Quand j'étais petite, je dévorais les bouquins de Mary Higgins Clark que je ne sais plus qui a résumé ainsi: c'est toujours une jeune femme entourée d'un groupe d'hommes dont un est le tueur et un son futur mari.
Je crois que j'ai pas dormi pendant plusieurs nuits après "nous n'irons plus au bois". De toute façon, j'avais de fortes tendances insomniaques, même si cette révélation surprendra l'amoureux, maintenant que je dors 8h ou 10h par nuit. Quoi, c'est pas de ma faute, le bonheur me rend le sommeil.
Là, je viens d'être replongée dans ces années passées à lire ces thrillers à l'intrigue prévisible, mais à la tension omniprésente. Je sais pas comment elle fait ça: on sait la fin et pourtant on a les boules. D'habitude ça vient avec le suspens.
Il y avait une adaptation télé d'un roman de Macmachin, du même style que Mary Higgins Clark sur la 2. Très bien menée, très bien jouée. L'histoire est cousue de fils blancs et puis un peu bateau, mais je sais pas pourquoi, à cause des souvenirs ou à cause d'autre chose, ça me terrifie.
A un moment, l'héroïne, bien entendue rattrapée par un passé trouble, une vie de merde, accusée à tord, pourchassée par un assassin revenchard sans scrupule, baisse les bras, fait son sac et se dit: "Ce sera pareil partout, c'est écrit sur ta gueule". D'une voix un peu rauque, un peu basse, presque un murmure, pas tout à fait, non pas même un murmure, une constatation désabusée sur un fond de désespoir et de colère. Envers elle-même.
J'ai eu d'excellents profs de littérature. Des vieilles demoiselles bouffies de solitude, perpétuelles raleuses qui devaient en fait attendre le lendemain pour nous revoir, une bourgeoise aux foulards christian dior à la vie plus aventureuse que celle d'indiana jones, un boiteux fan d'aristophane, une fumeuse à la voix d'homme. Tous ne vivaient que pour les livres.
Un jour, on a eu un cours sur le déterminisme et le fatalisme, sur l'idée que notre avenir est écrit. Selon certains, on peut prendre un autre chemin, selon d'autres c'est impossible. Ce sera partout pareil, c'est écrit sur notre gueule. Cette idée me terrifie.
Parfois, on se dit qu'on a déjà vécu une situation présente, on l'a peut-être rêvé, ça ne vous est jamais arrivé? Moi si. J'essaie alors de faire autre chose, ou de ne rien faire du tout, je regarde simplement ce passage filer avec le temps et je passe à autre chose qui n'est pas miné par cette impression de déjà-vu.
Votre dévouée, saine de corps et d'esprit.
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