mercredi 26 juillet 2006

Lettre ouverte à Zebulodie et à son slip à étoiles


Chere Wonder Woman,

regarde, j’ai ta photo.
Non seulement tu te caches mais en plus tu fantasmes grave sur Zizi, ce qui n’est pas très sage.
Tu crois que je ne lis pas tes articles sur ton blog? Que je ne décrypte pas ton tourment? Il me faut pourtant te mettre en garde: Zinedine Zidane ne sait rien de ton existence, et je crois même qu’il s’en fout vu qu’il a – comme tu l’as écrit, je devine le coeur lourd et une larme sur la joue – 4 enfants et une femme. Il parait qu’il va pas au bordel le samedi soir, et que son seul péché mignon c’est le gnon à celui qui traite sa mère et sa soeur. A la corse quoi.
Il ne reste plus qu’à te rabattre sur un homme-muse plus accessible. Un autochtone par exemple: sur une plage de Sardaigne, avec un bikini mini mini, à la limite de la décence (toi, pas l’autochtone), tu fais semblant de ne pas t’ennuyer en bronzant sous un soleil caniculaire; et, au bord de l’insolation, la peau rouge écrevisse, tu vois soudain arriver un italien (obligatoirement avec des cheveux bruns, courts, ayant une certaine tendance à la bouclette), qui ne traite ni ta mère ni ta soeur, mais qui te demande s’il doit appeler une ambulance.
Là, deux choix s’offrent à toi:
- faire semblant de t’évanouir pour faire l’objet d’un bouche à bouche torride
- t’évanouir vraiment, et te réveiller dans un hopital surbooké plein de vieux raides morts.

Autrement, tu peux aussi écouter “Juliette", et ses chansons marrantes telles que: “revue de détails", “la joconde", “sur l’oreiller", “la petite fille au piano"…
Voilà, bon je pars à Versailles rejoindre le Bordelais (logique) et je n’aurais pas d’internet pour compléter mon blog, alors silence pendant quelques semaines.

Votre sincère dévouée, pour qui la chaleur n’est pas un problème.

mardi 25 juillet 2006

Gilda

“Gilda” représente un climax dans la carrière de Rita Hayworth : ce film la couronne “déesse de l’amour” dans l’opinion publique. Entre la pin-up et la femme fatale, elle incarne une beauté absolue, sulfureuse, provocante, les cheveux roux brillants, moulée dans un sublime fourreau de satin noir. L’érotisme sophistiqué du film, ses dialogues acerbes et pointus, forment un cadre idéal à la cristallisation du mythe de “Gilda". Le réalisateur Charles Vidor semble rendre hommage au charisme et à la beauté de Rita et l’aide à atteindre les sommets de la gloire en lui donnant l’immortalité et un statut d’icône, de déesse.
Le scénario de ce film noir est adapté d’un roman de E. A. Ellington. Il construit une fable complexe, excentrique et cynique où l’Amérique paraît marquée des stigmates de l’après-guerre, exprimant une sorte de paranoïa à l’égard des nazis exilés en Amérique du Sud fomentant des complots. On retrouve le même canevas dans “Les Enchaînés” d’Alfred Hitchcock sorti la même année.

Subversion et homosexualité:

Si “Gilda” connaît un tel succès, c’est sans doute aussi pour la tension érotique, subversive, générée par un étrange triangle amoureux, le ménage à trois entre les trois personnages principaux. Johnny Farrell, un joueur professionnel incarné par Glenn Ford est sauvé d’un meurtre crapuleux dans les rues de Buenos Aires par le propriétaire richissime d’un casino Ballin Mundson (George Macready). Johnny jure amitié et allégeance à cet homme froid et reptilien au visage barré d’une cicatrice à la Scarface et devient son bras droit jusqu’à ce que Ballin lui présente sa nouvelle femme : la sublime Gilda. Tout est suggéré par des dialogues incisifs à double sens, des euphémismes et des situations à clés pour tromper la censure et le Code Hays sur l’homosexualité latente de Johnny et Ballen. Le couteau qui a sauvé Johnny de la mort, symbole phallique freudien, est leur “troisième ami” avant que Gilda arrive. Ballen avait pourtant lancé cet avertissement en forme de manifeste : “Le jeu et les femmes ne se mélangent pas” ! Johnny déclare aussi à Ballen : ” Je suis né hier soir quand je vous ai rencontré dans cette allée. De cette façon, je n’ai pas de passé et pas de futur, vous voyez ? Et j’aime cela.” Le double sens fait mouche. La misogynie constitue un des thèmes du film. Elle prend toute son ampleur quand Johnny Farrell jette à la figure de Gilda : “Les statistiques montrent qu’il y a plus de femmes dans le monde que quoique ce soit d’autre. Excepté les insectes. “

Fantasme mortifère:

L’affiche du film proclame : “Il n’y a jamais eu une femme comme… Gilda !” En effet, la femme qu’incarne Gilda, écartelée entre la femme fatale à la femme soumise, ne semble avoir aucune réalité : son statut relève sans doute du domaine de la schizophrénie ou de l’image dichotomique de la femme telle que l’homme la rêve. Entre l’être chaste et la putain. Dans la célébrissime scène de strip-tease du film, une des plus connues du cinéma, Gilda un long gant de satin noir en chantant “Put the Blame on Mame. Elle jette à la figure de son amant sa réputation de fille facile qui la gifle. Dans sa vie, Rita Hayworth a payé le prix de ce rôle : il est dangereux d’incarner un fantasme aussi puissant. Sur cette image empoisonnée, elle dira un jour à Harry Cohn avec une infinie tristesse : “Tous les hommes que j’ai connus sont tombés amoureux de Gilda, mais ils se sont réveillés avec moi.”

dimanche 23 juillet 2006

J'ai un problème de dépendance à Devendra Banhart mais j'me soigne


Devendra Banhart, c’est d’abord un type né en 81, l’année de naissance de ma soeurette, ça veut dire que c’est pas vieux, c’est un de ma génération. Il a une barbe et des cheveux longs, bruns, un air paumé, des vêtements achetés dans une friperie au kilo, une voix indéfinissable, une créativité hors du commun, jamais entendu jusqu’à présent, une aimable excentricité. Avec son côté bobo des années 70, accompagné de sa douce guitare, il écrit de jolies mélodies entrecoupées de drôles de sons. Devendra ne fait pas dans le commercial mais pas dans le marginal inécoutable non plus. Il construit, chanson après chanson, un style particulier, original, différent d’un morceau à l’autre.
Il y a le lancinant “Luna Di Margarita", le rigolo “This Beard is for siobhan", l’envoutant “Quetate Luna” pour mes préférés. Y a des moments dingues où il chante calmement et au bout de 2 minutes, tout s’accélère pour finir par exploser.
Je crois sincèrement qu’il y a chez lui du génie, un truc que le commun des mortels ne possède pas et envie par dessus tout, quelque chose que l’on perçoit comme magique et extraordinaire et que l’on ne s’explique pas.
Bref, pour ceux qui vont regarder mon profil sur www.last.fm, j’aime beaucoup.

Votre dévouée, friante de barracuda.

samedi 22 juillet 2006

Rita Hayworth


La vie de Rita Hayworth a suivi un chemin tortueux et douloureux, bien loin des rêves simples que nourrissait cette “idole malgré elle". De son vrai nom Margarita Cansino, l’actrice semble pourtant avoir suivi un destin indiqué par son pseudonyme sous le regard de Sainte-Rita, la patronne des causes désespérées. Sa vie tragique entre grandeur et décadence et sa personnalité ont inspiré à JL Mankiewicz le personnage de Maria Vargas, joué par Ava Gardner en 1954 dans le mythique “Comtesse aux pieds nus".
Enfance rime avec danse

Rita Hayworth est née Margarita Carmen Dolores Cansino en 1918 à New York d’une mère danseuse anglo-irlandaise et d’un père espagnol, danseur lui aussi, Eduardo Cansino. Enfant de la balle, elle grandit dans sa famille organisée comme une troupe de danse. Son, père lui apprend les danses traditionnelles dès ses premiers pas. En 1926, toute la famille bouge à Hollywood où le père chorégraphe travaille pour des comédies musicales. Elle devient ensuite la partenaire de danse de son père : son premier spectacle aura lieu au Foreign Club Cafe de Luxe à Tijuana, au Mexique en 1932. Rita travaille la danse avec une discipline de fer. Sa personnalité très timide et réservée change du tout au tout dès qu’elle monte sur scène où son talent émerveille le public.

Le cinéma ou la métamorphose empoisonnée:

Repérée en 1935 par une huile de la Fox, Rita Hayworth fait ses débuts à l’écran. C’est alors une starlette de plus perdue dans l’immensité du La-la-land. Après lui avoir donné quelques petits rôles, Zanuck, qui ne voit pas son potentiel, la libère de son contrat. Après des petites galères, Rita se marie avec un arriviste peu aimable, Judson, en 1937. Il lui décroche un contrat de sept ans avec la Columbia dirigée par Harry Cohn. Le premier geste du studio est de changer son nom : elle devient alors Rita Hayworth. Ses cheveux noirs sont teints en roux, une électrolyse lui trace une nouvelle ligne du front, plus en arrière. Rita Hayworth comme toute star hollywoodienne est formatée pour obéir aux canons de la beauté de l’époque par l’équipe du bureau de presse du studio et Eddie Judson. Celui-ci organise pour elle un nombre effrayant d’interviews et de séances photos : plus de 3800 papiers rédigés sur elle jusqu’en 1940 mais pas un pour parler de sa vie d’avant.

En deux ans elle passe des génériques des films B à un rôle dans “Seuls les anges ont des ailes” d’Howard Hawks en 1940. Elle joue avec pour la première fois avec Glenn Ford dans “The Lady in Question” : le couple dégage une vraie magie à l’écran et les studios en profiteront cinq fois… L’ascension de Rita est fulgurante. “Blood and Sand", film en Technicolor avec Tyrone Power, Linda Darnell et Anthony Quinn sacre Rita Hayworth reine d’Hollywood. Autre consécration pour cette danseuse hors paire : elle est la partenaire de Fred Astaire dans “You’ll Never Get Rich".
Life Magazine fait sa couverture avec une image d’elle, sublime, le 11 août 1941 : Rita symbolise alors la pin-up ultime pour tous les GI américains engagés dans la deuxième Guerre Mondiale. Son image est collée sur une des premières bombes atomiques larguées le 1er juillet 1946 sur l’atoll de Bikini. Plus tard Rita a dit : “je hais la guerre ; toute cette histoire autour de cette bombe me rend profondément malade “
En 1942, elle divorce puis se remarie avec le génial Orson Welles en 1943 dont elle aura une fille, Rebecca : ce couple mythique condense alors tout le génie et la glamour de l’âge d’or du cinéma américain. Welles lui offre en cadeau de rupture un de ses plus beaux films “The Lady from Shanghai” (1946) où elle incarne une femme fatale, Elsa Bannister, les cheveux coupés et teints en blond. Le final époustouflant du film se déroule à l’aube dans un sinistre parc d’attractions de San Francisco : capturée dans un labyrinthe de miroirs, elle meurt piégée par ses reflets menteurs en hurlant “je ne veux pas mourir". Par cette parabole cynique, Orson Welles évoque alors ce que devait être sa vie de star et d’icône.

Grandeur et décadence tragique d’une étoile:

Lors d’une fête à Cannes donnée par Elsa Maxwell le 3 juillet 1948, Rita est présentée au prince Ali Khan qu’elle épouse en 1949 au terme d’une liaison sous le feu des tabloïds. Bien avant Grace Kelly, c’est l’union de l’aristocratie et d’Hollywood. Ce mariage chaotique et douloureux jusqu’au divorce en 1953, blesse encore une fois l’actrice qui déteste la superficialité de la vie avec le Prince, mondain jusqu’à l’excès. Suivent Encore deux unions malheureuses. Elle dira plus tard : “Ce qui me surprend dans la vie ce n’est pas que les mariages échouent mais que des mariages réussissent.” Son retour sur les écrans est un succès en 1951 dans “Affair in Trinidad” mais son déclin s’amorce dès les années 60 jusqu’au dernier film en 1972 “La colère de Dieu". Sans le savoir, elle est rongée depuis le milieu des années 50 de la maladie d’Alzheimer, alors mal identifiée. Elle meurt en 1987 à New York, sans avoir pu vivre la vie simple à laquelle elle aspirait : “Tout ce que je voulais était ce que tout le monde veut, vous savez, être aimée".

-> Bon article trouvé sur Arte, ça me fait un peu penser à Marilyn

jeudi 13 juillet 2006

VACANCES !

C’est les vacances, enfin!
Plus de réveil qui sonne à 7h du matin, plus de petit déjeuner englouti avec un seul oeil ouvert, plus de trajet à faire avec mon lourd ordi, plus de dossiers à décortiquer, plus d’ordres à exécuter, plus d’obligations… rien que des siestes, du jus d’orange, des bouquins et des films. Le Bonheur!

dimanche 2 juillet 2006

Et sonne l'heure du glas



L’étudiant, négligé par essence, voit chaque année de sa vie marquée par un rituel: la connaissance de ses résultats. Tapis derrière ses certitudes (et ses incertitudes), il guette le moment propice pour s’avancer avec une feinte désinvolture vers le panneau d’affichage ou l’écran d’ordinateur qui lui octroira satisfaction ou désespoir.
Parfois, soudain effrayé par la perspective de finir seul, abandonné de tous car marqué par l’echec, il renonce et court en sens inverse du panneau d’affichage pour montrer que de toute façon, les résultats, on s’en balance. Parfois il rajoute “merde", s’il est énervé.
Mais l’étudiant revient toujours, perpétuellement attiré par ce qui lui ouvrira (ou non) une porte vers l’avenir lointain, et finit par chercher frénétiquement son nom dans les listes, le coeur battant à toute allure, la sueur au front. Et puis là, devant ses yeux, au dessus de son doigt tremblant, un nom, le sien, un nombre à côté, la joie ou la tristesse mais le soulagement de savoir.
Après seulement, il regarde les résultats des autres, un peu voyeur, en se réjouissant des bonnes notes des uns mais pas des mauvaises des autres, parce que l’étudiant croit être religieux, comme notre siècle (c’est Malraux qui l’a dit).
Alors il s’en va, deshydraté sous un soleil de plomb, avec le sentiment d’exister, pour la bête raison qu’il a son nom inscrit sur des registres officiels.
Gamin, va.

Votre dévouée, diplomée, qui va immigrer en Suède ou en Norvège, là où les gens trouvent que c’est l’été quand il fait 20 degrés à midi.