maniéré tendance égocentrique avec un fond de tête à claques. Heureusement, les musiciens étaient très bons.
C'est quand même assez étonnant qu'on entendait presque pas le chanteur, pourtant on était au 1er rang juste devant la scène.

Ensuite: Andrew Bird. Ah, André Loiseau, le "pinson survolté". Evidemment, c'était un moment très agréable, et puis comme c'était la seconde fois que je le voyais, j'avais l'impression que si je lui faisais signe il me reconnaitrait. Hihi.
Le seul problème c'est qu'il était 23h, j'étais épuisée, j'avais très mal au dos et aux jambes et en plus, oui messieurs dames, en plus j'avais soif et faim!
C'est dans cet état lamentable que j'ai vu Devendra Banhart. Celui qui est normalement mon chouchou, mon idole.

Pfff. Je sais pas ce qu'il s'est passé, je vais mettre ça sur le compte de ma fatigue. C'était très décevant, ce qui est à l'origine un folk doux et original s'est transformé en un truc électronique avec gros effets à la guitare. Je ne suis pas une grande fan de guitares électriques. J'aime les petites balades gentillettes.
Du coup, je n'ai pas vraiment reconnu Devendra en cette grande tige anorexique qui nous a fait un concert aux sons trop électro, trop tard dans la nuit, entouré d'un groupe qui ressemblait à la cage aux folles version hippie.

Et permettez-moi d'ajouter une chose: je trouve ça con qu'ils aient tous des cheveux longs et des barbes, comme s'il fallait absolument que tous les musiciens ressemblent à Devendra. Ce qui était original au début est devenu ridicule.
Bref, le responsable de tout ça, c'est le guitariste avec ses affreux cheveux blonds frisés et sa barbe foncée. Oui, celui qui touche les fesses de Devendra en plein concert! Non mais ça aussi franchement, ils auraient pu nous l'épargner...

Votre dévouée, qui a maintenant l'impression d'être une rabat-joie hypocondriaque et néo-conservatrice.

lundi 12 novembre 2007

Concert de ma vie, grève et réformes à la con

Aujourd'hui, non seulement c'est le concert de Devendra Banhart, pour qui je manque deux heures de cours (je lui dirai qu'il est responsable de ma déchéance universitaire), mais en plus c'est la veille de la grève nationale de la SNCF, Etudiants, RATP, EDF, et peut-être même aussi les enseignants.
Du coup, je reviens à 1h du matin, je me couche à 2 (le temps de manger, de prendre une douche, et toutes les choses secrètes que font les femmes pour entretenir leur capital beauté hum hum), je me lève à 5h30 pour attrapper un RER puis je cours là, sur ce pont où la circulation est toujours bouchée, et je prends un TGV à la gare de lyon à 7h14 précisément. Si tout se passe bien.
Sinon, je prévois de m'exercer à l'élimination des candidats au concours que j'entends passer cette année, en me faisant la main sur quelques étudiants qui auraient, traversés par une idée complètement folle et probablement suicidaire, décidés de s'asseoir sur des rails.

En fait, je suis favorable à la remise en cause des régimes spéciaux pour les cheminots, vu que la pénibilité de leur travail est équivalente à celle du fonctionnaire de la poste de Saint-amaury-sur-soane, qui, tous les matins, risque une déchirure du muscle de son avant-bras en triant le courrier.

En revanche, je comprends nettement moins l'intérêt de la réforme des universités, si ce n'est celle de mettre en concurrence les établissements délivrant la culture, de faire un premier pas vers leur privatisation, de favoriser encore plus qu'ils ne le sont nos compatriotes les plus aisés, et de reléguer au statut peu enviable de fiante, le fils d'ouvrier qui voudrait faire des études sup.

Même incompréhension pour la réforme judiciaire grâce à laquelle les personnels judiciaires vont passer de très éloignés du justiciable à inacessibles, grâce à laquelle le type qui habite un village ou une petite ville va devoir faire des centaines de km pour parvenir au tribunal, comme son avocat d'ailleurs, qui passera plus de temps sur la route que dans ses dossiers, ce qui n'est souhaitable pour personne.

Enfin bref, deux réformes pensées par des énarques issus de milieu parisien et ultra-favorisé, qui voient la province comme un Dom-Tom moins éloigné géographiquement et qui partagent leur temps entre se foutre de notre gueule et nous faire des doigts d'honneur, ce qui est vilain.

Allez, vivons heureux en attendant la mort.

Votre dévouée.

Redondance regrettable

Je viens de voir, par le plus grand des hasards, que j'avais déjà écrit sur Robin De La BBC. Je suis confuse de cette redondance mais remarque avec soulagement que l'esprit de ces deux posts est le même avec toutefois un positivisme joyeux inédit dans le post le plus récent.
Je ne suis donc pas shizophrène.
Gloire à moi.

Votre dévouée.

lundi 5 novembre 2007

Robin Hood par la BBC

Après une journée crevante, je me plante devant mon ordi et je regarde un épisode de "Robin Hood" (BBC). Enfin, "regarde", c'est beaucoup dire vu que c'est tellement débile que je passe en accéléré des scènes ennuyeuses ou si nulles que ça dépasse la limite du supportable.
Pourquoi diable se fait-il que je m'attache à visionner chaque semaine un épisode alors? me demanderez-vous, étonnés.
Pour "Sir Guy".
C'est l'archétype du personnage de grosse brute cruelle et sanguinaire, dont la seule lueur d'humanité est l'amour fou qu'il éprouve pour Mariane.
Ce type n'a pas une once de pitié, de compassion: il est froid, calculateur, bouffi d'ambition, avec une forte tendance à molester, brûler, piller, amputer, torturer, tuer tout ce qui bouge: hommes, femmes et enfants sans distinction. Je suppose qu'il pense que la bonté ou même simplement toute forme de nuance est une marque de faiblesse.
En plus, c'est un traître à sa patrie et à son roi, ce qui à l'époque, était plutôt grave.
Bref, dans le genre salaud, il force le respect (surtout que l'acteur a la gueule de l'emploi, ce qui ajoute à la crédibilité du personnage).

Bon. Jusqu'à là, tout être normalement constitué le haïrait. Et puis non, déjà parce que la série est super mal faite, du coup on y croit moins: genre le type qui va se faire molester hurle et tombe à terre 5 secondes avant que "Sir Guy" ne lui ait mis son poing dans la gueule.
Ensuite parce que, quand il voit Mariane (un genre de féministe-super-ninja habillée comme vous et moi et donc complètement anachronique tant physiquement que mentalement pour l'époque moyenageuse dans laquelle elle est sensée vivre), il se pétrifie.
Non, c'est vrai, c'est drôle, on dirait qu'il arrête de respirer.
C'est là que j'apprécie beaucoup l'acteur: on voit qu'il lutte ardemment pour dominer son côté monstrueux et pour parvenir à parler calmement.
Dans la saison 1, il lui offre des cadeaux, ça part d'une bonne intention mais en fait, il lui jette pratiquement à la figure et la menace si jamais elle les refuse. Il rame complètement, il ne sait pas lui parler, ni s'exprimer sans faire planer sur ceux qui l'entoure l'idée que s'ils ne les écoutent pas attentivement, ils n'ont plus que quelques secondes à vivre.

Evidemment, nous les filles, on glousse. Surtout que Mariane le regarde comme s'il était le dernier des cons.
Pff, y a pas de respect.


Autrement, j'apprécie aussi de relever tous les anachronismes (fort nombreux), les détails capillaires de Mariane dont la plupart des faux cheveux ne sont pas de la même couleur que ses cheveux naturels, son maquillage pop-rock flashy, ses tenues (pantalons, grosses bottes, aucune coiffe, bijoux style ethnique comme on en trouve aujourd'hui dans les boutiques...)

C'est divertissant.
A vous revoir,

Votre dévouée.

Post scriptum: Robin Hood qui devait être le personnage principal est un adolescent sans aucune consistance. Il est bien gentil, frole souvent la niaiserie et sourit comme Popeye avec la machoire inférieure en avant... vive sir guy

mercredi 24 octobre 2007

Je suis une légende.

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Ils ont fait une adaptation ciné (la seconde d'après ce que j'ai lu) du cauchemardesque et bouleversant "je suis une légende". Un de mes livres préférés.
D'abord, Will Smith tient le premeir rôle et là, ça sent déjà mauvais. Entre Hitch et men in black, il est limite ras du panier.
Ensuite, "je suis une légende" est inadaptable, parce que la force du récit vient du questionnement intérieur de Robert Neville, le seul survivant humain sur la terre. Il réfléchit à la nature humaine, à ce qu'est la norme, ce qu'est une société. Il est piégé, non seulement physiquement, presque enterré vivant dans sa maison, et psychologiquement: il est seul, il a peur, de l'avenir notamment: du siens et de la nature humaine.
Il est cerclé par des monstres et il va finir par se demander ce qu'est un monstre et si ces mort-vivants dehors sont des monstres.

Enfin, c'est un récit époustouflant parce que derrière le questionnement philosophique, il y a l'adrénaline, la terreur du type seul au monde qui tente de survivre entouré de mort-vivants qui veulent sa peau.

C'est donc inadaptable au cinéma. Surtout en grosse production américaine avec Will Smith qui manie mieux le révolver et le soap romantico-mièvre, voire l'éloge indécente au rêve américain.

Votre idole.

lundi 22 octobre 2007

Mon retour tant attendu!

Aahahahah le monde est à moi! J'ai enfin re-internet, grâce à un cordon d'alimentation envoyé gracieusement par Free au bout de trois semaines de tractations intenses effectuées mon chéri, avec patience et détermination.
Enfin. Je respire. J'ai plus l'impression de vivre dans une grotte coupée du monde, sans séries, sans accès à mes mails, à last, à mon blog, aux blogs des autres, à msn, à...
Je suis dépendante. C'est la leçon à tirer de ces trois semaines infernales.

Bon, entre temps, j'ai rendu mon mémoire, j'ai soutenu face au jury, j'ai eu une super note (hihi), j'ai un macbook blanc superbe, notre président bien aimé a divorcé et j'ai développé un rhume carabiné le jour de la grève, enfin le premier jour.

Raah ça fait du bien, j'ai l'impression de revenir chez moi après des vacances pourries. C'est formidable. Congratulons-nous mutuellement en ce jour de fête.

Votre dévouée, heureuse.

mardi 18 septembre 2007

Un hâvre de paix


Dans ce monde de brutes comme le dénonçait jeanne d'arc aujourd'hui (pour comprendre, fallait regarder le JT), y a des petites douceurs, d'abord les mots doux de l'amoureux qu'on retrouve dans son sac, et puis le nouvel album de devendra banhart. Devendra Banhart. Je ne sais pas d'où il vient lui, ni où il vit, mais à mon avis très loin de la Terre ferme.
Encore des morceaux excellents, transcendant la folk actuelle, toujours un temps d'avance, proche de l'exentricité, des ballades langoureuses puis entraînantes et qui finissent, en douceur ou en rythme-percussions entrecoupées de sons étranges, pas désagréables, envoutants, des sons qu'on entend pas sur un album de musique d'habitude. Des cris, des rires, ou des bruits d'animaux.

J'adore sa voix, ses accords à la guitare, ses arrangements, cette surprise qu'on ressent au milieu d'une chansons quand ça part on sait pas où. Il y a un lieu qu'on ne nomme pas, dont on ne parle pas, qui existe pour certains, et que d'autres ignorent, un endroit plein d'arbres, avec une brise légère et du soleil. Des oiseaux parfois. Mettez la musique de devendra dans le lecteur, n'importe quel album, ils sont tous géniaux, et fermez les yeux. On marche pieds nus là-bas, on n'a ni froid ni chaud, on se sent léger, on se sent bien. Ecoutez-le en boucle. Elle vient de là-bas cette musique, elle ignore les époques, le temps, les styles à la mode, elle a créé son propre monde.

Votre dévouée.

Post scriptum: mention spéciale à "shabop shalom"

jeudi 6 septembre 2007

L'immense talent musical d'Amy Winehouse.


Jusqu'à il y a quelques minutes, je ne connaissais le nom de "amy winehouse" que par les infos people. Une fille au look effrayant, tatouée comme un cammioneur avec une choucroute sur la tête et des yeux maquillés au balai. Pas dans la nuance quoi. Une overdose et un drame passionnel imminent à la clef.

C'était dans mon esprit la soeur de Britney Spears. En fait, j'ai vraiment des préjugés à la con.

Ce qui m'a mis le doute, c'est ma mère qui me dit l'autre jour: "oh mais c'est très bien Amy Winehouse". Je me suis tournée au ralenti vers elle, un sourcil levé et l'air dubitatif. Remarquez, quand on sait que l'amoureux écoute Gwen Stefani et Britney Spears, on devrait plus s'étonner de rien. Mais quand même.

Ce matin, comme pour travailler je mets toujours de la musique en fonds, je décide de mettre l'album "Back to black" (vous pouvez écouter librement des extraits sur last.fm). Enorme surprise. C'est excellent.

Il y a un petit côté jazz, rétro, un truc qui va avec son look années 60.
Et elle a une voix! J'adore ce timbre grave, éminemment sensuel. Il y a quelque chose de très puissant avec une élégance brutale qui ne va pas avec son physique. Sa voix me fait penser à une menace proférée par quelqu'un de dangereux et de séduisant à la fois.

J'adore. Et dire que j'aurai pu passer à côté de ce talent musical parce que sa détentrice fait les gros titres de la presse people. C'est trop con.
Personnellement, je m'en fiche de sa vie privée, de sa dépendance aux drogues, je voudrais juste qu'elle continue à chanter, aussi bien que dans "Back to black".

Votre dévouée, surprise.

vendredi 31 août 2007

"Ce sera pareil partout, c'est écrit sur ta gueule"

Quand j'étais petite, je dévorais les bouquins de Mary Higgins Clark que je ne sais plus qui a résumé ainsi: c'est toujours une jeune femme entourée d'un groupe d'hommes dont un est le tueur et un son futur mari.
Je crois que j'ai pas dormi pendant plusieurs nuits après "nous n'irons plus au bois". De toute façon, j'avais de fortes tendances insomniaques, même si cette révélation surprendra l'amoureux, maintenant que je dors 8h ou 10h par nuit. Quoi, c'est pas de ma faute, le bonheur me rend le sommeil.

Là, je viens d'être replongée dans ces années passées à lire ces thrillers à l'intrigue prévisible, mais à la tension omniprésente. Je sais pas comment elle fait ça: on sait la fin et pourtant on a les boules. D'habitude ça vient avec le suspens.

Il y avait une adaptation télé d'un roman de Macmachin, du même style que Mary Higgins Clark sur la 2. Très bien menée, très bien jouée. L'histoire est cousue de fils blancs et puis un peu bateau, mais je sais pas pourquoi, à cause des souvenirs ou à cause d'autre chose, ça me terrifie.
A un moment, l'héroïne, bien entendue rattrapée par un passé trouble, une vie de merde, accusée à tord, pourchassée par un assassin revenchard sans scrupule, baisse les bras, fait son sac et se dit: "Ce sera pareil partout, c'est écrit sur ta gueule". D'une voix un peu rauque, un peu basse, presque un murmure, pas tout à fait, non pas même un murmure, une constatation désabusée sur un fond de désespoir et de colère. Envers elle-même.

J'ai eu d'excellents profs de littérature. Des vieilles demoiselles bouffies de solitude, perpétuelles raleuses qui devaient en fait attendre le lendemain pour nous revoir, une bourgeoise aux foulards christian dior à la vie plus aventureuse que celle d'indiana jones, un boiteux fan d'aristophane, une fumeuse à la voix d'homme. Tous ne vivaient que pour les livres.
Un jour, on a eu un cours sur le déterminisme et le fatalisme, sur l'idée que notre avenir est écrit. Selon certains, on peut prendre un autre chemin, selon d'autres c'est impossible. Ce sera partout pareil, c'est écrit sur notre gueule. Cette idée me terrifie.
Parfois, on se dit qu'on a déjà vécu une situation présente, on l'a peut-être rêvé, ça ne vous est jamais arrivé? Moi si. J'essaie alors de faire autre chose, ou de ne rien faire du tout, je regarde simplement ce passage filer avec le temps et je passe à autre chose qui n'est pas miné par cette impression de déjà-vu.

Votre dévouée, saine de corps et d'esprit.

C'est à boire qu'il nous faut

A la fac, ça bosse. On était le 30 août hier, quand fraîchement revenue de 3 jours de promenade, je devais passer impérativement à la BS ("bibliothèque de section" pour les profanes, c'est à dire une bibliothèque plus spécialisée que la BU, bibliothèque universitaire) afin de trouver quelque chose à dire dans mon mémoire. En fait, je cherche les dits documents depuis un mois, et la BS ne réouvrait que le 24 août selon les affiches placardées à la BU.
J'attends donc, avec flegme et circonspection, le 24 août. Jour où on me rétorque que non, la BS n'ouvrira que le lundi suivant, malgré les affiches. Divulgation de fausses informations, ça c'est fait. Je reste calme, je dis merci, je m'en vais pour attendre ailleurs.

Ce jeudi, je repars à l'attaque, dès 9h du matin, frâiche comme une rose. Je trouve porte close dans le batiment central, je marche, contourne, peste encore et retrouve porte close à une autre entrée. Je me penche à travers la vitre (de la porte) et remarque que la porte de la BS est, elle, ouverte et que la lumière est allumée.

Donc, résumons: un mois que je patiente et ils ont enfin ouvert la BS mais fermé les portes du batiment qui l'abrite. Ce serait drôle si j'avais pas un mémoire à rendre pour dans 2 semaines.
En fait, c'était drôle quand même, parce que je suis bon public.

Je suis allée à la BU et j'ai demandé pourquoi diable cette situation ubuesque? Ce à quoi la charmante documentaliste me répond: "ben elle est fermée la BS".
Depuis 5 ans que je perds mon temps ici, j'ai appris à garder mon calme.
Je lui décroche un brin nerveusement son affiche à la con, et lui dit que non, la BS est administrativement ouverte depuis le 24 et que de toute façon j'ai vu la porte ouverte.
Elle ne comprend pas la situation. Je me demande furtivement si je dois sortir une feuille et un crayon pour lui dessiner mon problème, mais je n'ai pas de feuille.

Finalement, elle prend son téléphone et appelle sa collègue qui lui explique que oui, la BS est ouverte mais ils ont bloqué la porte du batiment avec un caillou.
Non, ne me demandez pas pourquoi, j'en sais rien. Je ne préfère pas savoir en fait.

Du coup, je vais mettre fin à suspens insoutenable: j'ai pu entrer dans la BS submergée de piles de revues reçues pendant les vacances. Deux heures plus tard, quand je suis partie, rien n'avait bougé puisque le personnel discutait vacances, soleil et cocotier dans le local des ordinateurs.

Bon. Dans un an, je suis partie. Il me reste un an. Pourvu qu'il ne me reste qu'un an. Pitié.


Votre dévouée, dont la main est soudée à son front.

vendredi 24 août 2007

Chappatte, l'Afrique et les chinois


L'autre jour, je regardais "C dans l'air" sur l'Irak et la guerre qui s'enlise sous fonds de juteux contrats pour les entreprises étrangères (et occupantes).
Il y a un truc qui m'a étonné: un intervenant a dit que le premier pays à se faire vraiment du fric, c'est la Chine.
Alors la Chine est présente économiquement parlant dans le monde entier, ils construisent, ils produisent objets, vêtements, et toutes les choses qui nous sont indispensables pour vivre.

Cette omniprésente me fait penser à une interview que j'avais entendu à la radio l'autre jour. Il s'agissait d'une femme (une texane je crois), qui avait décidé de se prouver qu'on pouvait très bien se passer des produits chinois. Une des premières phrases qu'elle a dit au journaliste était qu'elle avait vécu une année d'enfer.
Ben oui, ça coûte cher de vouloir consommer national, ou en tout cas, pas chinois. Elle racontait que le noel dernier, elle a voulu acheter une paire de basket à son fils. Elle a cherché, cherché et pas trouvé. Elle a fini par lui faire fabriquer des chaussures sur mesure, ce qui lui a, (scuzez l'expression), coûté la peau du cul.



Bon, nous sommes dépendants de ce charmant territoire où toute notion de démocratie paraît absente, où les tribunaux, dont la rapidité a été enviée par certains de nos politiques, font emprisonner ou exécuter les opposants politiques, les journalistes et autres fauteurs de troubles, où la liberté d'expression est ce que la transparence est à Cécilia Sarkozy (et à son mari).


Au delà de cela, il semble qu'il y ait des petits soucis dans la conception de produits, pas seulement des jouets Mattel, mais également des vêtements, enflammables quand on s'approche du chauffage (???), ou cancérigènes.

mardi 21 août 2007

Réflexions sur les mesures judiciaires contre les pédophiles

Bon, réfléchissons. J'ai eu un cours cette année, intitulé "science et justice", dans lequel le prof dénonçait le pouvoir des experts dans le déroulement de la justice. Evidemment, comme il s'était inspiré de Foucault et que le cours était plutot bien fait, on a tous été d'accord avec sa pensée.

Constat 1er: les experts décident de la dangerosité du condamné, donc implicitement de sa peine. Conséquence: le juge est dépossédé de sa mission, l'expert devient juge.

Second constat: on ne peut pas forcer quelqu'un à prendre des médicaments pour se soigner ni à entamer une psychothérapie s'il ne le veut pas.
Alors qu'est-ce qu'on fait des pédophiles, notamment des récidivistes, qui n'éprouvent aucun sentiment de culpabilité, qui sont prêt à repasser à l'action et qui ne veulent pas se soigner?

Nabot propose donc de les garder en prison le plus longtemps possible: fin des remises de peines, collège d'experts qui peuvent décider de le maintenir dans un centre fermé après sa peine, où il suivra un traitement.

Je suis sceptique.
Pour moi, on commet un crime ou un délit, on passe devant le juge qui prononce une peine, on la purge et après, théoriquement, la dette est payée.
Je veux dire que, objectivement, on peut prendre un nouveau départ.
Je comprends pas comment est-ce qu'on peut attribuer un pouvoir supplémentaire à l'expert, qui, en plus de décider de la peine de l'accusé (puisqu'il va dire si le type est pervers, viscieux, irrécupérable...) va décider, malgré la peine purgée, de le renvoyer en prison, sans autre procès et sans autre crime que celui pour lequel il a déjà purgé sa peine.

Il y a un principe en droit: on ne peut pas être jugé deux fois pour le même crime. Or là, non seulement il est jugé deux fois, mais ni par un juge, ni devant un tribunaL.
Il me semble pourtant que la Convention européenne des droits de l'homme prévoit le droit à un recours effectif et à un tribunal impartial.

Autre point: dans ce centre fermé, comment administrer un traitement par médicament ou par psychothérapie à quelqu'un qui veut pas se soigner?

Alors, vous allez me dire que les pédophiles sont des monstres, qu'ils ne méritent donc pas de bénéficier des conventions internationales et des droits de l'homme d'une manière générale car en perpétrant leurs actes, ils sont passés de l'humanité à la monstruosité. Conséquence: on les garde à vie dans les prisons déjà surpeuplées, on leur fait avaler de force des gellules ou on les castre physiquement.

Hum. Là encore ça pose problème.
Imaginez l'erreur judiciaire, style Outreau. En plus de les avoir laissé pourrir en prison, on leur aurait coupé les testicules?
Je crains que l'on fasse exploser les recours devant la Cour européenne des droits de l'homme.

Quelle est la solution alors?
Je ne sais pas mais déjà :
1/ Pour ceux qui veulent se soigner, des psy. Un suivi régulier dès le jour où ils posent un pied en prison, qui se poursuivra après la peine.
Mais un psy qui a accès au dossier, parce que bon, prescrire du viagra à un pédophile multirécidiviste...
2/ Une possibilité de prendre des médicaments pour réduire leur libido.
Après, je ne sais pas, tout ce que à quoi je pense peut être considéré comme une double peine, style pointage au commissariat ou le bracelet électronique.

Bon, c'est une question très complexe, autant du point de vue juridique qu'ethique, humain, politique. Il s'agit de concilier la mission d'assurer la sécurité publique (et l'ordre public d'une manière général) et le respect des droits de l'homme.

En tout cas, les mesures qu'a annoncé Nabot, une main dans sa poche avec un ton paternaliste, semblent inadéquates.

Votre dévouée.

lundi 20 août 2007

Nabot, Bush et l'Irak.

Il m'énerve. Nabot. Il m'énerve parce qu'il est le président de MON pays, mon pays à moi, où je suis née et où je vis, il nous représente dans le monde et il donne quoi comme image? Un type torse-nu barbottant aux states ou pointant un doigt vengeur vers des photographes people alors qu'il est devenu un people. Il s'est mis dans cette situation, tout seul, comme un grand. C'est déjà l'ami des peoples, comme Johnny, Doc, Enrico (la galère, enrico, c'est pas possible, je me souviens de sa chanson le soir des présidentielles-> la honte), Mireille dont j'ignorais qu'elle était encore vivante. Enfin bon, il est sociable le président.

Ce qui me dérange beaucoup plus, encore plus, c'est son côté "je tape dans le dos du type qui a déclenché deux guerres sanglantes, mis à feu et à sang le Moyen-Orient, afin de faire fonctionner à fonds l'industrie d'armement dans laquelle une place au chaud lui est gardée quand il partira de son poste présidentiel".
Sarkozy, à l'étranger, c'est la France, que je le veuille ou non. Et voir la France à poils se baffrant avec l'idiot du village à la tête de la première puissance mondiale, un type qui a l'air de bien dormir malgré les meurtres, les viols, les destructions en tout genre qu'il a sur la conscience, ça me donne envie de vomir.

La goutte d'eau qui a fait déborder mon vase, c'est Kouchner en train de batiffoler en Irak, annonçant un engagement (pitié, qu'il ne soit que diplomatique et non militaire!) dans ce pays, ravagé par les Etats-Unis, les nouveaux potes à Nabot. L'Irak est devenu un enfer, provoqué par Bush. Et Kouchner, tout sourire, qui refuse le gilet par balles qu'on lui propose à la sortie de son avion. Le héros! Ben voyons. Il m'écoeure. Il y a plusieurs centaines de morts par jour en Irak, à cause des américains. Et nous, on arrive sur en tutu et sur la pointe des pieds pour dire, d'après ce que j'ai entendu du discours de Kouchner, que le problème irakien doit être résolu par les irakiens? Si c'était pas si dramatique, peut-être que ça ferait rire.
La logique c'est donc de mettre un pays à feu et à sang pour une question de pétrole et d'armement et après, une fois le cahos installé, de dire: voilà, vous êtes libre, vous mourrez, mais maintenant, c'est votre problème.
Et c'est Kouchner qui tient ce discours au nom de la France.

Pendant ce temps là, Flamby secoue son cou et ses cheveux sur la nuque dans le Sud en ne voulant à aucun prix critiquer les vacances "privées" du président. Le président, ça reste le président, même en vacances. Il devient sa fonction à son intronisation. Quand il passe des vacances payées par des PDG de groupes de luxe aux Etats-Unis, sous les flash des photographes, à moitié à poils, c'est pas "privé", c'est le représentant de notre pays.

Bon, je m'énerve. Je crois en fait qu'il n'y en a pas un pour rattrapper l'autre, ni à droite, ni à gauche. Ni au centre semble-t-il puisque Bayrou a disparu de la circulation, laissant tranquillement ses adversaires occuper le terrain.

Pffffffffffff.

vendredi 10 août 2007

Longue plainte

Contrairement aux apparences, je ne suis pas à vacances, je me morfond, seule dans ma maison hantée au plancher pourri infesté d'insectes ignobles. Bien entendu, il fait froid, moche, gris, il pleut, sinon ce serait pas drôle.
Historiquement, j'avais aussi un mémoire à faire, mais toutes les bibliothèques universitaires de France semblent être fermées, évidemment quand j'ai besoin de bouquins et de revues pour parvenir à faire un semblant de plan. Je suis coincée, perdue, et en plus, j'ai faim.
Et là, y a un oiseau qui vient de se prendre ma vitre, en direct, pendant que j'écris ce post plaintif. C'est assez impressionnant. Et étrange. C'est comme quand je reviens, la nuit tombée, d'une soirée entre amis (quand ils n'étaient pas tous partis en vacances...) et que la cour de ma maison est plongée dans l'obscurité et le silence, et que seul le néon de la cabine téléphonique au fonds, grésille avec un petit bruit métallique. Cette vision fait naître en moi l'image du tueur psychopathe de Scream avec son masque au visage déformé et au couteau sanguinolant. Conséquence inévitable: panique à bord.
En plus, je me dis qu'il vaut mieux pas que je courre, sinon le bruit de mes pas alerterait un éventuel maniaque, donc j'avance lentement, silencieusement, jusqu'à la porte de ma maison, en me demandant si mon coeur va lâcher d'une minute à l'autre.

Hihi. C'est cauchemardesque. Bon, ben voilà, je vais me refaire une troisième tasse de thé pour me réchauffer et perdre le peu de fer que j'ai dans les veines.

Votre dévouée, d'un pessimisme inégalé.

jeudi 2 août 2007

"La Poste...et la confiance grandit"

Confirmation: on passe toujours une demie-heure à faire la queue dans un bureau de poste pour retirer un colis, entre les petits vieux suintants, les bébés pleurant, les jeunes trépignant, les cons racontant très fort une conversation intime au téléphone.

J'imaginais, pour me distraire, mille façons d'assassiner froidement cette guichetière aux gestes lents, au visage dénué d'expression, aux lèvres peintes de travers dans une couleur orangée écoeurante, qui, complètement neurasthénique, passait dix minutes à timbrer une lettre, pour ensuite discuter avec madame michu de la santé de son cabot à trois pattes. La pauvre bête. Vivre avec madame michu, être goinfré de paté trois étoiles, être perpétuellement porté dans des bras secs alors qu'il n'aurait qu'une envie: gambader dans l'herbe en aboyant très fort. Mais madame michu lui ferme la gueule de ses grands doigts crochus quand il émet un vague japement et le bécote sans cesse, partout, y compris sur les yeux.

Il y avait une autre guichetière, qui, pendant tout le temps où j'étais présente, soit environ 30 minutes, ne s'est occupée que d'une seule personne. Sa productivité étant par conséquence encore moins grande que la neurasthénique. Faut dire qu'elle commentait tout ce qu'elle faisait parce qu'il y avait un stagiaire à côté d'elle, qui dormait debout pendant qu'elle s'écriait d'une voix suraigue: "et là, je mets le tâââpon, voilàààà." ou encore "la capitale du Bénin, c'est Dakar!". (au secours)

Le garçon, affalé sur son tabouret, a semblé alors émerger d'un sommeil comateux et un son étrange est sorti de sa bouche, à mi-chemin entre un rire d'adolescent qui mue et un rire démoniaque. Sa formatrice a eu l'air genée, elle s'est retournée pour bidouiller des choses cachées derrière son imprimante, l'autre s'est replongé dans un état cataleptique, le client s'est mis à tambouriner nerveusement sur le guichet et une quinzième personne est entrée. Il était 11h40.

En l'espace de 30 minutes environ, trois clients avaient été servis, dont deux pour une réception de colis, ce qui prend en temps normal entre 30 secondes et 45. Mais on avait aussi appris que Dakar est la capitale du Bénin (???), que le chien de madame michu allait bien, qu'une dame avait des problèmes respiratoires et qu'il ne fallait pas timbrer une enveloppe prétimbrée. Tout ça filmé par trois caméras de surveillance pour une pièce de 25m2 environ.

C'est chaud.

Votre dévouée, saisie d'une folle migraine.

lundi 30 juillet 2007

Le concert des yeux noirs


Avant-hier soir, on est allé voir les yeux noirs en concert au sentier des halles, à Paris, et j'avoue que c'est le meilleur concert que j'ai vu de ma vie. Oui.
Non, j'exagère pas. Déjà, la musique tzigane, les chants yiddish, j'adore. Il y a quelque chose d'intensément dramatique, même dans les airs très entrainants.

Les yeux noirs, ce sont d'abord deux frères violonnistes qui chantent en français, parfois en yiddish et qui entrecoupent leurs morceaux d'anecdotes sur leur famille, des trucs drôles comme la mémé Ester qui leur fredonnait des comptines, et puis des trucs moins drôles, sur l'extermination des tziganes par les nazis par exemple.
C'était assez troublant, parce que dans la salle (très petite, surchauffée, bondée) il y avait leur famille, et à la fin, on avait l'impression de faire partie de leur clan, d'être des sortes de cousins éloignés, on frappait dans nos mains, on chantait et dansait, sans plus rien sentir de la chaleur et de la vague odeur écoeurante de sueur.
On passait du rire aux yeux embués, de la frénésie de violons et d'accordéons ponctués de cris et de claquements de pieds à la comptine yiddish épurée, avec juste quelques notes au violon, émouvante, incroyablement émouvante. En fait, avec les yeux noirs, tu sais jamais très bien si tu dois rire ou pleurer. Mais même si les chants sont parfois tristes, il y a toujours de l'espoir. C'est ce qu'ils nous racontaient à propos de l'hymne des tziganes, on dit que l'espoir fait vivre, mais oui pourquoi pas: l'espoir de jours meilleurs. Je suis assez preneuse de cette philosophie.
De toute façon, c'est une musique que j'ai dans la peau, ça s'infiltre par mes oreilles, ça se diffuse dans mon corps et mon esprit, ça les anime. Je reconnais les sonorités, les chants les plus anciens, "ça me parle" comme on dit, ça me dit quelque chose. Je sais pas où j'étais dans une autre vie, mais pas très loin de cette musique à mon avis.

Votre dévouée, troublée.

Michel Serrault


Bon, LE coup de blues, ce matin, en revenant du train, en apprenant que Michel Serrault est mort. J'aimais beaucoup cet acteur, comme j'aimais beaucoup Cassel et Noiret. J'ai de la peine, ça fait partie des types qui ont joué la comédie pendant des décennies, je les ai toujours vu au ciné ou à la télé, c'étaient devenus des références puis, avec les années, les vieux de la famille, ceux qu'on connait et qui font souvent rire.

Mince.
C'est là où il faut croire en Dieu, un tel concentré de talent, d'humanisme, de charme, d'humour, d'amabilité ne peut pas disparaître comme ça, brusquement, sans qu'il ne reste rien. C'est pas possible.

mercredi 18 juillet 2007

La justice meurtrière

On est le 18 juillet 2007, le lendemain de l'exécution programmée d'un américain, Troy Davis, qui a finalement 90 jours de sursis devant lui. Pour devenir fou dans sa cellule en attendant que des médecins lui injectent un produit dans les veines, sur ordre de la justice.
Quand la justice se met à tuer pour punir, c'est toute la conception de l'Etat, de la justice, de la répression qui est à revoir. La loi du talion, ça n'existe que dans les régimes autoritaires, mais finalement peut-être que les Etats-Unis s'engagent sur cette voie: j'avais déjà parlé dans un précédent article, de l'anéantissement progressif des libertés publiques.

Un jour, j'ai vu un reportage sur la Somalie, où un tribunal islamiste avait condamné à mort un homme accusé de meurtre. Ils l'avaient attaché à un tronc d'arbre, donné un couteau au plaignant (frère de la victime) qui l'avait poignardé à de multiples reprises devant une foule enthousiaste.
Aux Etats-Unis, la justice ordonne la mort, par décharges électriques parfois, par injection plus souvent, parce que ça fait plus "civilisé" en apparence, et les apparences sont trompeuses.

Y a deux problèmes: d'abord, on tue un homme, on supprime toute idée de réinsertion, de travail sur soi-même pour comprendre la gravité du geste qu'il aurait commis, tout travail psychologique, tout repenti, la société devient vengeresse et non juste: elle supprime la vie, définitivement, anéantit une existence pour venger un acte quelqu'il soit (meurtre, viol, agressions sur mineurs...).
Seule la notion de punition extrême prévaut.
Je me demande ce que devient une société qui dit "ne tuez pas" et qui tue en cas d'infraction grave. Peut-être qu'elle passe du qualificatif "humaine" à "monstrueuse".
Surtout quand on condamne quelqu'un pour un meurtre commis alors qu'il était mineur (cliquez ici), commis par un malade mental, déclaré comme tel par les services psychiatriques (cliquez ici), quand l'enquête a été baclée (cliquez ici), quand la condamnation repose uniquement sur des témoignages contradictoires, quand le condamné est vieux, malade et handicapé (cliquez ici)...ect

Les Etats-Unis, ce pays où la religion est omniprésente, jusque dans les discours du président, oublie la rédemption quand elle considère un homme coupable. Je dis bien quand elle considère: la justice est rendue par des hommes et l'erreur est humaine. Le doute bénéficie à l'accusé en France, mais il semble que les choses se passent différemment aux Etats-Unis.
Remarquez, un progrès: il a fallu attendre le 21eme siècle pour que le pays de la liberté interdise de condamner un mineur à mort.

Schwarzenegger, acteur minable de films d'actions à la violence déchainée, est devenu l'exécuteur impertubable de cette justice. Le symbole de son inflexibilité, et de sa monstruosité. On se souvient de l'affaire Stanley Tookie Williams, où, malgré les changements notoires dans la personnalité de cet ancien chef de gangs, Schwarzy l'avait laissé se faire tuer. Même le Vatican avait protesté. Et pour que le Vatican prenne la parole sur autre chose que son attrait irrésistible vers tout ce qui est réactionnaire, faut que ce soit grave.
Mais les américains ont l'habitude d'élire des têtes vides, vides sens, de bon sens, de lucidité, d'humanité, dont la seule fonction est de détruire en pensant dur comme fer qu'ils détiennent la Vérité et qu'ils doivent l'imposer aux autres. Pour leur bien, évidemment.

Bon, l'autre problème, c'est le mode d'exécution qu'ils considèrent comme "civilisé", propre en quelque sorte : l'injection létale. Malheureusement, les ratés sont récurrents, entrainant la souffrance insupportable du condamné qui agonise pendant de longues minutes.

A lire:
- ça ne fonctionne pas
- l'injection létale en question.

Votre Dévouée, en manque d'espoir.

lundi 16 juillet 2007

Dîner chez les grecs


On est d'abord parti du postulat qu'on ne survivrait pas à une fondue savoyarde par 35 degrés à l'ombre, même si le fromage est la base de notre alimentation, c'est alors qu'un grand type hurlant "hopaaaa" a surgi devant nous en nous promettant monts et merveilles, voire même une chandelle.
On est donc allé dîner chez les grecs, ce 14 juillet, un peu avant le concert de Polnareff qu'on n'a pas vu, et dont on n'a même pas vraiment vu la scène, coincée entre des millions de gens. Oui, des millions. Le décompte officiel annonçant 600 000 personnes prouve qu'il n'y a pas d'épreuves de calcul dans le concours d'entrée dans la police.
Bon, je narre la soirée, ça vaut le coup: on s'assoit à la table du restau, avec musique traditionnelle jouée par deux vieux dans un coin, sous une guirlande de vigne avec des guitares et des chansons typiques. Soudain, alors qu'on s'attendait à avoir la carte pour choisir notre repas, le type qui hurlait tout le temps "hopaaaaaaaa" en tapant très fort dans ses mains s'accroche à une rangée de cloches de vache qui pendait entre deux colonnes. Là, celui qui mangeait tranquillement en dessous, a fait un bond de quelques centimètres avec sa chaise. Ses copains ont rigolé et nous on s'est dit que ça devait être le fou du village qu'ils avaient importé de Grèce pour distraire le touriste américain.
En fait ils étaient tous comme ça.

C'était pas un simple restaurant familial avec des serveurs aux accents chantant. Non, on s'est retrouvé dans un film avec des mafieux, un remake du Parrain version grecque et gastronomique. Déjà, on aurait dit qu'ils étaient tous frères ou cousins, avec la même tête, la même ombre laissée par la barbe, les mêmes cheveux dans le cou, la même chemise entrouverte.
Ils étaient au moins dix, il y avait aussi une petite jeune femme, qui parlait avec un fort accent, très calme, très très calme, mais pas neurasthénique, simplement quand elle parlait, tu l'écoutais, à mon avis il valait mieux pour toi. Genre comme les corses dans Astérix.
Ils avaient tous du gel dans les cheveux, plaqués sur leurs crânes, (même la fille), un était chargé de notre commande, un autre de crier "hopaaaaa" pour rameuter les clients, un autre dansait et invitait des filles, un autre s'occupait du bar... Celui-là, c'était le sosie de Sonny, le fils de Don Corleone.
Nous, on rigolait bêtement en les regardant sautiller en tapant des mains, jusqu'à ce que mon amoureux me fasse remarquer que celui avec son polo rouge, qui ressemblait à Sonny, tu savais pas s'il allait rigoler en te donnant une tape dans le dos ou te casser la gueule. C'est le genre de type avec qui il vaut mieux être ami, même quand il rit. Surtout quand il rit, à bien y réfléchir.

Enfin, excellente soirée, à part que les assiettes pouvaient contenir de la nourriture pour dix personnes et à part le dessert qui ressemblait à une petite motte de sable, mais c'était pour goûter une spécialité.

Votre dévouée, adepte de la grecque-attitude.

mercredi 11 juillet 2007

Pétition d'arrêt sur images: derniers jours.

Plus qu'une semaine pour signer la pétition d'Arrêt sur images!

Cliquez ici.

Grouillez-vous, et n'oubliez pas d'ouvrir le mail de confirmation pour que votre signature soit enregistrée.

Pour plus de détails sur l'objet de cette pétition: lisez mon post du 22 Juin 2007 intitulé: "Liberté d'expression et diversité des émissions".

Je copie ici le courriel reçu de l'équipe d'arrêt sur image, ce jour:

"Chers amis,

Je ne peux m'empêcher de vous appeler ainsi, tant vous avez compté dans la vie de toute l'équipe d'Arrêt sur images, au cours du mois écoulé.

Vous êtes près de 175 000 qui avez signé la pétition initiée spontanément par l'un d'entre vous, Anthony, et réclamant le maintien de votre émission sur France 5.

175 000 ! Ce mouvement, sans précédent, nous a emplis de fierté et de gratitude. Il justifie pleinement le travail accompli, tout au long de ces années, par notre équipe. Je veux d'abord, du fond du coeur, vous remercier. Nous vous avons beaucoup donné. Vous nous le rendez aujourd'hui, et de quelle manière! Nous vous donnerons encore.

Anthony va clôturer cette pétition le 18 juillet prochain (tout le monde a droit à des vacances). Il la remettra alors à la direction de France Télévisions. Si certains de vos proches n'ont pas encore signé, c'est le moment !

Malheureusement, il est peu probable que votre mobilisation soit couronnée de succès. La direction du groupe public a donné maints signes publics de son refus de revenir sur sa décision. Je ne la commente pas ici. Je l'ai assez fait, au cours des semaines écoulées.

Mais ne pensez pas pour autant que votre mobilisation aura été vaine.

Elle aura d'abord montré la force de la demande sociale d'une critique des médias, exercée au sein même des médias. Cette demande, nous la connaissions. Elle vient de crier, paisiblement, qu'il faudra compter avec elle. Malheur à ceux qui l'oublieraient !

Votre mobilisation aura ensuite poussé puissamment à la résurrection d'une émission comparable à Arrêt sur images.

A l'heure où je vous écris, des discussions se poursuivent avec plusieurs médias, français et étrangers, susceptibles d'accueillir notre travail dès la rentrée prochaine. Ne m'en veuillez pas, pour une fois, de rester un peu plus discret que d'habitude, et de faire violence à mon tropisme de la transparence: ces discussions ont besoin d'une certaine tranquillité. Vous serez informés aussitôt que possible sur le big bang blog. Laissez-moi seulement vous dire que tout est encore possible. Vous n'avez peut-être pas fini de vous arrêter sur les images avec nous, sur les écrans de votre téléviseur, ou...de votre ordinateur (ou des deux).

Bon été à tous. N'abusez pas de la télévision !

Pour toute l'équipe d'Arrêt sur images,

Daniel Schneidermann "


Votre dévouée.

Le PS se meurt ?

Mais qui va rester au PS? (comme instances dirigeantes): DSK, le bien aimé des militants aurait une chance d'aller au FMI, Jack-la-ride va bosser pour Sarko, Hirsh le fait déjà, comme docteur Kouchner...
Il reste Rebsamen, toujours numéro deux du PS, celui qui se voyait déjà ministre, celui qui avait dit pendant la campagne présidentielle qu'il ne serait maire de Dijon qu'un jour par semaine alors qu'il a été élu pour l'être tous les jours.

Il reste aussi Bob et Bobette plus couramment nommés Flamby et Ségo, le couple infernal. Bob tente de colmater la brêche de ses deux mains et Ségo perd la boule. Si, faut le reconnaître, elle a un problème: après avoir annoncé qu'elle n'avait jamais cru réalisable une des plus importante promesse de sa campagne (le smic à 1500 euros), elle s'est mise une nouvelle fois en avant, sur TF1, dans une "interview exclusive" pour dire que oui, il est probable qu'elle devienne présidente de la république.
Et quand le journaliste lui demande ce qui lui ferait arrêter la politique (moi je pensais que ça sous-entendait: un échec cuisant à une élection aussi importante vous ferait-il arrêter la politique?), elle répond, que la seule chose qui pourrait engendrer une telle conséquence, c'est la mort d'un enfant.

Là, j'avoue, j'ai pas compris. Est-ce que c'est une façon de se mettre encore en avant pour faire référence à sa vie privée, au courage qu'elle a de s'investir dans la politique en étant mère de quatre enfants?
Je suis d'accord sur le fait que c'est louable et courageux de faire de la politique son métier en menant de front une vie de famille, mais ce perpétuel positionnement de victime me gonfle.

Enfin bon, la question est: que va devenir le PS? Parce que les petites phrases et grandes métaphores de l'aimable Montebourg sur ses capacités à secouer sa crinière de lion et sur la rénovation du parti, c'est bien marrant mais ça fait pas avancer les choses. Surtout quand on apprend que la prochaine réunion du PS ayant pour objet la fameuse rénovation va se dérouler dans plus d'un an. C'est à n'y rien comprendre.
Pendant ce temps-là qu'est-ce qui va se passer? A part la fuite des dirigeants dans les bras de notre président bien aimé, j'en sais rien.

Un élément positif tout de même: peut-être que ça va faire émerger de nouvelles personnalités pour remplacer celles qui ont fui en direction du pouvoir. Genre: des jeunes! Oui, des jeunes, cette espèce rarissime dans les organes dirigeants. J'aimerais bien moi, voir de nouvelles têtes, un nouveau dynamisme, de nouvelles idées appuyées avec force, détermination, courage et convictions. Pas les petites piques lancées sournoisement dans les dos tournés à l'occasion d'un buffet par de vieux chefs qui ne comprennent ni les attentes de la population, ni le sens du mot "socialisme" et qui luttent la bouche pleine pour leurs intérêts personnels.

Ouh, je sens que je vais encore recevoir des commentaires d'anonymes, drapés dans leur égo surdimensionné, la nuque raide et la main tremblante d'indignation. Bonjour à eux d'ailleurs (je suis polie).

Votre dévouée, qui se questionne sur la survie de la démocratie et du pluralisme des idées.

lundi 9 juillet 2007

Concert de Devendra: complet.


Enfer et damnation. Le concert de Devendra Banhart, mon idole, mon chanteur d'indie-folk à la barbe légendaire, aux mimiques enfantines, aux accords de guitare envoutants, à l'allure seventies, à la voix incomparable et à la musique originale, est complet. J'ai attendu trop longtemps avant de prendre mes places, si bien que me voilà lésée, entrainant chez moi une désespération totale. Vraiment, là, c'est déprimant.
Je suis déprimée, frustrée, dégoutée.

C'est quoi aussi cette idée d'organiser un concert dans une salle de 300 places (vendues en un ou deux jours) alors que Devendra Banhart est un des rares chanteurs bouleversant la scène musicale indie actuelle? Les organisateurs savent très bien qu'ils peuvent remplir une salle de 500/700 places avec ce type, car même s'il n'est pas très connu du grand public en France, il soulève l'enthousiasme des amateurs de folk et d'indie du monde entier, et le bouche à oreille fonctionne bien: il commence à avoir beaucoup de succès en Europe. J'ai pas l'habitude d'être "fan", style à me pâmer d'excitation après avoir poussé des grands cris à l'approche de l'idole. Non, mais j'apprécie beaucoup la musique de Devendra Banhart, et l'homme en lui même a l'air très sympathique (je l'ai vu au concert de Vetiver l'année dernière: il était venu saluer les gens, on pouvait lui parler à condition de maîtriser l'anglais.)

J'aime beaucoup son côté enfantin avec les petits mélodies genre "little sparrow", ou quand il chante des ballades, guitare en bandouillère, avec aisance et originalité. Y a plus qu'à fermer les yeux à se laisser porter dans un autre monde, avec des araignées jaunes, des enfants aux longs cheveux, des rires dans l'Etat du Michigan...
Il rit parfois au beau milieu de ses chansons, ou a du mal à commencer, et les albums que j'ai sont enregistrés comme ça: avec les hésitations, les gloussements, les bruits étranges d'instruments inédits, ce qui donne une oeuvre charmante. Charmante, comme dans les contes, avec des personnages étranges.

Au hasard, je lance un appel à la population: si vous avez 2 places pour le concert de devendra à l'européen, le 21 août, je suis preneuse. Envoyez un commentaire, même anonyme pour une fois.

Votre dévouée, désolée.

lundi 2 juillet 2007

iphone : la révolution?


C'est l'excellent Chappatte qui me donne l'occasion de parler de mon incompréhension face aux centaines de dingues qui ont couché dehors, au pied des magasins, pour balancer 600 dollars dans un...iphone.
A priori, le iphone c'est tout en un: petit objet fin et léger qui sert de téléphone, de micro ordinateur portable et de lecteur mp3.

D'accord, ça a l'air sympa, si je décidais de vendre un de mes reins pour obtenir le financement, pourquoi pas. Mais piétiner des jours entiers, dormir plusieures nuits dehors pour avoir le droit de dépenser une telle somme (ou deux fois une telle somme mais pas plus car la vente est limitée à 2 iphones par personne)??? et après hurler devant des caméras qu'on a enfin l'objet qui va changer notre vie?

Mes yeux s'écarquillent d'étonnement et je me laisserais bien aller à pousser une longue plainte déchirante. Si ça, ça change la vie, c'est que j'ai rien compris. Peut-être que j'ai rien compris, faut rester humble, toutefois ce qui pourrait révolutionner mon quotidien, ce n'est pas un objet technologique, coûteux, pratique, à l'esthétique agréable.
Internet, on peut l'avoir sur n'importe quel ordi, la téléphonie portable existe depuis un bout de temps et le lecteur mp3 est à un prix raisonnable. Les 3 en un, c'est cool. C'est simplement "cool", comme c'est cool d'avoir un tournebroche dans son four. Ce que je veux dire c'est que je n'aurais pas de mal à m'en passer.
Remarquez, j'ai dû dire ça un jour pour l'internet et finalement aujourd'hui ça m'est devenu indispensable.

Enfin bon, en admettant que le iphone soit un truc génial, qui se rapproche de la découverte révolutionnaire, je me vois mal attendre des jours dans la rue pour en acheter un. C'est un peu perdre son temps de façon ridicule, non?
Le phénomène Harry Potter n'est pas mal non plus dans le genre manifestion excessive.
Toutefois, j'ai plus d'indulgence pour les fans déguisés en sorcières ou en enchanteurs, déjà parce que ça reste bon enfant, style bal costumé à minuit dans la librairie, ensuite parce que le prix déboursé par les fanatiques n'est pas le même. Oh que non.

Bon bref, le ridicule ne tue pas, autrement les Apple stores seraient jonchés de cadavres.

Votre dévouée.

jeudi 28 juin 2007

L'homme qui court


Il y a longtemps, j'ai regardé un téléfilm avec ma soeur, un après-midi d'été où on s'ennuyait, une insipide histoire d'une fille laide qui se relooke et envoûte un gentil garçon, bravant les quolibets de son meilleur pote, craneur insupportable sans profondeur. Ce type inbuvable et caricatural, c'était Guillaume Canet, presque la vingtaine, ou peut-être pas encore.
Le film était nul, mais on s'est dit que cet acteur là, il allait monter, on lui donnait quelques années.
En fait, il ne lui a fallu que quelques mois.

Puis, il est passé derrière la caméra avec "Mon idole", que je trouve particulièrement réussi, surtout pour un premier film. Faut dire que Berléand est un des meilleurs acteurs français actuel.
Là, je viens de regarder "Ne le dis à personne", avec l'excellentissime François Cluzet et le non moins talentueux André Dussollier, et j'ai le coeur qui bat à cent à l'heure, les mains tremblantes et un poids sur l'estomac, ce qui fait beaucoup pour un seul film.

En quelques mots, c'est l'histoire d'amours absolus, à différents points de vue, sous fond de thriller à couper le souffle. Le personnage principal perd sa femme, tuée par un serial killer à quelques mètres de lui. 8 ans plus tard, il reçoit un email qui remet tout en cause, toute sa vie, qui le fait douter de la mort de sa femme, de sa vie avec elle, de l'homme reconnu coupable du meurtre, de lui, des flics, des circonstances du drame.
C'est un truc de fou, et comme Cluzet est formidable, on se met à sa place, on se sent mal, essoufflé, traqué, plein de doutes, de questions, d'incompréhension. On cherche à comprendre et on se met à courir. Pour trouver des réponses ou pour fuir une vérité qu'on pensait acquise et qui aurait permis de faire le deuil. Ou les deux.

De toute façon, le deuil sera jamais fait. Y a des flash back incroyables à ce propos, parfois ils ne parlent pas, la caméra passe du visage de Dussollier (le père de la morte) au visage de Cluzet, ravagé par la peine et on manque d'air. Non, franchement, je vous assure, on manque d'air. Ce film aurait dû s'appeler "à bout de souffle", mais on l'aurait accusé de copier le titre du film de godard.

La musique fait beaucoup aussi: c'est fin, dans les moments de traque où il aurait été simple d'envoyer la cavalerie, il a fait un truc où on a l'impression d'être Beck, d'être cet homme fou de douleur, perdu dans ses doutes, bouleversé, amoureux à en sombrer dans la folie d'une femme qu'il n'a pas pu sauver.

Ne le dis à personne n'est pas un film de tout repos, ni pour le corps ni pour l'esprit. C'est un des meilleurs films que j'ai vu cette année.

Il est déjà 14h, faut que je parte à mon rendez-vous, je vais être en retard, encore en retard, faut que je courre.

Votre amie, qui a bonne mémoire.

vendredi 22 juin 2007

Liberté d'expression et diversité des émissions

Je voulais faire un article bien futile (style sur les soldes), pour faire plaisir à mon admirateur secret qui insulte ma personne, mon esprit, mes goûts et ma culture dans des commentaires anonymes, mais mince, jviens de lire une nouvelle assez perturbante: l'émission de France 5 "arrêt sur images" s'arrête!

Décision venue d'en haut. Moi j'aime bien Arrêt sur images, une des rares émissions politiques regardables sur chaîne publique avec "C dans l'air" et "Ripostes" (même si j'aime pas le présentateur). Ah hé Bruuuuuce le matin! (chui fan de Bruce, c'est notre idole à tous youhou).

Bon, alors c'est quoi le principe de ASI? On prend des images de JT ou d'émissions de chaines publiques, nationales ou internationales selon le sujet du jour, et on les dissèque: les chroniqueurs mettent en évidence leurs contradictions, leurs incohérences, ou leurs similitudes, leurs diverses façon de traiter d'un sujet ou d'un personnage, leurs tons, leur partialité parfois...

C'est souvent passionnant, parfois les explications sont un peu tirées par les cheveux mais c'est intéressant d'être mis clairement en face d'un phénomène qu'on n'avait pas forcément décelé en regardant les journaux la semaine.

Du coup, si comme moi, vous êtes indignés, vous pouvez signer la pétition:
http://arret-sur-images.heraut.eu/index.php
Même ceux qui s'en fichent peuvent signer, c'est pas en fonction du degré d'indignation.
Le droit de pétition appartient à tous, et même si les résultats sont la plupart du temps proches du néant, au moins on pourra se dire qu'officiellement on a dit qu'on protestait. Bon, ok, là ça fait un peu "pas content! pas content!" mais c'est important.
Hihi, oui encore une de mes références cinématographiques puériles, j'en ai moulte!
Dont les cultes, dont je n'use qu'avec parcimonie, pour pas les user.

Pour revenir au sujet de ce post, si vous tapez dans un moteur de recherche "arrêt sur images, france 5", vous tombez sur des articles racontant l'"étrange" façon dont la décision de suppression a été notifiée à son présentateur, Daniel Schneidermann, et les motivations qui transparaissent...
Exemple.

Bon, j'espère qu'on sera nombreux à signer la pétition.
Tchuss.

Votre aimable correspondante.

Guerre Hamas / Fatah vue par Chappatte



mardi 19 juin 2007

Des rebelles dans la forêt!


Je viens de regarder le très drôle "Les rebelles de la forêt", histoire de détendre l'atmosphère. C'est une réussite ce petit dessin animé, c'est bizarre qu'il n'ait pas fait plus de foin à sa sortie: c'est bien plus rigolo que Shrek 3.
Si, c'est vrai!

Installez-vous confortablement dans un fauteuil, détendez-vous: il était une fois, dans une petite ville canadienne (ou pas loin de là) un grizzly prénommé Boog, élevé par "la fille en short", et donc domestiqué. Il est heureux, à manger des biscuits, faire un petit show pour les enfants et dormir avec son ourson en peluche. Mais voilà qu'arrive Elliott, un jeune cerf maladroit, bavard, casse-pied, "unicorne" comme il dit vu qu'il a perdu un bois en se faisant renverser par le méchant, l'horrible, le cruel chasseur. Oh non! Me direz-vous, effrayés. Si!

Suite à un concours de circonstances provoqué par Elliott, Boog est relaché en pleine forêt afin de reprendre une vie normale dans son milieu d'origine, mais Boog a un comportement "humain": il a peur des animaux, il mange que des "wouhou" (des choco) et refuse de faire ses besoins si y a pas de toilettes.

En fait, ça me fait penser à la formidable BD de François Roussel que j'ai eu l'immense honneur de lire en avant première (et qui ne sortira qu'en octobre, ça s'appelle "Des Bêtes").

Il y a plein de personnages secondaires attachants, rigolos, idiots, charmants, comme l'armée des écureuils britanniques belliqueux, le porc-épic qui croit qu'il est le pote à Elliott, les putois chamailleurs, les poissons karatéka, le craneur Franck (le chef des cerfs), les lapins idiots qu'on peut se lancer à la figure...
C'est formidable, drôle, on rit, même que si on rit en buvant un verre de lait, y a du lait qui ressort par les narines, et ça, ça fait mal et c'est nul.
-> soupir.

Ah oui pi j'oubliais: le graphisme est pas mal, peut-être moins que chez Pixar mais tous les petits détails style poils des bêtes ou écorce des arbres sont sympas.

A voir donc!

Votre dévouée, enthousiaste.



Post Scriptum: à la lecture de critiques d'utilisateurs d'allociné sur ce film, je suis ébahie, voire même perplexe (mon état de grâce). La remarque récurrente est: c'est pas réaliste. Non, c'est pas réaliste, en effet, c'est le moins qu'on puisse dire: les animaux, ça parle pas dans la vraie vie. (j'apprends quelque chose à quelqu'un?)
Oui, c'est plein de bons sentiments, oui c'est gentillet, les animaux échappent tous aux chasseurs et deviennent tous les meilleurs amis du monde. Mais ce n'est pas niais, ni mièvre et encore moins moralisateur (pas comme dans Némo où la morale m'avait tellement gonflée que j'avais failli partir de la salle de ciné).

Parfois, il faut se laisser aller les gars. On se calme, on s'détend, pas la peine de chercher une explication pseudo-philosophico-métaphysique à ce dessin animé. Car c'est un simple dessin animé, plutôt à destination des enfants mais également très plaisant pour les plus grands. Et puis, flûuute (politesse, mon amie), le réalisme parfois, on s'en balance! Faut savoir apprécier les bons moments.

lundi 18 juin 2007

Vergès, ton univers impitoyable


Bon alors ça c'est fait: je suis allée voir le documentaire sur Vergès sobrement titré L'Avocat de la Terreur, dans un cinéma d'arts et d'essais.

Je vous l'annonce tout de suite: ça a été l'un des moments les plus pénibles que j'ai vécu dans une salle de cinéma avec le jour où j'étais allée voir From Hell et que je me suis persuadée que le type assis derrière moi allait m'égorger.

Résumons le propos de ce "documentaire" à la partialité qui deviendra probablement légendaire:

Vergès est un mystérieux bienfaiteur de l'Humanité, il a défendu les types du FLN qui sont en fait présentés comme des martyrs de la résistance, avec un gros parallèle avec la seconde guerre mondiale puisque l'armée française est comparée explicitement aux nazis.
Ah oui, dans Vergès, comme dans ce film, il n'y a pas de nuances: il y a les bons, et les méchants.
Vergès est présenté comme un courageux militant de l'injustice. Klaus Barbie, dont le film balaie l'existence et le procès en 5 minutes (ce qui, comparativement au nombre de morts qu'il a engendré, laisse perplexe), est un opprimé, un homme en péril que la foule veut lyncher. Et comme le dit si bien Vergès: ceux qui sont contre lui sont des abrutis.
La majeure partie du documentaire est consacrée au FLN, avec interviews multiples d'ancien du FLN qui rient joyeusement en évoquant les moments où les bombes explosaient. Ben oui. La violence est légitime on vous dit.
L'ancien chef du FLN dit à un moment: "les morts je m'en fous, c'est pour les mutilés que ça me dérange". Avec une petite grimace.
Le film présente donc des héros défendus par Vergès-le-courageux.

Soyons clairs: je condamne la colonisation, l'exploitation d'un peuple, la torture des opposants au régime colonialiste. Mais, je condamne toutes les violences aveugles qui se sont déroulées durant cette période, de tous les côtés. Je trouve insupportable la légereté avec laquelle les ex-membres du FLN rient, dans ce reportage, des carnages provoqués par leurs bombes (ou quand ils en parlent comme si c'était vraiment la meilleure chose à faire, en attribuant le rôle de héros à celle ou celui qui engendre le plus grand nombre de morts). Comme je trouverai insupportable une interview de militaire français qui se vanterait d'avoir torturé des membres du FLN.

Dans ce documentaire, il n'y a qu'un seul point de vue montré: celui des poseurs de bombes, qu'ils soient algériens pendant la guerre, luttant pour l'indépendance de leur pays, qu'ils soient palestiniens, ou encore qu'ils soient de la bande à Carlos, tuant pour obtenir un maximum de fric. Il n'y a aucun témoignage qui donnerait une autre vision des choses, qui ne soit pas la légitimation de la violence.
Alors, on va me rétorquer que le sujet du film, c'est Vergès et pas les évènements sanglants qui se sont déroulés dans l'Histoire. Oui mais à partir du moment où l'Histoire devient le support de tout propos tenu sur Vergès, il faut la présenter avec des témoignages des deux bords luttant l'un contre l'autre.

Aucun mot sur la défense des dictateurs en afrique, presque rien sur son amicale relation avec les Kmers rouges si ce n'est quelques photos d'archives, presque rien sur le procès Barbie. On s'attarde un peu plus sur sa "sympathie" (le mot est de lui) qu'il éprouve pour Carlos et ses complices.

Vergès, c'est quelqu'un qui éprouve beaucoup de sympathie, il a beaucoup d'amis: Genoud, le nazi suisse, d'autres potes nazis avec qui il se baffre dans les restos (tous sont des hommes libres bien évidemment), les terroristes palestiniens, Carlos et les siens.
Quand on lui demande pourquoi il les défend, il répond: c'est normal, avec un petit sourire. Normal, en voulant dire légitime. Tout accusé a droit à un avocat, nous sommes d'accord, mais y a une différence entre assurer une défense du mieux qu'on peut et éprouver de l'admiration, de la sympathie, de l'estime, de l'amitié ou même plus pour son ou sa client(e).

Vergès, c'est aussi quelqu'un qui rit beaucoup. Des autres surtout, puisque les autres sont des imbéciles, sauf les assassins, les psychopathes, les sérials killers, les dictateurs, les nazis, les terroristes...ect


La stupéfaction, la colère, la frustration passées, je peux affirmer que ce documentaire n'est pas un documentaire mais un film à la gloire d'un personnage et d'une vision du monde, violente et cahotique, où le prix d'une vie est dérisoire puisque c'est celle d'idiots.

Ce film est une tentative grossière de manipulation afin de rendre les prises de position de Vergès plus confortables.
Vergès, lui, doit encore bien rire de se voir en héros glorieux, son orgueil déjà surdimensionné va finir par l'étouffer.

Vergès est un homme qui rit. Beaucoup. Je crois qu'il a le même rire que celui de Djamila Bouhired à l'annonce de sa condamnation à mort.

Shrek le troisième


Règle n°1: ne jamais aller voir au cinéma un dessin animé populaire non interdit aux moins de 10 ans. Bien sûr, j'ai oublié cette règle, et je me suis retrouvée entourée d'affreux gamins gesticulant, criant, dont un diable blond dont le taux d'infernabilité devait être bien supérieur à la moyenne pourtant déjà élevée.

Bon, donc j'étais très bien placée, dans une salle avec écran panoramique, en galante compagnie, jusqu'à ce que deux clones-filles d'environ 5 ans se sont assises devant moi et ont passé leur temps à se retourner vers moi pour regarder le projectionniste. Le film commençait qu'elle fixait encore la lucarne lumineuse sur le mur.

Quant au diable, il s'est réincarné pour l'occasion dans le corps d'un enfant blond platine qui aurait pu jouer dans le Village des dammés. Il hurlait tout le temps en sautant sur son siège. Je vous laisse imaginer, à tel point que je n'entendais pas les paroles des personnages du film à certains moments.
Je me suis dit: ou bien je me lève, je le soulève par la peau du cou et je le fous dehors et après j'explique aux parents que c'est pour son (et mon) bien. Ou bien j'essaie de saisir les dialogues du film, avec une patience qui rendrait fou n'importe qui.
J'ai tenu bon!

Le film était plaisant. Moins drôle que les précédents, ce qui me fait espérer que ce soit le dernier, mais avec de bons moments: comme le personnage de Merlin en robe et chaussettes ou les cauchemars de Shreck en futur paternel (hideux petits ogres).
La fin en revanche est nulle, sans originalité, sans inventivité: ils ont voulu coller une chanson en fin de films, probablement par habitude, et ça fait pièce rajoutée, inadéquate, et franchement sans intérêt.

Donc en gros, un agréable petit dessin animé, dont l'histoire s'essouffle, plaisant à voir, peut-être pas à revoir.

Votre reporter attitrée.