samedi 20 décembre 2008

Temps de travail et Picasso

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Wha, la longue absence ! Je parie que j'ai manqué à tout le monde, ou alors que vous m'avez ôté de vos favoris.

J'ai été super occupée, ma connexion internet a la stabilité d'un épilectique (je viens juste de la retrouver mais ça risque de ne pas durer longtemps), j'ai trouvé du travail dans une petite ville près de la montagne dans laquelle je me rends tous les matins, après m'être levée à l'aube, après avoir zigzagué en vélo - à la dynamo bruyante comme un camion - jusqu'à la gare, et pris le TER pourri et bringbalant qui transporte une tripotée de jeunes travailleurs et quelques vieux, égarés.

Dans cette ville, aux décors moyennageux, il n'y a personne. Hier midi, alors que je tentais de me rendre à une antenne postale, je me suis retrouvée seule dans le froid polaire, un bonnet enfoncé sur la tête et une écharpe si bien nouée que ne dépassaient que mes yeux malicieux. J'ai croisé une voiture en un quart d'heure de marche et puis après plus rien.

Je me suis perdue dans des ruelles pavées (je me perdrais dans ma propre rue si on m'y laissait seule, j'ai un sens de l'orientation si défaillant que c'en est mystérieusement troublant) et je songe sérieusement à attaquer le maire pour incitation au suicide vu les hauts-parleurs installés au centre-ville qui diffusent en continue des chansons de Noël kitch et grésillantes.

Ce que je retiens, c'est que je suis payée pour travailler, et ça, c'est la révolution, c'est la première fois que ça m'arrive, je trouve ça génial, je vais m'acheter un château en italie.

Je suis aussi allée à Paris, voir l'expo Picasso, c'était intéressant mais j'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre ce brave homme. J'écoute toujours attentivement les explications qu'on me donne, mais parfois, j'ai simplement l'impression qu'il dessinait pour détruire, comme ces artistes qui peignaient des trucs incroyables pour y mettre le feu juste après. Il y a souvent une méchante ironie dans ses toiles, ce qui me dérange un peu, je l'avoue.

Il y a quelque chose de cruel chez Picasso, qui ressort de temps en temps, par touches de couleurs ou par peintures entières, avec une violence qui frappe au coeur.

Dans l'enlèvement des Sabines, je les entends hurler de terreur, avec cette représentation de corps mous, aux contours mal définis, aux têtes renversées, aux visages déformés par des bouches béantes disproportionnées.
Même les portraits me choquent, avec leurs gros traits, leurs grosses proportions, leur cynisme cruel.

Bon, j'ai pas envie de conclure cet article, du coup, je m'en vais direct.

Tchuss.

VD.