dimanche 28 janvier 2007

Le bon mot du dimanche 28 janvier.

Les critiques de ciné sont les comiques du XXIeme siècle. J'avais déjà noté les remarques de journalistes de l'Huma ou de Télérama sur Apocalypto.
Je viens là de tomber sur une façon très élégante de dire que le film "Tais-toi" est nul et peut être regardé à la limite que par les exténués des méninges:

"On est loin, il est vrai, de la vérité psychologique des Veber habituels, mais "Tais-toi" a quelque chose d'abstrait, d'algébrique, qui peut fasciner les amateurs de comique pur, et reposer, le temps de la projection, les âmes, comme disait Beaudelaire, fatigués par les luttes de la vie."

De Alain Riou, dans le TéléObs. (oui, j'ai des références)

Votre Dévouée, qui trouve le film en question très rigolo et qui est peut-être par conséquent, fatiguée par les luttes de la vie.

mardi 23 janvier 2007

L'Abbé Pierre



Je n'ai pas énormément de sympathie pour l'Eglise catholique, et pour Benoit XVI en particulier, mais j'en avais beaucoup pour l'abbé, le seul qui osait dire à l'Eglise qu'elle se trompait: pour les préservatifs, pour l'ordination des femmes, pour le mariage des prêtres notamment. Et il le martelait en si brillant orateur, avec des mots si justes et une voix si ferme que ça ne laissait pas grand monde indifférent. En tout cas pas moi.
Alors maintenant, tout le monde peut se dire qu'il était bien brave, mais il y a encore un type qui est mort de froid il y a deux jours. Chirac laisse une note de milliers d'euros en frais de bouche, De Villepin ouvre des Chevaliers Blancs, Sarko dépense 4 millions pour son meeting...
Et le français moyen vit lui même en "bonne conscience" comme disait l'abbé.
Je ne sais pas si c'est aux simples particuliers, ceux qui bossent chaque jour pour payer leur loyer de recevoir cette culpabilité, peut-être que c'est à l'Etat, avec l'aide de nos impôts, de faire le plus gros du boulot: d'ouvrir des structures, de proposer des emplois, de prendre en quelque sorte chaque personne par la main pour la sortir du ruisseau. Mais l'Etat, c'est le gouvernement, et le gouvernement pour l'instant, il vide les caves en prévision des échéances électorales. Avec cette bonne conscience que nous reprochait l'abbé.

samedi 20 janvier 2007

Banksy


Banksy, c'est un anglais. A priori 28 ans, sans visage, juste des pochoirs, des bombes de toutes les couleurs et des idées plein la tête pour bousculer un peu le monde.
A son actif: un tigre s'échappant d'un code barre, une fille serrant une bombe dans ses bras, deux bobbys s'embrassant avec passion, un ange qui fume recroquevillé dans un coin, un petit singe sur la salopette duquel est marqué: "Laugh now. But one day we'll be in charge"...

Rendez vous sur un blog qui référence quelques unes de ses nombreuses oeuvres: CLique donc ici Manant.

J'aime assez l'idée de faire réfléchir pacifiquement les gens sur des problèmes aussi graves et sujets aux passions tels que la guerre, l'indifférence face à l'épidémie de Sida, la condition des femmes, les inégalités sociales, l'attrait du pouvoir, l'égoïsme, la cupidité...

Il a fait un coup formidable récemment: il a remplacé tous les albums de Paris Hilton dans un magasin par des copies qu'il avait fabriqué: les photos avaient été trafiquées ainsi que les chansons.
(Paris Hilton, qui est une honte pour toutes les femmes qui combattent pour qu'on ne nous voit pas comme des objets sexuels.)

Je me permets de vous indiquer le site officiel de Banksy: Clique ici aimable visiteur.
Votre dévouée, même au courant des artistes outre-Manche!

mercredi 17 janvier 2007

Où diable sont passées les séries?

Bon alors? Depuis la fin novembre, j'attends de savoir comment Scofield va s'en sortir, s'il va retrouver Sarah, s'il va lui dire qu'il l'aime, si le flic du FBI est réellement mort, comment le psychopathe Kellerman va prendre une raclée, comment ils vont se débrouiller pour faire éclater la vérité. Et plein de choses encore.
Quelle est la motivation des chaînes de distribution de nous faire patienter des mois entre deux épisodes d'une série?

Alors que Desesperate Housewives a repris, on attend toujours Heroes et Prison Break. Heroes, c'est la même frustration: ils ont coupé au moment tragique où toute l'histoire peut basculer dans l'Apocalypse!
Je ne me souviens même plus des prénoms. Je me demande simplement si la blonde schizophrène va parvenir à se sauver d'elle-même, quel est le pouvoir de son fils, si Syla va tous les tuer les uns après les autres, si le destin du peintre est inévitable, si le gentil petit japonais va accomplir sa mission, si ... J'ai plein de si et aucune réponse.

Fin du mois m'a-t-on dit. J'attends, mes doigts crispés sur la télécommande et un tressautement nerveux dans la joue.

lundi 15 janvier 2007

American Gods de Neil Gaiman

Si dans la colonne de gauche la liste de mes livres préférés est peu fournie, ce n'est pas parce que je ne lis pas, c'est parce que peu de livres lus me plaisent réellement, sans "sauf" ou "mais".

Avant de descendre Neil Gaiman ou son traducteur, je tiens à préciser que j'ai adoré "Neverwhere" et "Stardust", inventifs, originaux, agréables, des entrées dans le monde du merveilleux. Je me suis donc plongée avec enthousiasme dans la lecture d'American Gods. Cependant, j'ai décidé d'en arrêter la lecture (j'en suis à la moitié environ) parce que c'est dégueulasse.
Un truc m'horripile dans la littérature: la vulgarité. Même pour mettre une ambiance malsaine utile, ça me révulse. Et American Gods, ou en tout cas sa traduction française est d'une vulgarité frôlant parfois la pornographie.
J'aime la subtilité des styles, les émotions un peu retenues, les élégantes pudeurs, les ambitions cachées, la description de regards chargés de passion, de rancoeur, de colère, de bonheur.
Un de mes bouquins préférés est "Au bonheur des dames", que je connais presque par coeur à force de le relire. C'est un chef d'oeuvre. C'est aussi la preuve que l'on peut écrire quelque chose qui touche à la sexualité sans être vulgaire.

Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'histoire d'un type qui est directeur d'un de ces grands magasins qui viennent juste d'être construits à Paris et qui sont en train de couler toutes les petites boutiques, dont celle de l'oncle de Denise, une jeune fille qui vient chercher un emploi en ville.
Mouret (le directeur) l'embauche et a l'habitude de coucher avec quelques vendeuses, de temps en temps, par pur appétit sexuel, aucun sentiment là dedans. Un jour, il jette son dévolu sur Denise, qui refuse.
Ce sera alors une obsession pour lui: il faut qu'elle cède. Il s'acharne donc à sa conquête tandis que son grand magasin conquiert toute la ville. Et plus il insiste, plus sa fortune augmente avec son succès professionnel, plus elle s'obstine dans son refus, tranquillement au début puis de moins en moins. Des sentiments naissent entre eux mais ils ne se le disent pas, ils campent sur leurs positions, chacun nourrit son obsession bientôt aveugles au bouleversement de la société qui est en train de s'opérer à la vitesse de l'éclair.

Il y a une scène que j'aime beaucoup où Mouret croise Denise accompagnée de son petit frère. Il l'a renvoyée pour une sombre histoire de rumeur et il ne pense qu'à elle. Il s'arrête de marcher et lui demande comment elle va et si là, à ses côtés, c'est son petit frère. (Parce que la rumeur qui lui avait couté son emploi était que le petit garçon était son fils et non son frère)
Elle est saisie de stupeur qu'un personnage aussi important, autoritaire et inflexible lui adresse la parole gentillement après l'avoir fait passer pour une trainée. Elle échange quelques mots avec lui, toujours étonnée et se remet en route. Son trouble n'est décrit que dans son pas, trop rapide pour le gamin qui la tient par la main.
C'est très vite résumé, on pourrait écrire des centaines de pages sur les métaphores, les messages implicites et le style de Zola.

Personne n'ignore d'ailleurs qu'il a été trainé dans la boue. La faute au naturalisme, à la description de la misère, des émotions violentes et de la sexualité. Pourtant, (et j'ai lu tous les Rougon Macquart) il n'est jamais vulgaire, même dans "La Terre" où le sujet périlleux de la pulsion sexuelle est omniprésent.

J'espère que c'est le traducteur de Neil Gaiman qui affabule parce qu'il est vrai que la vulgarité d'American Gods ne lui ressemble pas.

Votre dévouée, déçue.

dimanche 14 janvier 2007

No promises: le très bon nouvel album de Carla Bruni


L'idée de trouver un quelconque talent musical à une fille qui est déjà belle (dans le genre osseux à la mode), amoureuse, riche, et qui fait sa moue boudeuse sur toutes les photos de magasines, ça me lourde.
Pure jalousie.

Le premier album de Carla Bruni est excellent, ça m'avait déjà soufflée: elle a un talent certain pour les bons mots, les jolies tournures de phrase, les murmures sensuels. C'est ça sa principale caractéristique: sa voix est d'une sensualité du diable.

J'attendais donc le second album avec impatience. Le deuxième album après un succès, c'est toujours un peu casse gueule.

Dès l'écoute des premières chansons, j'ai trouvé qu'elle machouillait un peu la langue de M. Tatcher. Ou alors elle mangeait en même temps. En fait, l'erreur vient de mes oreilles, parce que quelques minutes plus tard, il m'a bien fallu reconnaître que c'est de la très bonne musique. C'est doux, calme, élégant, sensuel. Rien de moins.

Cependant, ma préférence va au premier album parce que les paroles des chansons sont un plus formidable: en anglais, je peux pas me prononcer dessus parce que je comprends rien à ce qu'elle raconte.

Comme j'ai pas le temps de m'étendre sur le sujet, je vous joinds un article du nouvel obs:


Après avoir créé la surprise en 2002 avec l'album "Quelqu'un m'a dit", écoulé à deux millions d'exemplaires dans le monde, Carla Bruni sort lundi chez Naïve un second opus tout aussi réussi. Elle met sa voix à la fois grave et aiguë, son phrasé si particulier, à la disposition de poètes anglais et américains, William Butler Yeats, Wystan Hugh Auden, Emily Dickinson, Christina Rossetti, Walter de la Mare ou encore Dorothy Parker.

Même si elle n'est pas à l'origine des textes, elle impose sa personnalité tout en développant ses thèmes de prédilection: le désir, la peur de s'engager, le temps qui file, le chagrin.

Produit, comme le précédent, par Louis Bertignac, l'opus de onze titres flirte avec aisance principalement entre folk et blues, et parfois avec la pop. Les guitares et l'harmonica sont en avant, soutenues par une batterie et un piano aériens.

"L'anglais est une langue pleine de consonnes et pleine de rythmes tonales et toniques. Au début, j'ai lu la musique de ces poèmes avant d'en cerner tout le sens", précise la chanteuse pour qui ce disque n'est "absolument pas une parenthèse".

"J'aurai pu faire 'Quelqu'un m'a dit 2' mais j'ai au contraire cherché un espace de liberté de façon instinctive", a-t-elle expliqué à l'Associated Press. "Je ne sais pas si ce disque correspond à ce que le public attend. Ce n'est pas un album commercial".

L'ancien mannequin fait d'ailleurs preuve d'une réelle modestie face au succès de son premier essai. "Beaucoup d'artistes sont morts dans la misère et dans l'ignorance la plus totale. Le succès conjugue parfois la chance et le hasard. Ce n'est pas un marqueur de valeur sinon il faudrait refaire l'histoire de l'art", sourit-elle tout en reconnaissant avoir été particulièrement "touchée" par l'engouement en France. "Même si j'ai un passeport italien et que j'aime chanter en anglais, je n'écris qu'en français. Ça me vient de ma grand-mère maternelle qui habitait Saint-Etienne. Je ne sais pas si je suis dans le coeur des Français, mais les Français sont depuis longtemps dans le mien".

Chantera-t-elle un jour des poètes français? "Léo Ferré, Jean Ferrat, Serge Gainsbourg, Juliette Gréco et tant d'autres l'ont fait merveilleusement bien. Je ne pourrai pas faire mieux. J'aimerais en revanche mettre en musique des auteurs contemporains comme Michel Houellebecq. La chanson qui est prête lui a beaucoup plu. On verra!"

Carla Bruni ne renie en aucun cas son métier de mannequin. "Cette profession est aussi ludique qu'épuisante physiquement et psychiquement. Elle peut être déstabilisante pour des gens fragiles. Mais moi, elle m'a beaucoup appris", reconnaît-elle. "Elle m'a fait mûrir et m'a mis le pied à l'étrier dans mon rapport difficile à l'image. Il faut aussi reconnaître que les mannequins ont beaucoup de chance. Quand les gens connaissent votre image ça vous ouvre les portes".

A-t-elle peur de vieillir? "Non!", lance-t-elle. "Ça m'ennuie tout simplement car le temps passe trop vite. Seule une belle chanson peut rester éternelle ou quelques artistes comme les Rolling Stone", sourit-elle. "Ils iront comme moi un jour six pieds sous terre, mais eux, ne mourront jamais!"

Et si Mick Jagger lui proposait un duo? "Ce serait oui tout de suite. Mais mon rêve serait un jour de chanter avec Bob Dylan", avoue-t-elle.

L'album "No Promises" sort le 15 janvier chez Naïve qui publiera aussi le 23 janvier un recueil de poèmes choisis par Carla Bruni. AP

vendredi 12 janvier 2007

Les métaphores de l'Humanité

Alors là, je me marre. Figurez-vous, les p'tits choux, qu' afin de conclure mon dossier de recherche qui s'éternise, je trouve souvent sur le site de l'Humanité de savoureux articles sur la débilité de notre gouvernement, ce qui est logique venant d'un journal d'extrême gauche.
Mais l'Humanité fait aussi dans la critique cinématographique hallucinante.

-> A propos du nouveau film de Mel Gibson, notre amoureux du gore:

"Si la puissance visuelle perdure (saluons un emploi bluffant de la vidéo HD), elle est aussitôt mise au service d’une cause des plus douteuses. Ne parlons même pas de la polémique soulevée par les historiens qui accusent Mel Gibson d’avoir confondu mayas cultivés et aztèques barbares tant on préférera toujours la mise en croix sur fond de maisons flamandes due à un artiste à la croûte réaliste commise par un tâcheron.
Simplement, l’habillage historique, dont la production fait grand cas, n’est là que pour dissimuler un film d’ultraviolence des plus quelconques. On se hait, on se poursuit, on s’étripe, on s’empale, on s’éviscère avec un sadisme exceptionnel. Les têtes roulent au fil des escaliers des pyramides et sont rattrapées au vol par une foule en délire, on chasse comme des lapins des prisonniers relâchés pour servir de cibles humaines.
Bon, Schoedsack faisait de même avec succès en 1932 dans les Chasses du comte Zaroff mais, ici, les références seraient plutôt Mad Max, Indiana Jones et Rollerball. On ne voit guère quoi sauver, sauf à s’intéresser à Mel Gibson comme un de ces cas cliniques à la - Dupuytren qui, il y a un siècle, aurait ouvert son cabinet de curiosités avec foetus difformes immergés dans le formol. Si Apocalypto est voué à passer à la postérité, ce sera pour avoir été le premier film gore tourné en yucatèque."

Je trouve ça plus inventif que le néanmoins humoristique: "Indigeste, idéologiquement confus, mais assez festif dans le n'importe quoi." des Inrockuptibles et que le très très synthétique mot de Télérama, drapé dans sa dignité: "Attention Navet."
On n'a pas les mêmes valeurs.

Votre dévouée, qui aime également les festivités.

jeudi 11 janvier 2007

Guerre sans fin

Faites tuer votre enfant pour quelques dollars



Chers tous,

Ce matin, la mine chiffonée et les yeux fermés, je faisais ma toilette quotidienne avec Europe 1 lorsque j'apprends la "nouvelle" méthode de recrutement de W. pour son nouveau renfort en Irak. Des lycéens et des immigrés.
Des types en uniformes roulent des mécaniques dans les couloirs des lycées et proposent de l'argent en échange de services rendus dans l'armée. Un gamin enrolé dit au journaliste que 3000 soldats américains sont morts contre 20 000 irakiens (chiffres largement contestables vu la fréquence et l'intensité des attentats suicides) et que donc il y a moyen qu'il s'en sorte vivant en empochant le pactole. Le journaliste lui demande ce qu'il fera avec l'argent s'il revient. Il répond qu'il ira à l'université.
Pour étudier aux Etats-Unis, se cultiver ou tout simplement exercer le métier que l'on souhaite, il faut être riche. Huzzah pour le pays de la Liberté!
Au début de la guerre d'Irak, une jeune fille de 20 ans avait été gravement blessée et avait fait la une des journaux internationaux parce qu'elle était un des premiers soldats atteints physiquement. Elle aussi s'était engagée dans l'armée pour poursuivre ses études.
C'est quand même incroyable dans un pays démocratique qu'il y ait de telles inégalités sociales. Inutile de répéter qu'en France, les non boursiers paient 400 euros environ pour aller à la fac et que les boursiers ne paient quasiment rien.
Et n'en déplaise à l'ami Fredo, cela est tout à fait normal. Un peuple que l'on prive d'éducation est un peuple de veaux que l'on peut manipuler avec plus de facilité il est vrai. C'est peut-être ça la véritable stratégie de Bush, le brain drain s'occupera d'apporter quelques cerveaux pour la recherche, quelques audacieux aux dents longues feront fortune et une partie de la classe aisée produira de futurs avocats, médecins et je ne sais quoi.
La grande partie de la population, elle, ira se faire canarder en milieu hostile, où elle pètera un jour un boulon et ira massacrer un village entier, pour se calmer les nerfs. (cf la tuerie de femmes et enfants irakiens reconnue à demis mots par l'état major américain). Tout ça parce que la société n'aura pas voulu assurer le minimum d'égalité sociale en accordant aux plus pauvres le même droit d'étudier que les riches.

Il ne faut sans doute pas oublier de mentionner les immigrés, dont l'engagement leur assure à eux et leur famille la nationalité américaine. Un mexicain d'une trentaine d'années, interviewé l'autre jour disait que s'il mourrait, lui, c'était pas grave, sa femme et son gamin auraient de quoi vivre en Amérique. Le rêve américain? ça lui fera une belle jambe à la veuve, d'autant plus que si elle trouve un boulot, ce ne sera sans doute pas coursier en bourse.


Votre dévouée, française.

dimanche 7 janvier 2007

Positive Attitude!

Je remarque, quand je visite des blogs en cliquant au gré du vent (j'aime bien dire n'importe quoi) de plus en plus de gens qui se morfondent sur leur pauvre vie misérable: et on est seul et la politique c'est trop nul, et qu'on a pas envie de finir caissière du super U, et que la vie est difficile...
Bon, déjà, comme je le disais dernièrement à mon auditoire captivé, ça ne sert à rien de répéter inlassablement sur son blog qu'on est malheureux parce que:
1/ Tout le monde s'en fout. A la limite, les amis proches peuvent faire semblant d'écouter en pensant à leurs propres déboires mais généralement, ça suscite un désintérêt total.
2/ Le plus souvent, on n'est pas vraiment malheureux. C'est vrai quoi, s'ennuyer à l'école ou au boulot (ce qui revient le plus souvent avec la solitude), c'est pas ultra dramatique non plus. Avoir été violé, torturé, mangé par son camarade, ou être gravement malade, là ça peut rendre malheureux. Pas se faire chier tout seul le dimanche devant son ordi avec connexion wifi.

Du coup, essayons la positive attitude, pronée par des psy, d'obscures philosophes, une chanteuse pour gamines et un ancien premier ministre:

-> Vous lisez cet article, vous avez donc un ordi connecté à internet, par conséquent votre situation matérielle n'est pas particulièrement mauvaise. Si vous étiez sous une tente malgré le redoux, je n'en dirai pas autant.

-> Vous êtes seul? Mais vous avez une famille (même si parfois il en manque quelques membres), et des amis, à part si vous êtes caractériel, cannibale, schizophrène, ou tout simplement Paris Hilton.
Vous pouvez donc harceler à loisir les dits proches, en les appelant en PCV pour leur dire combien ils vous manquent et que vous passez donc le bonjour à la Tante Odette qui n'a plus toute sa tête, et que vous irez passer les vacances dans la maison familiale alors que vos parents avaient prévu de longue date un voyage aux caraibes, d'ailleurs vous aimeriez beaucoup aussi y aller, aux Caraibes.

-> Vous vous dites que la politique française c'est vraiment trop nul?
FAUX! Alors là trop archi faux! Entre Marie-Ségolène notre reine et Sarko Le Nabot (juste pour les rimes) yahoo se peuple de petites phrases ridicules, rigolotes, bêtes et parfois assassines. Sarko inaugure le salon des bovins et Ségo loue la bravitude qu'il faut pour gravir la montagne jusqu'à la victoire.
Allumez donc votre radio sur Europe 1 le matin vers 8h45 et Canteloup vous parlera de Bayrou ni à droite, ni à gauche, de Chevènement-Le-Ressucité qui depuis débloque complètement et rallie la cause en espérant un ministère, de Chirac futur président octogénaire, du facteur qui prône la Révolution...ect

-> Vous vous dites que la France est vieille et retardée? Non, la France, notre cher pays (dont malheureusement le drapeau a été annexé par un parti d'extreme droite) est notre fière patrie au sein de laquelle il fait bon résider car:

- on y mange du bon fromage: du camembert au lait cru, du chèvre qui embaume le frigo pour des mois, des crotins de chavignol, du comté de Poligny...
- on y critique librement le pouvoir en place sans se faire iradier au polonium 210.
- on y visite des musées comme le Louvre, Orsay et d'autres où les plus grandes toiles des maîtres sont exposées.
- on a un super système de santé avec remboursement des visites chez le médecin et des médocs.
- on y vit en paix sans avoir peur de se prendre une bombe dans les jambes quand on se promène dans la rue.
- tous les citoyens majeurs de nationalité française inscrits sur les listes électorales peuvent voter selon leur conviction et de manière secrète.
- on n'a pas envoyé notre armée se faire bousiller et bousiller les autres dans les guerres irresponsables de W. Bush.
...eccetera

En gros, s'il y a toujours des trucs à améliorer, on vit quand même en paix dans un pays où la démocratie fonctionne plutôt bien.

Votre dévouée, qui dit merci à la vie.

Bravitude et grosse écharpe en laine de mouton.


Pff voilà, c'est la fin des vacances, l'heure de se débrouiller pour boucler un dossier de recherche en quelques jours, de se mettre à la diet, de se languir du Bordelais, de se lever plus tôt. Heureusement, y a Ségolène Royal pour me faire rire en se déguisant en bonhomme des neiges avec son écharpe sur la tête (cf la photo sur la muraille de Chine). Ou alors elle croyait que la Chine était un pays musulman. C'est possible aussi. Quoi qu'il en soit, elle fait preuve de bravitude en essayant de nous communiquer sa bonne humeur, dans un don de soi aussi généreux qu'original.
Moi je propose qu'on ne se laisse plus enfermer dans le carcan du vocabulaire défini dans les dictionnaires, faisons preuve d'inventivité dans la description de nos sentiments: ne succombons pas à l'aigritude!

Oui et ceci est mon second post de l'année contrairement aux apparences: j'avais mis un court métrage de pixar très rigolo le 1er janvier mais YouTube a quelques problèmes de Copyright donc j'ai dû le retirer.
Vous pouvez tout de même aller sur le site de Pixar, le court en question se nomme "for the birds".

Je vous prie d'agréer, madame, monsieur, mes salutations les meilleures.
Votre dévouée.

Post Scriptum: un internaute anonyme sur un blog visité par hasard écrit que bravitude c'est un néologisme qui regroupe deux mots: bravoure et altitude. C'est par altruisme que je vous dis ça parce que moi hein bravoure, bravouritude, bravitude, peu importe, le truc, c'est faut qu'on soit brave. Voilà le réel sens de ce message!