vendredi 30 mai 2008

La Chine s'ouvre selon Chappatte

mercredi 28 mai 2008

L'audace de Bertrand


Dans la vie, il y a des types cool, avec une chemise blanche déboutonnée jusqu'à mi-torse et de l'audace. Comme Bertrand, l'homme du vélib, l'audacieux libéral, qui le montre et l'écrit dans un bouquin à la couverture improbable.

Quand je vois une couverture comme ça, déjà ça me fait marrer mais ensuite, je me pose la question des conseillers. Un garçon bien ancré dans la vie politique comme lui, maire de la capitale et tout le tralala, ça doit avoir des conseillers pour le fond comme sur la forme.
Et là, en l'occurence, la forme pêche :

1) c'est quoi ce petit geste de la main? D'un air de dire, "viens, électeur, frotter ta hanche contre la mienne, je te ferai des guilis sous le menton".
Personnellement, je n'aime pas trop cette familiarité.

2) Il convient de boutonner sa chemise en société, on n'est pas Aldo Maccionne à la plage, on n'est celui qui brigue plein de postes au PS et à la tête de l'Etat français, ce qui n'est pas rien. Peut-être a-t-il osé ce style débraillé afin de faire jeune.
Alors, en tant que jeune, je voudrais mettre les choses au point : non, le jeune ne montre pas son caleçon, n'a pas de boucle d'oreille en faux diamant, ni de casquette perché sur le sommet de son crâne, ni de ferraille autour du cou, ni de gigantesques lunettes de soleil qui lui mangent tout son minois, ni un écouteur mp3 en volume maximum , et il ne parle pas fort dans son portable durant un trajet en transport en commun en reluquant avec insistance les courbes d'une jeune.
Non. Sauf quand le jeune est un beauf, ce qui peut malencontreusement survenir.

3) L'audace, c'est un grand mot de la littérature et de l'Histoire. Si j'étais lui, je l'emploierai pas à la légère avec une chemise déboutonnée et un geste de la main.
Bien entendu, j'y vois une référence à la célèbre apostrophe de Danton : "De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace...". Et là, replacé dans le contexte politique de ce début du XXI ième siècle, où les loups se mangent entre eux, où le PS implose, où le courage consiste en le lancement d'un vélo en guise de transport public alors que des gens en France (et à Paris notamment) n'ont plus de toit et plus de quoi se nourrir, ça me laisse toute chose.
Pour avoir de l'audace, il faut avoir du courage et les politiques en sont totalement dépourvus, qu'ils soient de droite, de gauche ou d'ailleurs.

L'audace dans la bouche de Delanoe, ça me parait indécent. Il a fait quoi d'audacieux dans sa vie lui? Il a proclamé le Dalaï Lama citoyen d'honneur de la ville? Cool. C'est vrai que c'est mieux que rien, ça a permis à Rafarin-le-cabotin d'aller poser un genou à terre en Chine et à Sarkozy de présenter ses plates excuses.
Vous allez dire que je m'emporte. Non, je crois que j'ai dépassé le stade de l'emportement, et de l'espoir dans la foulée : je n'attends plus rien des politiques actuels. Si ce n'est leur retrait de la vie politique.

Bon allez, cette photo va aller dans mon dossier Images/bêtisier.

Celle qui doit réviser impérativement. IMPÉRATIVEMENT!

lundi 26 mai 2008

Indiana Jones


Contrairement à ce que pense la majorité des critiqueurs d'allociné, qui de toute façon n'ont pas un brin de jugeotte, le nouvel Indiana Jones n'est pas une nullité sans fond. C'est un bon film d'aventures qui souffre simplement de la prise d'une substance hallucinogène par son scénariste.

En effet, laissez-moi vous raconter cette histoire avec moults détails.

D'abord, comme Indiana est vieux et cagneux, il se découvre un fils en la personne d'une petite frappe ridicule mais attachante (Shia), ce qui permettra à Harrison de prendre enfin sa retraite. Il y a la sublissime Cate Blanchett, russe et dotée d'un magnifique casque brin luisant à la Mireille Mathieu en plus court, qui fait semblant d'être voyante mais qui ne voit jamais rien, et qui cherche des noises à Indiana, parce que dans l'histoire c'est la méchante. D'ailleurs elle plisse ses yeux bleus sans aucun mobile, comme seuls le font les vrais méchants.

Bref, après être sorti indemne d'une explosion nucléaire en s'étant habilement caché dans un réfrigérateur, Indiana part pour le Pérou avec un crâne en plastique qui scintille pour aller retrouver son ancien pote qui est devenu fou, et aussi accessoirement son ex-copine qui est la mère du fils qu'il vient de se découvrir. Dallaaaaaaaas ton univers impitoyable...
Alors, ensuite, il va raccrocher le crâne en plastique sur un squelette en plastique qui est en fait un extraterrestre qui le remercie gentillement pour ensuite tenter de l'assassiner lâchement grâce à des pouvoirs paranormaux qui sentent bon le film de science-fiction des années 70.

C'est drôle. Sauf quand l'extraterrestre met le feu aux yeux de Cate.

C'est un film d'aventures très sympa jusqu'à ce qu'un scénario de série B se glisse dans le film avec la subtilité d'un Raffarin s'exprimant à la tribune.

Ceci dit, ma voisine a commenté tout le film à son mec (qui n'en pouvait visiblement plus) avec une voix suraigue, en criant des : "oh mon dieu! c'est donc ça une explosion nucléaire!" , "attention indiana, derrière toi!", "oh non c'est triste", "ça fait peur". Entre deux gloussements. C'était une expérience hors du commun, un peu comme voir un film à côté de Paris Hilton, mais en brune.
J'ai plusieurs fois soufflé fortement en la regardant fixement, mais elle me voyait pas, elle ne percevait même pas ma présence, elle ne s'est pas demandée si elle gênait quelqu'un, elle semblait vivre chaque instant pleinement sans penser à autre chose, sans réfléchir.
Je me suis dit tout d'un coup, au passage où Indiana et toute la clique sortent indemnes et à peine humides d'une chute vertigineuse genre celle du Niagara, que non, il n'y a pas que les imbéciles qui sont heureux, simplement ça aide.


Votre dévouée, qui a toutefois passé un agréable moment.

vendredi 23 mai 2008

C'est DEVENDRA BANHART sur la photo ***

Enfer et damnation. J'en ai plus que marre du festival de Cannes, ou plutôt du traitement qu'en font les journalistes. D'accord, y a du people, mais c'est surtout aussi des films. Le problème c'est que quand vous tapez "festival de Cannes", s'affichent des articles style : "les plus belles robes", "les plus beaux décolletés", "estelle lefebure sort la robe à pois!". Au secours !

Le pire est le traitement réservé à Devendra Banhart, qui est quand même un des chanteurs - compositeurs les plus talentueux de sa génération, c'est un type qui a du génie, mais qui est décrit comme le "petit ami de nathalie Portman". Oui, Nathalie Portman, la fille à qui on a envie de donner des claques quand elle raconte qu'elle est végétarienne depuis l'âge de 8 ans, qu'elle est diplômée de je ne sais quelle université à quelques centaines de milliers de dollars l'année de scolarisation, qu'elle a tout de même le temps de jouer dans des films-d'auteur-à-messages... Cette fille est l'archétype de la petite pimbêche minaudeuse qui a vu sa tête enfler en même temps que son cachet.
Personnellement, elle m'insupporte. C'est pourquoi j'évite de regarder des films dans lesquels elle joue ou de lire des trucs sur elle.

Mais à présent, un truc fou se passe : Devendra Banhart, le génie du XXIème siècle, n'est jamais cité quand il apparait sur une photo avec la niaise, il est toujours décrit comme "le petit ami de Nathalie Portman".
J'ai envie de secouer les journalistes de toutes mes forces.

PIRE ! Sur un forum, des internautes disaient que N. Portman s'était dégotté un Chabal américain, qu'il avait un look ridicule avec sa grosse barbe et ses cheveux dans les yeux. Là encore, personne ne dit son nom. C'EST DEVENDRA BANHART ! Prend conscience peuple, qu'il est le révolutionnaire du folk!

Est-ce que quelqu'un pourrait leur expliquer que Devendra Banhart ne s'habille pas excentriquement pour coller à une tendance mais parce que c'est sa manière d'être? Parce que son apparence est aussi excentrique que sa musique et que son esprit?
Est-ce que quelqu'un peut expliquer aux gens qu'on ne devrait pas dire "le barbu c'est le nouvel ami de Nathalie Portman", mais : "Devandra Banhart accompagnée de son amie".
Et il faudrait m'expliquer à moi ce qu'il lui trouve à cette fille, outre ses grosses joues et son engagement bobo-chic pour la planète.

Votre dévouée, scandalisée, épouvantée, époustouflée, enflammée, énervée.

dimanche 18 mai 2008

Night Shyamalan

J'aime bien les films de M. Night Shyamalan. J'adore, j'admire Sixième sens, j'aime beaucoup Le Village, un peu moins Incassable, beaucoup La jeune fille de l'eau, je n'ai pas vu Signes et j'attends Phénomènes.
Je comprends qu'on ne puisse pas adhérer à son univers, qui est spécial, et qui colle au mien : cette idée qu'il pourrait y avoir des choses inexplicables et qu'il va falloir en prendre son parti. Et cette idée qu'il y a les apparences et qu'il pourrait y avoir autre chose derrière.
Certains le prennent au pied de la lettre et voient en lui un "mystico-religioso-moralisant", dixit un critiqueur d'allociné.


Hihi. Non, je ne crois pas que Night (on va l'appeler comme ça, c'est plus court à écrire quoique là j'ai écrit une longue phrase au lieu de mettre son nom en entier ce qui m'aurait coûté moins d'énergie) soit une "mystico-religioso-moralisante" personne. C'est quelqu'un qui imagine plein de choses à partir de l'idée qu'il pourrait exister des choses, des évènements, des gens même, qu'on ne voit pas, qu'on ne perçoit pas, qu'il y a autre chose que notre monde tel qu'on le sent.

Exemple:
Il est 22h, je suis devant mon ordinateur, j'écoute le requiem de Mozart, mon oeil droit me gène car j'ai une cloque dessus qui va nécessiter une intervention chez l'ophtalmo dès demain.
Jusque là tout le monde est d'accord.

Si je pense à la façon de Night : il est 22h, je suis devant mon ordinateur, j'écoute le requiem de Mozart, je ne me rends pas compte que le son augmente dans les instants dramatiques, ni de la chaire de poule sur mes bras, car mon oeil droit me gène. Quelqu'un appuie sur mon oeil droit, quelqu'un souffle sur mes bras, quelqu'un augmente le son de la musique. Mes mains s'immobilisent au dessus de mon clavier et les touches se pressent toutes seules. Un message s'affiche à l'écran, forcément quelque chose de troublant, qui me rappelera un souvenir ou qui m'avertira d'un évènement... ect

Night, c'est la construction à partir de rien d'un échafaudage périlleux de suppositions mystérieuses à tendance paranormale. Et ça, moi j'aime bien, ça stimule mon imagination.

Evidemment, c'est souvent étrange, il y a des gens qui viennent d'ailleurs, des monstres pas effrayants mais menaçants (malheureusement très mal dessinés dans les films de Night), des personnages perdus, fichus, remis sur le droit chemin par un coup du destin ou par de mystérieux héros. Il y a parfois des prédicateurs. J'adore les personnages des prédicateurs, je trouve ça fascinant. C'est développer l'idée d'un déterminisme ou même d'un fatalisme bien plus terrifiant que tous les monstres qui squattent les contes.

Ah oui, les films de Night sont racontés comme des contes, ils pourraient tous commencer par "il était une fois".
Ils tiennent aussi beaucoup aux acteurs, notamment Bryce Dallas Howard, fille de, mais qui a largement gagné ses galons d'excellente actrice. Le physique aide certes, mais il n'y a pas que ça, oh que non!

Votre dévouée, qui va aller reposer son oeil droit.

Tears Spears

Dans un message précédent, je parlais des prénoms et de leur possible incidence sur la vie de celui qui le porte. Et là, je viens de voir que la soeur de Britney Spears, va appeler son enfant "Tears". Tears, "larmes" en français. Je sais pas si c'est parce que mon côté fataliste slave reprend du terrain, mais ça me fait froid dans le dos.
Pour moi, c'est comme si l'enfant était condamné d'avance à une vie de larmes. Je sais, c'est exagéré, mais que voulez-vous, si ma grand-mère avait su cette nouvelle, elle se serait déjà signée.
Généralement, quand l'enfant nait, que ce soit un évènement heureux ou non, on essaie tout de même de lui permettre de commencer sa vie sous de bons auspices : dans les contes, il y a souvent de bonnes fées qui se penchent sur son berceau. Là, j'ai l'impression qu'ils n'ont invité que la fée Carabosse. D'un coup, le bambin paraît moins bien parti dans la vie, déjà qu'il n'était pas vraiment désiré...
S'il a un petit frère ou une petite soeur, ce sera peut être Malheur Spears. "Larmes et Malheur, à table!".
Bref, l'idée est assez mauvaise selon moi (même si c'est soit disant le prénom de la grand-mère), d'autant plus que pour l'instant la mère s'appelle toujours Spears et "Tears Spears", ça sonne mal, c'est redondant.

Votre dévouée, qui commente parfois les infos people.

samedi 17 mai 2008

Les spéculateurs et la famine (Chappatte)

Lettre ouverte aux copines

J'ai des copines. Je veux dire : j'ai des vraies copines, des filles qui m'envoient des mails pour souhaiter bon courage avant le concours blanc, des filles sur qui je peux compter, avec qui il est agréable de passer une soirée, qui ont de l'humour, de la répartie, des centres d'intérêts proches de miens et ça me fait bizarre tout d'un coup. Juste après le lycée, la fac m'avait déboussolée : j'avais "perdu" les inséparables Clo et Paulo partis suivre leurs voies et je m'étais retrouvée dans un amphi de centaines de personnes, et j'avais eu le malheur de trouver à côté de moi la personnification de l'hypocrisie. Mauvaise pioche.

Et puis l'année d'après, il y a eu Mélie Mélo : le coup de foudre. La fille qui ose tout, au style subjugant, la fille à qui tout va de toute façon, qui a la répartie cinglante et la boutade facile.
Il y avait Cap, le cerveau de l'organisation, celle qui faisait ses TD et qui suivait en cours. Cap et le rose, tout une histoire.
Puis, il y a eu Aurélia et Sandrine. Sandrine que j'ai redécouvert l'année dernière, l'organisée, la fille qui sait où on a cours, où on va, qui on est. En plus d'être le repère de tous dans la jungle universitaire, Sandrine est la Gentillesse; vous savez, ce truc que tout le monde oublie : à mi-chemin entre la politesse et le respect de l'autre. Je crois que de ma vie, j'ai jamais vu une personne aussi gentille. On galvaude trop ce trait de caractère mais c'est un des plus importants, il rend la vie plus belle.

Grâce à Amélie, j'ai aussi découvert Zébulodie, celle qui veut être maître du monde plus tard, celle qui, sur une photo, lance un regard aguicheur à son code civil, et qui aura une statue à son effigie dans la ville. C'est une question de jours.
( D'ailleurs, Zébulodie, si tu lis ceci, je sais même pas si l'opération semoule va aboutir, l'agent X semble avoir du mal à communiquer, autant à moi qu'à toi, j'espère toutefois qu'il te sollicitera comme promis).

Il y a aussi MF-la-plus-belle, toujours tirée à quatre épingles, la princesse du M2; , celle qui a la chance d'avoir pour frère le type le plus drôle du monde après Bien-Aimé; Marie, la musicienne, avec toujours des récits à narrer autour d'un verre.

Isabelle, dont je n'oublierai jamais la générosité, chez qui on finit toujours par se retrouver, parce qu'on s'y sent bien, parce qu'elle prend soin de nous. Isabelle qui fait des gougères au fromage à damner un saint, et ça, à déguster sur son canapé moelleux, en parlant de tout et de rien, c'est du bonheur.

Mais il y a aussi quelqu'un qui n'entre pas dans la catégorie "copines" : Gary. Celui qui rend cette année supportable, autoproclamé superman, le seul étudiant féru de philosophie du droit, le type dont je ne comprendrai jamais la logique : faire un M1 après un M2 en même temps que l'IEJ...

En cette fin d'année universitaire, alors que certains ont réussi leurs concours, que d'autres continuent leurs thèses, que d'autres sont toujours en révisions, alors que chacun va partir vers de loins horizons à la recherche de la gloire, laissez-moi vous dire un mot, un seul, qui vient du coeur : merci.

Votre dévouée.

vendredi 16 mai 2008

Catastrophes naturelles



On ne parle plus des dizaines de milliers de morts en Birmanie. Faut dire qu'il n'y a pas d'images de la Birmanie, les journalistes ne peuvent pas plus y entrer que l'aide humanitaire, alors loin des yeux loin du coeur. Il y a juste probablement des cadavres en putréfaction à l'air libre et les épidémies dévastent les survivants. Mais ce n'est que pure hypothèse, puisqu'on n'a aucune information. Si on n'en parle pas, ça n'existe pas, donc depuis quelques temps, ça va déjà mieux. On a qu'à se persuader que tout va bien, que la dictature n'existe pas, pas plus que le désastre humanitaire qui est survenu, que la catastrophe n'est pas en Birmanie mais en Chine.

La Chine, elle, elle communique : elle envoie des images de militaires avec des vivres, de sauveteurs de femmes enceintes, elle fait circuler des histoires miraculeuses qui font renaître l'espoir et la foi.
Une petite fille de 3 ans a été extraite des décombres après 40h sans manger, vivante. Vivante comme vous et moi, ayant été protégée par les corps de ses deux parents morts.
Et puis il y a des journalistes qui filment, beaucoup, des gravas, les secouristes, les corps alignés, les mères qui viennent reconnaître celui de leur enfant unique en hurlant, en tombant à genoux et les journalistes se fendent d'un commentaire laconique, comme si la douleur ne passait pas le seuil de leur conscience professionnelle : "c'est souvent leur seul enfant qu'elles viennent chercher, étant donné la politique chinoise de l'enfant unique".

La télévision d'Etat transmet des images aux journalistes, des trucs dingues, où le Premier Ministre se penche vers une petite fille qui pleure toutes les larmes de son corps, comme seuls pleurent les gens qui ont tout perdu, et qui lui dit, d'un ton paternaliste : "cesse de pleurer, le gouvernement va prendre soin de toi". Mais elle ne pleure pas parce qu'elle ne sait pas qui va s'occuper d'elle, elle pleure parce qu'elle a perdu sa famille, parce qu'elle est seule maintenant, que ses parents ne seront plus là pour lui donner leur amour. Le gouvernement lui fournira peut-être un toit et de la nourriture, mais il manquera l'essentiel.

jeudi 15 mai 2008

Les prénoms

De temps en temps, je cherche des prénoms, généralement dans les sites pour futurs parents. Ce n'est pas que j'ai un quelconque désir de maternité (à part quand il s'agit d'acheter des grenouillières Petit Bateau à rayures rouges et blanches, choses que je trouve craquantes), mais c'est que je trouve la question du prénom très intéressante. Certains disent que ça détermine notre vie, ce qui est sans doute exagéré mais il est évident que le prénom influence la personne qui le porte, la situe aussi dans la société et dans l'esprit des autres. Dis comme ça, c'est terrible mais dans n'importe quel bouquin sur les prénoms, vous verrez une classification : prénoms bourgeois, populaires, chics.

Moi j'aime les prénoms qui ont une histoire, même si elle est lourde à porter. Alors forcément, les prénoms inventés qui fleurissent en ce moment, me laissent perplexe : style "lily-rose", "zoéline", "eulino", "leelou"...ect
On se croyait dans un jeu vidéo. Parfois, les parents oublient que l'enfant va le porter toute sa vie, qu'il va grandir avec, qu'il va avoir un métier, qu'il va être parent à son tour, qu'il va avoir des responsabilités. C'est étrange les gens qui confondent le prénom et le surnom.
Style sur l'état civil : prénom : Lily.
Lily, c'est adorable, mais c'est un surnom. Vous imaginez un femme, la cinquantaine, avec un poste à responsabilités qui s'appelle "Lily"?

Parfois, on dirait une blague : "eulino". Bon, y a eu Lino Ventura, mais "Eulino", Euh Lino...

Juridiquement, on ne peut pas tout donner comme prénom : on se souvient de la célèbre affaire "Mégane Renault", mais les autorités s'en fichent généralement et interdisent rarement l'inscription d'un prénom à l'état civil, en tout cas, ça va rarement devant la justice.

Reste que le code civil prévoit l'éventualité :
"Si le juge estime que le prénom n'est pas conforme à l'intérêt de l'enfant ou méconnaît le droit des tiers à voir protéger leur nom de famille, il en ordonne la suppression sur les registres de l'état civil. Il attribue, le cas échéant, à l'enfant un autre prénom qu'il détermine lui-même à défaut par les parents d'un nouveau choix qui soit conforme aux intérêts susvisés."

Il s'agit d'un prénom préjudiciable à l'enfant : ridicule (Poussette, Chaise), publicitaire (Yahoo, Google, Renaut-Megane, Mac-Apple), mais ça peut aussi être un prénom qui, associé au nom de famille, porte préjudice à la personne. Genre : Adolphe Hitter.
Personnellement, je trouve qu'un prénom inventé, qui ne ressemble à rien, peut être préjudiciable à l'enfant : ce sont des prénoms qui ne représentent rien, qui ne veulent rien dire généralement, qui ne sont qu'une sonorité. Or le prénom est bien plus qu'une sonorité, c'est une identité.

C'est pour cette raison que j'aime beaucoup les vieux prénoms, complètement oubliés aujourd'hui. Comme le mien (jvous dirai pas, jvous dirai pas, après on va me le piquer).
J'ai une connaissance (ami d'une amie) qui s'appelle "Béranger". Au début, c'était assez difficile, et en fait, après un petit temps d'adaptation, ça passe très bien : je le donnerai pas forcément à mon enfant, mais je trouve que son côté moyennageux est assez plaisant.

Après, il ne faut pas tomber dans le ridicule non plus : Estelle Denis qui appelle son fils Merlin, je trouve que c'est trop dur à porter, même si c'est un prénom chargé d'histoire.

J'ai vu un "Othis" aussi, dans le genre plus moderne. Il risque cependant de se faire traiter d'ascenseur pendant toutes ses années de primaire et collège.

Pour un garçon, j'aime les prénoms forts, quelque chose qui en impose, quelque chose qu'il va aussi falloir assumer. De toute façon, quand on a un prénom original, on n'a pas d'autre choix : on ne va pas faire de démarches pour en changer alors que c'est nos parents qui nous l'ont donné (c'est toutefois légalement possible). Et puis d'expérience, je peux vous dire que ça forge le caractère.
Du coup, (Matthieu, tu vas hurler ! hihi) : j'aime bien Balthazar. Je trouve qu'il y a une force peu commune qui émane de ce prénom. Par opposition à Clémentin par exemple.
Les prénoms masculins en "in", font un peu enfantin selon moi: Clémentin, Valentin, Viens-la-mon-poussin... ça fait toujours bizarre ce grand gaillard à la télé qui s'appelle Augustin Legrand. C'est joli, mais c'est un prénom de petit garçon (remarquez, tous ces propos n'engagent que moi).
C'est très subjectif.

Dans un autre style, j'aime aussi Léopold. C'est un prénom qui a un côté très noble, très élégant, et sans doute plus facilement portable que Balthazar.
(ça me fait penser à Léopold Sédar Senghor).

Pour une fille, j'ai toujours aimé Rose. C'est doux mais pas trop, et puis c'est le nom d'un personnage d'un roman de May Alcott que j'ai lu au moins cent fois et que j'affectionne particulièrement : l'histoire d'une jeune femme qui vit seule avec son grand-père dans un chateau reculé, délabré, perché sur le bord d'une falaise venteuse. Un jour débarque un homme sombre, cynique, assez effrayant, mais elle s'entiche de lui, lui force un peu la main pour qu'il l'épouse. Pendant quelques mois tout se passe bien, ils voyagent énormément grâce à la situation financière de l'homme, et puis elle commence à se poser des questions : elle l'a épousé dans la précipitation et ne le connait pas vraiment. Petit à petit, il y a une tension qui s'installe, elle découvre des choses étranges, soupçonne de drôles de manoeuvres, et elle finit par découvrir la vérité sur lui : il est le diable. A partir de ce moment là, sa vie de sera plus qu'une fuite. J'ai toujours beaucoup aimé les histoires de gens qui courrent en vain, pour échapper à un danger terrible, qui continuent à courrir en sachant que de toute façon, c'est perdu d'avance.

Mais mon prénom préféré pour une fille, c'est définitivement Agatha. Comme Agatha Christie bien sûr. Je le trouve frais, vif et malicieux. A mon grand désespoir, ce prénom est détesté par celui qui aurait un mot à dire dessus, simplement parce que, me semble-t-il, un chien s'appelait Agatha. Si des gens sont assez stupides ou en manque d'affection pour appeler leur animal de compagnie par le nom d'un être humain, je n'y peux rien.


Bon, voilà, j'en ai marre et là, comme je prends un après-midi sabatique après mon concours blanc, je vais relire le bouquin de May Alcott (pour la 101eme fois)

Votre dévouée.

lundi 12 mai 2008

La Fnac et les livres


La Fnac est un commerçant. Il me vend un produit, fait un bénéfice dessus et tout va bien dans le meilleur des mondes.
En fait non, tout ne va pas bien : la Fnac ne vend pas que des CD, des DVD, des logiciels, des jeux, des télés, des engins électroniques, photographiques, numériques, fantastiques, la Fnac vend des livres. De la littérature, forme particulière de la culture, qui procure des émotions, qui fait penser, rêver et réfléchir, sur tout, sur la société, sur la vie, sur le monde, sur les gens.
Je ne vais pas faire un exposé sur le prix exhorbitant des livres (tous, y compris les poches qui montent à 12 euros quand Ô grand Dieu il y a plus de 200 pages !), je suis attérée par un autre sujet, plus spécifique à la fnac.

La Fnac vend à un prix peu attractif une carte de fidélité, qui donne des points en fonction du cumul d'achat, et au bout d'un certain nombre de points, on a droit à un chèque cadeau, à la somme modique comparée à la somme dépensée.
Il y a 3 ans, je l'ai prise, essentiellement car j'achète pas mal de livres, mais depuis quelques mois, ils ont supprimé le cumul de points pour les achats de livres, c'est à dire que vous recueillez des points quand vous achetez des CD, des DVD des bricoles, mais pas quand vous achetez un livre.

Outrage! J'ai écris une lettre indignée au service client qui m'a répondu en langage diplomatique quelque chose comme : si vous êtes pas content, on s'en balance.

J'ai continué à acheter à la fnac, parce que la Fnac est toujours sur mon chemin, toujours ouverte, toujours plutot bien achalandée.

Et aujourd'hui, en allant acheter des livres, la caissière m'informe que ma carte de fidélité est périmée, si je veux la renouveler, je dois payer. Je dis non, de toute façon, elle ne me sert à rien. La caissière (dont le visage était aussi expressif qu'un vase en terre cuite) m'annonce alors que je n'aurai pas de réduction de 5%, même avec une carte étudiant.
Stupeur et indignation !

La politique de la Fnac est donc de ne pas encourager les gens à lire, voire de les décourager avec leur système de carte de fidélité qui ne prend pas en compte de tels achats.

Si j'étais corse, j'aurai déjà plastiqué leur bâtiment, mais je vais juste aller voir ailleurs, dans une librairie, une "vraie", avec des gens qui aiment lire, qui connaissent les auteurs, qui s'intéressent aux livres.

Votre dévouée, qui a perdu un peu de son précieux temps.

samedi 10 mai 2008

Actes de violence gratuite et ses conséquences possibles

J'ai un superbe vélo que je bichonne depuis des années, avec un joli panier devant, dans lequel je mets mon petit sac, mes cours, voire même mes courses. Enfin, non, j'AVAIS un joli panier, qui a été vandalisé la semaine dernière.
J'avais garé mon vélo dans l'endroit prévu à cet effet, j'avais mis un petit cadenas pour la forme, et puis le lendemain, je n'ai rien remarqué de spécial, je suis allée à la fac avec, chantonnant sous le soleil, lorsqu'au carrefour, j'ai dû freiner brutalement, toutes les voitures arrivant en trombe en même temps à ma rencontre. Sous le coup du freinage, le panier tombe brutalement, me déséquilibre et je manque de me faire aplatir par un break.

Mon panier, un truc en métal joliment ouvragé, avait été méticuleusement dévissé, vis par vis, avec patience et acharnement. En regardant un peu mieux, je vois que le socle de métal sur lequel il était vissé est tordu, on a dû donc tirer dessus violemment dans le but de l'arracher.
Et mince, je trouve ça à la fois scandaleux, gratuitement méchant et profondément débile : à la limite, voler un pneu, ça aurait été plus logique : je suppose que ça se revend. Mais chercher à arracher un panier ??? En fait, c'est l'illustration d'une violence gratuite et aveugle.
ça me fait penser au "happy slapping" : une personne est filmée en train de frapper une autre personne qu'elle ne connait absolument pas, prise au hasard.

Ce genre de comportement me met dans une colère froide, presque haineuse et en même temps ça me fait un peu de peine. Je me dis que c'est le genre d'acte gratuit qui peut entraîner une méfiance envers l'Autre, n'importe quel autre : on ne le voit plus comme quelqu'un de bienveillant mais comme un agresseur potentiel.

Il y a quelques semaines, dans une laverie automatique, une femme essayait d'ouvrir une machine que je savais ne pas fonctionner, je m'avance donc vers elle en lui souriant et je lui dis : "elle ne marche pas celle-là". Elle se retourne brusquement vers moi et me lance, aggressive : "c'est ma machine!", avec un regard à la fois apeuré et en même temps près à jouer des poing si jamais je voulais lui piquer SA machine.

Bon, je vais aller faire réparer mon vélo. Je me demande si je pourrai remplacer mon panier en métal par un en osier.

Votre dévouée.

lundi 5 mai 2008

Iron Man

Déjà, quand j'écris que je regarde des dessins animés, je reçois des commentaires anonymes de gens qui voudraient essuyer leurs pieds sur mon charmant minois, mais alors là je pense que je vais recevoir une enveloppe piégée à l'anthrax !

J'ai dû aller voir Iron Man (avec un énorme rosier dans les bras), le film pour les garçonnets de moins de 12 ans qui entrent au ciné avec un Iron Man en plastique made in china de la taille de mon poing.
Bon, donc, contrairement à ce que peuvent laisser entendre les critiques des spectateurs d'allociné, oui, le film est bien refletté par la bande annonce.

C'est l'histoire d'un type plein aux as qui est le boss d'une grande entreprise d'armement, et qui est soit bête comme ses pieds, soit d'une cadeur, d'une naïveté qui ne peut exister que chez un enfant de 4 ans qui aurait vécu dans un chalet dans les Vosges sans jamais allumer une télé, un ordinateur, sans jamais s'informer sur le fonctionnement du monde et de la société, sans cotoyer un seul être humain si ce n'est la bonne marraine sa fée qui est incapable de dire quoi que ce soit de vrai sur la dure réalité du monde.
< reprend sa respiration >

Bref, le bonhomme (petit, laid, bête et médiocre, mais qui semble pourtant avoir une vie intime trépidante avec des femmes qui sont toutes des mannequins norvégiens avec des dents blanches et une cervelle de moineau) découvre que Ô Mon Dieu ses armes que la bonne armée américaine utilise pour se défendre et uniquement pour se défendre en cas d'attaques sournoises de ces lâches talibans massacreurs de femmes et d'enfants sont également utilisées par les "méchants".
Je précise que dans le film, les ennemis des américains sont explicitement traités de "méchants".

Bon alors Candyman est fait prisonnier au cours d'une lâche embuscade par les méchants assoiffés de sang, et est sommé de fabriquer une arme de destruction massive en moins de 48h au fonds d'une grotte avec la boîte à outils de Ken et avec pour seul compagnon un brave autochtone.
Le dit brave homme se sacrifiera bien sûr pour l'américain, parce que le message du film est quand même : nous les américains, on est l'axe du Bien donc tout le reste du monde doit nous appuyer et faire en sorte qu'on triomphe de l'axe du Mal.

Mais ce n'est pas tout ! Oh que non ! Candyman fabrique l'armure indestructible qui lui permet de s'évader et décide de l'utiliser pour tuer les "méchants". Mais il y a aussi un méchant dans le camp des américains, qui vend des armes aux Talibans qui veulent expressement dominer le Moooonde. S'ajoute donc au message initial : si parfois ça merde, c'est parce qu'un méchant s'est glissé dans l'état major.

Voilà. Je tiens à souligner le rôle de la femme dans le film qui est : douce, blonde, belle, très très très dévouée à l'homme fort, transie d'amour, transie de peur, et qui court avec des hauts talons et une jupe si serrée qu'il faudrait la découper aux ciseaux pour l'enlever.
Bien sur, la femme parle peu (elle est occupée à obéïr docilement), mais quand elle parle, elle dit : oui, non, bien sûr. Voire "oh oui", parfois.

Je me suis demandée si c'était du second degré mais en fait non.

Celle qui n'est pas dévouée.


Post Scriptum : à la fin, le Bien triomphe.

Inversement des rôles en matière de restauration

Je vais faire ma mégère et balancer un affreux, apocalyptique constat : dans les restaurants, le client n'est plus roi. Quelque soit la somme qu'il débourse j'entends : évidemment, si vous allez au fast food du coin pour vous gober deux frites molles alourdies de graisse et de produits chimiques, tant pis pour vous.
En revanche, si vous allez en famille (accessoirement avec votre bien aimé et vos parents) dans un joli petit restaurant fraîchement ouvert et qui recueille les suffrages de la ville entière, c'est plus énervant.

Près de 2 heures et demie pour un plat tiède, pâteux et fade, ça fait beaucoup. En plus ça forme une grosse boule compacte dans l'estomac, même le mien, qui est très entraîné à tout ce qui est pâteux, fromageux, crémeux et lourd.
En l'occurence, il s'agissait d'un restaurant qui se veut typiquement italien, avec des cartes rédigées dans la langue de Léonardo, une ambiance à la fois classique et méditerranéenne.
Peu de choix sur la carte d'ailleurs, mais ça c'est pas grave parce que de toute façon, avec Bien-Aimé et moi, ça se finit toujours par une pizza 4 fromages (ou 5).
Je suis surentraînée à la digestion de ce type de dégustation, pas fine (moins fine que le "risotto aux cèpes sur son lit de je sais pas quoi" de ma môman) et pourtant, pffff, cette impression d'avoir été forcée d'avaler une brique en mousse arrosée d'eau qui pique...

Jusque là, le client est toujours roi même si son mets n'est pas à la hauteur de ses espérances. Et puis c'est la faute au client s'il n'est pas assez téméraire pour dire son fait au cuisinier qui a appris à faire une pizza à Vladivostok.

Le plus gros problème, c'est que le client attend. Longtemps, très longtemps, au point de voir défiler les heures. Et le client va donc faire une remarque ferme mais polie à la serveuse qui arrive, le regard vide et la démarche bancale, et qui demande tout à fait machinalement un truc genre : "ça a été messieurs dames?".
Le client se redresse fièrement et dit la vérité (car le client est quelqu'un de franc, qui ne peut passer sous silence son sentiment profond) : "c'est un peu long".

Oulà ! Malheur ! Qu'a-t-il donc dit là ! On ne lance pas des accusations à la légère comme ça!
Bref, quelques grognements plus tard, une moue boudeuse et un oeil devenu plus rancunier que vide, des desserts sont préparés et servis avec une rapidité qui tend vers la précipitation et le poussage dehors du client.

Pas d'au revoir ni de bonne journée au client. Le client attend (beaucoup), mange (un peu), et paie (beaucoup).

Remarquez, comparé à Maître Kanter (qui est devenu mon cauchemar), ça passe encore si on a tout l'après-midi devant soi.

Votre dévouée, dont la notion d'apocalypse varie selon (je viens de lire le bilan du cyclone en Birmanie, ce qui jette un froid question vocabulaire).